The Black Regent au Jardin Moderne – Interview

The Black Regent -live électro

Soucieux de promouvoir les initiatives locales, le Jardin Moderne propose une Carte Blanche au label Les Disques Anonymes, basé à Brest. Cette toute jeune structure ne se contente pas d’être un simple label dans le paysage musical : coopérative d’artistes et créateur d’évènements, Les Disques Anonymes nous proposent de découvrir 3 projets singuliers, en partenariat avec la structure d’accompagnement artistique Epopée. Nous pourrons notamment y découvrir le live de The Black Regent, mêlant vidéos vhs de David Moreau (Cie l’Unijambiste) et synthétiseurs analogiques, pour une électro tantôt sombre, tantôt dansante. Avant la sortie de leur second EP dans quelques mois, rencontre avec Guillaume, l’un des deux fondateurs du projet.

The Black RegentAlter1fo : Si vous deviez présenter The Black Regent en quelques mots ou quelques lignes, que diriez-vous?

The Black Regent (Guillaume) : Il s’agit d’un projet autant musical que visuel construit autour du personnage d’un roi noir uchronique en quête de gloire éternelle, qui permet de développer des thèmes musicaux cinématographiques à base de synthétiseurs analogiques et d’ images cosmiques.

Comment en êtes-vous arrivés à ce projet ? Vous avez joué dans d’autres formations avant ? Quelle est la genèse de The Black Regent?

J’ai effectivement joué dans plusieurs formations électro au début des années 2000, puis de plus en plus rock au fil du temps (notamment Binary Folks) qui me laissaient peu de place pour le type de thèmes cinématographiques et synthétiques que je développe dans Black Regent. D’où l’envie de créer, un peu incognito, un side-project et de le mettre en ligne, très simplement sur un bandcamp.

A ce moment-là, David découvre le projet et me propose d’y collaborer en mettant en image l’odyssée de ce Regent noir. Enfin, ce personnage nous permet de nous effacer derrière pour mieux mettre en valeur la musique et le graphisme.

Pouvez-vous nous expliquer votre patronyme ? Un rapport avec Add N to X ou rien à voir ?

Effectivement, Add(n) to x avait écrit le chapitre 2 « La revanche du Régent noir », je me suis demandé ce qu’aurait pu être le chapitre 1. C’est donc en quelque sorte, un hommage à ce morceau qui aborde des thèmes chers à notre propre projet : les synthés analogiques, la SF et les films d’horreurs, une esthétique goth et punk.

Votre musique nous semble à la fois très « cinématographique » avec une réelle volonté de développer des ambiances et dans le même temps cultiver un vrai goût de l’épopée électronique. Vous êtes d’accord ? Comment qualifieriez-vous votre musique de votre côté ? Quelles sont les influences que vous revendiqueriez ?

Oui, il y a une volonté de sonner comme une bande-originale. En s’inspirant des nanars de séries Z fin 70’s/début 80’s, des BO des films de Romero ou Argento (Particulièrement Goblin), de la SF comme les BO de Blade Runner ou celles de John Carpenter.

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Comment composez-vous ? Vous improvisez ? Chacun fait ses propres morceaux, ou bien l’un d’entre vous arrive avec une partie que vous retravaillez ensemble ?

On a chacun notre domaine, mais on peut bien sûr donner des avis sur le travail de l’autre. J’arrive avec des thèmes musicaux, qu’on ordonne pour leur donner la place qu’on souhaite dans la progression de notre odyssée et puis David réalise à partir de là l’aspect visuel.

Pour cette soirée au Jardin Moderne, vous avez donc travaillé avec David Moreau, qui fait partie de la Cie L’Unijambiste comme vidéaste et scénographe. Il avait déjà réalisé le clip d’An insatiable appetite for glory pour vous en 2012. Comment s’est passée la rencontre ?

David et moi collaborions depuis début 2012 au projet « Les Disques Anonymes », il a adoré le EP « Sic Transit Gloria Mundi » et s’est proposé pour le clip de « An insatiable appetite for glory… » Le résultat est très réussi avec ces images de statues prises dans la glace, de chevalerie cosmique et ça nous a paru naturel de projeter ces images sur le live.

Comment vous est venue l’idée de mêler images et musiques ?

Avec une musique aussi cinématographique et le travail visuel de David, c’était comme une évidence.

Pour cette soirée au Jardin Moderne, comment s’est passé votre travail ensemble. Vous arriviez avec vos musiques et David Moreau mettait ça en vidéo ? Était-ce plutôt un aller-retour entre musique et vidéo ? Un work in progress ensemble ?

La musique arrive en premier, on lui donne un sens dans une narration imaginaire tous les deux puis David y apporte ses images et son univers. On affine ensuite collectivement selon les résultats obtenus. L’histoire risque d’évoluer au fil du temps selon nos envies ou une thématique nouvelle.

Vous parlez d’un live analogique/VHS. Pourquoi ce choix de l’analogique ?

Il y a évidemment un côté fétichiste avec ces machines, et depuis quelques temps, le synthporn a pris des proportions hallucinantes. Au delà, il y a l’aspect ludique et scotchant de la composition avec ces synthétiseurs qui donne la trame de fond de The Black Regent.

On cherchait un objet DIY analogique à produire sur ce projet audio-vidéo. Le 35 mm c’était trop compliqué. On s’est donc rabattu sur des VHS customisées en édition très limitées qui seront en vente prochainement sur le site « Les Disques Anonymes »

The Black Regent - Les disques anonymes 2012.Pouvez vous nous expliquer ce Moyen Age anachronique projeté dans le futur ? Qu’est-ce qui vous inspire ?

Projeter l’antiquité ou le Moyen Age dans le futur, c’est un classique de l’écriture SF (Star wars, Battlestar Galactica, etc). Et le personnage du Roi noir, un archétype de l’heroïc fantasy. On s’est dit que de combiner les deux, ça nous donnerait un espace intéressant pour développer notre musique et nos visuels.

Et puis j’ai tendance à trouver les aspérités des méchants plus intéressantes.

Pour finir, quels sont vos projets à venir ? Y a-t-il des choses que vous voudriez souligner particulièrement ?

Nous sommes actuellement en cours de composition et d’enregistrement de ce qui devrait être un album. On espère au printemps. Accompagné donc, d’une VHS.

On présente le live pour la première fois le 24 janvier au Jardin Moderne, ça a été un travail important, dont la mise en place a pu également se faire, grâce à Épopée, la structure rennaise d’accompagnement artistique / RP-médias qui nous soutient dans ce projet. On espère qu’on aura l’opportunité de le jouer le plus possible.

On a également réalisé des remixes pour nos camarades de label Pocket Burger et Rapid Douglas.

Merci !!

A noter : cette soirée sera aussi l’occasion de fêter la parution de l’EP Preset Party de l’artiste solo Pocket Burger, et son électro-pop expérimentale. Pour clôre cette soirée, Rapid Douglas déclinera son EP Palm Trees & You, mélange de pop et d’électro passées à la moulinette lo-fi par Yann Douglas et Peter Triangle.

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Carte Blanche au label Les Disques Anonymes avec The Black Regent, Pocket Burger et Rapid Douglas au Jardin Moderne le jeudi 24 janvier à partir de 20h30. Entrée libre.

Plus d’1fos :

Site du Jardin Moderne

Les disques anonymes

Bandcamp de The Black Regent

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