Terminées les conférences philo-sopori-fiques qui feignent le débat dans des discussions évasives sur la question du bonheur. Cet après-midi, la question « La gagne pour quoi faire? » enflamme les tribunes. Le bonheur est un sport de combat. Affutez vos épées, aiguisez vos couteaux et dégainez vos pistolets!
Rama Yade et Vikash Dhorasoo se sont livrés à une joute verbale digne d’un match OM-PSG. La métaphore filée du football a bien mal dissimulé la compétition entre (à notre gauche) Vikash « le formidable looser » et (à notre droite) Rama Yade « la pugnacité incarnée ». Gérard Desportes, journaliste à « Libération », donne le coup de sifflet. Mais la déontologie de notre arbitre est mise à mal alors qu’il se fait prendre en train de citer des sources de wikipedia, la décision est sans appel : carton rouge. Une première mi-temps amicale où nos deux joueurs se tournent autour sans réelle offensive, Rama Yade fait l’éloge de la gagne et Vikash Dhorasoo l’éloge de la défaite.
L’ancien footballeur parle peu mais parle bien. Alors que Rama Yade cite Zinedine Zidane qui ne « parle pas » au titre que les footballeurs ne sont pas des politiques, Vikash Dhorosoo, ancien footballeur converti au Parti Socialiste, est piqué au vif : « Zidane ne dit rien… il n’a rien à dire! ».
Une première attaque qui s’est suivie d’une rafale de réflexions bien placées, toujours dans le vocabulaire footballistique. La main de Thierry Henry devient allégorie du fairplay et du sens moral en politique, Rama Yade est sur le banc de touche, Vikash finit dans les tribunes.
Un beau match. Le « formidable looser » sort vainqueur mais reste fairplay : « il y a des gens bien…partout ».
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