L’Hôpital des nounours a fait son grand retour du 23 au 25 mars à Rennes. Accueils de loisirs sans hébergement et écoles maternelles, les petits âgés de 4 à 6 ans ont réalisé un parcours initiatique dans le but de réduire leur peur du milieu hospitalier et des blouses blanches…
« Elle a mal juste là ? Très bien, nous allons opérer ». Lala s’endort calmement dans le bloc opératoire, sous le regard compatissant de sa maman. Lala est une peluche. Sa maman est une petite fille d’environ 5 ans. Toutes les deux se trouvent à l’hôpital des Nounours, installé pendant trois jours dans le Centre social Carrefour 18 à Rennes. Un hôpital qui revient dans la capitale bretonne chaque année depuis 2006 avec l’association Anim’hostos (association d’étudiants en médecine de la faculté de Rennes). En France, six universités participent à cette opération élaborée en Allemagne.
Un parcours est aménagé dans un coin du Centre social. Les enfants jouent le rôle des parents et les peluches jouent celui des enfants. Un jeu qui permet aux petits d’appréhender leur peur de la blouse blanche. Les futurs professionnels de la santé (étudiants en médecine, en pharmacie, en dentaire, élèves infirmiers…) sont présents pour animer les différents stands et rendre l’hôpital réel. Les petits ne lâchent pas leurs doudous d’une semelle. Et pour cause, les doudous sont malades ! Après avoir trouvé le mal qui ronge la peluche, les enfants établissent le carnet de santé de sa petite bête favorite, qui sera ensuite pesée et mesurée. Puis, il faudra passer devant le nounoursologue. Selon le diagnostic, le doudou passera par l’infirmerie « pour un bandage ou parfois pour des soins des yeux », nous explique Nolwenn Vallerie, membre d’Anim’hostos. Elle poursuit : « Et dans le cas où ils n’ont pas besoin, ils vont directement au cabinet de radiologie où nous avons installé un faux appareil qui ressemble à un scanner. Par contre, nous avons de vraies radios d’os d’enfants pour leur montrer ».
Un parcours initiatique
En effet, l’enfant se voit expliquer en détail chaque étape du parcours. Une manière pour eux d’absorber des connaissances bien précises qui leur permettront par la suite d’amoindrir leur peur en allant à l’hôpital. Certaines peluches iront même jusqu’au bloc opératoire : « l’enfant peut rester le temps de l’anesthésie mais ensuite il attend à l’extérieur. Ainsi, il apprend que le parent ne peut être présent durant toute l’opération. Si jamais il doit en subir une, il ne sera pas surpris ». Derrière le rideau, les chirurgiennes s’appliquent. Écureuil reçoit des points de suture et un superbe pansement et est ensuite transféré en salle de réveil. Le réveil n’est pas le point final de la visite. L’enfant devra passer par le cabinet du dentiste afin d’apprendre à bien se brosser les dents et de soigner quelques caries à l’aide d’une fausse bouche géante et de pâte à modeler…
Les petits sont véritablement plongés dans l’univers de l’hôpital, de l’arrivée en ambulance avec la sirène jusqu’au bloc où ils enfilent la tenue réglementaire (un joli petit pyjama, les chaussons et la charlotte), en passant par les consultations. A côté, ils ont aussi reçu quelques notions du bien manger avec des ateliers ludiques sur l’alimentation saine. Pour Cathy Madiou, enseignante et directrice de l’école maternelle Guyenne à Rennes, l’opération est une occasion en or pour venir avec sa classe. Tout au long de l’année scolaire, elle travaille avec les petits sur ce sujet. « Nous sommes partis sur une approche du monde médical. Nous avons donc pris appui sur un album qui s’appelle Bonjour docteur. Et juste avant de venir ici, les enfants ont amené leur nounours et nous avons travaillé sur les différentes pathologies des doudous », explique-t-elle. Dès leur retour en classe, l’objectif sera de voir si les peluches se remettent de leurs bobos. Vocabulaire, lieux et objets découverts lors de la visite, tous ces éléments seront passés en revue pour une leçon autour du langage.
Souhaitons à tous les doudous un prompt rétablissement !