La deuxième soirée de Quartiers d’été, comme traditionnellement dédiée au Hip Hop a une nouvelle fois attiré un public nombreux au Parc des Gayeulles. Véritable fête rassemblant tous les publics, cette dix-septième édition du festival devrait avoir répondu aux souhaits des organisateurs.

Le CRIJB avait proposé à Ti-Manno, originaire d’Haïti et à Kenyon, le jeune  artiste rennais ragga, de commencer cette soirée placée sous le signe du hip hop. On arrive trop tard pour les voir mais le public est déjà très nombreux  devant la scène. Des enfants, des familles, des ados et des grands-parents se mêlent dans une ambiance conviviale. Certains ont apporté leur pique-nique, d’autres improvisent des chorégraphies de break dance, d’autres encore retrouvent des amis sur la pelouse ensoleillée.

Derrière eux, des murs d’expression sont proposés aux graffeurs qui les peignent depuis la veille. Le graff est l’un des 4 piliers de la culture hip hop (le deejaying, le flow des MC  et le break dance sont les 3 autres) et tous auront leur place dans la programmation de ce soir.

Commençons par la claque de la soirée. Après Ti-Manno et Kenyon, c’est au tour de Casey, la jeune rappeuse de Seine-Saint-Denis de débarquer sur la scène.

Philippe Routeau, programmateur musical de Quartiers d’été nous avait pourtant prévenus : Casey est « une des plus grandes plumes en France. Elle cisèle des textes aux thèmes virulents, mais avec une finesse dans l’écrit et un engagement très fort qui irrite parfois, y compris, les rappeurs. »

On ne se doutait pourtant pas du talent et du charisme de la jeune femme.

Elle ne parle que très peu entre les morceaux, mais n’a pas besoin d’en rajouter tellement la qualité est au rendez-vous.

Un vrai flow (une bonne partie des rappeurs français peut rougir de honte  face à elle), une  qualité d’écriture certaine, des thèmes qui prennent aux tripes (au hasard les Antilles et les images d’Epinal qu’on y associe sur « Chez moi », les  ravages de l’esclavagisme sur « Sac de sucre ») ou des critiques pleines d’humour ( « Apprends à t’taire » qui fustige les rappeurs de pacotille ou les starlettes R’nB). Casey transpire de talent et ça fait du bien.

Accompagnée sur scène d’un dj et d’un autre MC, Casey accueillera aussi Al de Matière Première sur un morceau. Une partie du public est de toute façon déjà fan et connaît les textes par coeur, mais d’autres la découvrent pour la première fois. « C’est important que notre public très jeune puisse aussi entendre autre chose que des sons formatés » rappelait Philippe Routeau. Pari réussi avec Casey !

Les bénévoles montent ensuite sur scène pour recueillir des applaudissements fournis et mérités. Rappelons que Quartiers d’été propose aux jeunes qui le souhaitent de s’impliquer dans l’organisation et l’animation du festival afin de rester un festival « pour et par » les jeunes.

Après graff, dj et Mc, c’est au tour du break dance de prendre la scène d’assaut ! Dj Marrrtin aux platines, l’association Stereophonk aux manettes pour 4 crew qui vont « s’affronter » dans une battle de break dance amicale. Le spectacle est garanti.

Ce sont A l’improviste et Witty Crew qui ouvrent les hostilités pour une première confrontation dans la bonne humeur.

Prouesses techniques, sauts de main, toupies sur les coudes, les têtes, les mains, tours de passe-passe, freezes et intimidations bon enfant s’enchaînent sous les cris enthousiastes.

A chaque assaut, c’est au public de départager les deux équipes par ses applaudissements. La battle s’achève sur un concours de sauts de main qui laisse le public euphorique.

La nuit est tombée mais l’ambiance de Quartiers d’été est loin de s’être rafraîchie !

Féfé et son groupe arrivent à leur tour sur la scène. L’ancien de Saïan Supa Crew s’est entouré en solo d’un guitariste, d’un clavier, d’un bassiste et d’un batteur.

La tête d’affiche de cette soirée était là pour rassembler les publics, qu’il s’agisse des plus jeunes, des grands-parents, des jeunes parents ou des ados. Là encore, pari réussi pour le CRIJB organisateur de la soirée. Pendant plus d’une heure les cinq musiciens vont ravir le public et toute la pelouse lèvera les mains, chantera, s’immobilisera, criera à la demande de Féfé.

On peut ne pas se retrouver dans la musique qu’il propose, il faut cependant reconnaître que le bonhomme est rassembleur et que tous les titres qu’il joue demandent la participation du public. A côté de nous, une jeune ado timide et une dame plus âgée sur son pliant ne résisteront plus et participeront à la fête en se levant et en agitant les bras comme le reste de la foule.

Féfé et son groupe sont généreux et le public exulte. Il chante en choeur, accompagne Féfé qui saute de scène pour rejoindre l’ingé son au fond du pré, apprend à draguer comme dans le 9-3 ou applaudit à tout rompre.

Le groupe offrira un morceau en rappel avant le début du feu d’artifices offert par la ville de Rennes.

Au son de rap et d’Antisocial de Trust, les fusées multicolores s’élèvent dans le ciel (ça change du classique plus consensuel !) pour le plaisir notamment des plus jeunes.

Ce feu d’artifice conclut sur une  note joyeuse et rassembleuse cette soirée réussie.

Photos : Caro

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Quartiers d’été 2010 sur Alter1fo:

– Programmation des soirées commentée par les organisateurs du CRIJB : là

– Présentation du festival : là

– Un après-midi à Quartiers d’été : là

– Retour en images sur les deux après-midis de Quartiers d’été : là

– Succès de la soirée Musique du Monde du jeudi : là