Kfuel, l’association rennaise des musiques indociles en terres contrastées, nous a concocté un petit florilège printanier de concerts de toute beauté. Premier round mardi 14 avril au Bar’Hic avec DIAL et MNTTAB. Deux formations qui vous sont sans doute inconnues, mais qui pourtant cachent en leur sein une belle brochette de figures cultes des 80’s. Attention, soirée à forte concentration en présence scénique hors-norme !
Ok, c’est en semaine et ce sont les vacances de Pâques. Pourtant, si d’aventure vous êtes dans le coin, nous vous conseillons plus que fortement d’aller trainer vos guêtres du côté du haut de la place des lices mardi 14 avril. Pour une somme absolument ridicule, vous aurez la chance et le privilège de voir en live une poignée de ces figures inconnues de la plupart mais qui ont pourtant participé à ce qui a pu se faire de plus fou et de plus excitant en musique dans les années 80 en Angleterre comme aux États-Unis.
Premier exemple avec MNTTAB (Il semblerait que ça se prononce Meant To Be soit « ça devait arriver« ). Derrière ce mystérieux acronyme se cache le projet solo d’un des ex-membres de Bastard Kestrel. Cette formation londonienne aura eu une existence fulgurante avec seulement deux petites années d’existence (1988-1989) mais aura mis suffisamment de verve dans son punk-rock abrasif et insaisissable pour taper dans l’oreille de monsieur John Peel himself. Ils enregistreront d’ailleurs deux de ses fameuses Peel Session. On retrouvera par la suite le bassiste-chanteur Keith Goldhanger qui viendra hurler toute sa rage dans le cataclysmique Headbutt.
Avec MNTTAB, on retrouve donc un des zigues seul avec un ordi et sa grande gueule d’Anglais pour un défouraillage noisy-synth-punk assez jouissif qui devrait faire des ravages à bout portant.
DIAL, le second groupe présent ce soir là, dispose lui aussi d’un casting plus qu’impressionnant. Au chant et à la guitare on retrouve ainsi Jacqui Ham, soit le tiers des mythiques UT. Ce trio de New Yorkaises émergea au milieu des années 80 du mouvement No-Wave en en conservant l’esprit d’inventivité sans limite, mais immigra à Londres fasciné par la scène anglaise en général et par The Fall en particulier. Elles y enregistreront trois albums pour Blast First d’un rock dissonant et mélancolique quelque part entre les éclairs de Sonic Youth et la sensibilité ultra-sensible du Come de Thalia Zedek.
Rien que pour elles donc, la formation vaudrait le déplacement mais on retrouve aussi embarqué dans l’affaire Dom Weeks (des Furious Pig) et Rob Smith à la guitare et aux machines, qui lui a fait partie de l’aventure du tout aussi mythique groupe indus anglais GOD (avec Kevin Martin, Justin Broadrick et plein d’autres).
Depuis 1997 et au fil de quatre albums, le trio trace au marteau piqueur un sillon rouillé dans de fascinantes compos aussi hypnotiques qu’apocalyptiques. Brutal donc, mais aussi d’une sensibilité à vif qui n’est pas sans rappeler les transes douloureuses et sublimes de Carla Bozulich dans les disques d’Evangelista.
Proposé dans le cadre des concerts itinérants de l’édition 2015 du foisonnant festival Sonic Protest, cette superbe soirée vous donne une occasion unique de célébrer ou de découvrir des artistes discrètement essentiels. Les excellents DJ maison de Kfuel prolongeront la soirée avec leurs sagaces et savoureuses sélections, pour le plus grand plaisir des amateurs de sons sortant des sentiers battus et le plus grand désarroi de ceux attirés seulement par les lumières du bar de nuit.
Mardi 14 avril 2015 – Bar’Hic, Place des Lices a Rennes – 21h – 6€
Plus d’1fos :
Pour en savoir (beaucoup) plus sur tous ces groupes,
n’hésitez donc pas à lire les chroniques de l’excellent webzine Perte & Fracas :
les Bastard Kestrel
Les furieux de Headbutt
Le trio new-yorkais Ut
Tournez vous donc vers GOD
l’album Western Front de Dial