Musique répétitive et drone à la Chapelle du Conservatoire

Chausse Trappe by Rémi GouletDepuis le 15 mars et jusqu’au 9 avril, le festival Zang Toumb rassemble plusieurs manifestations dans différents lieux rennais : performances sonores, expositions, conférences et projections se succèdent, que ce soit au Bon Accueil, à l’école des Beaux-Arts de Rennes, à l’Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Bretagne, à l’IUFM ou à l’Antipode (avec justement, la sublime et étincelante -dans tous les sens du terme !- performance sonore de Sakamoto Hiromichi, violoncelliste et multi-instrumentiste qui a eu lieu le 22 mars, voir le compte-rendu de la soirée ici).

Ce samedi 9 avril, c’est La Chapelle du Conservatoire qui ouvrira ses portes à Zang Toumb pour la dernière soirée de cette édition. Initié par des étudiants de plusieurs écoles d’art et d’architecture, ainsi que de jeunes artistes, architectes, théoriciens ou musiciens « qui développent des pratiques reliées à la notion de machine » , ce festival proposera en soirée de clôture deux groupes relativement confidentiels -disons, peu connus du grand public- à partir de 21h00 : France et Chausse Trappe pour une soirée entre drone et musique répétitive.

Chausse Trappe est au carrefour entre post-punk, kraut-rock, noise et math-rock. Violon, basse, guitare et batterie cherchent à créer une sorte de son continu. Le groupe essaie en premier lieu de travailler sur la tessiture du son, c’est à dire d’arriver à une sorte d’homogénéité par la répétition. Certains ont peut-être pu découvrir ce groupe lors de la dernière édition du festival Câble à Nantes où ils étaient programmés. Pour les autres, vous pourrez venir découvrir les flux sonores de Chausse Trappe et leur énergie primitive, à la fois expérimentale et hypnotique à la Chapelle du Conservatoire ce samedi.

Tout aussi hypnotique se révélera sûrement la prestation des Stéphanois de France. Aussi peu googlisable que Chausse Trappe, le trio est pourtant remarquable. A côté des plus habituelles basse et batterie (tenues respectivement par Jérémie Sauvage et Mathieu Tilly), c’est une vielle à roue (jouée par Yann Gourdon) que vous pourrez écouter sur scène. Pour autant, la musique du trio des conforts du Massif Central n’a rien d’une musique folklorique traditionnelle. La vieille à roue est plutôt utilisée pour son côté hypnotique et dégage une sorte de larsen continu. On est davantage du côté de Terry Riley et de sa pièce In C. Tout comme celle du compositeur américain,  la musique de France ressemble à un tissu musical tournant sur lui-même et évoluant lentement d’une couleur à l’autre, grâce à la répétition continue du même motif, qui varie, imperceptiblement.

Les musiciens génèrent une longue pièce répétitive et de micro-variations tonales continues. Le résultat est totalement hypnotique. Preuve en est leur sortie (S/T) chez les Potagers Natures en 2010. Sur un LP monoface, les France étirent leur morceau sur 22 minutes qui tournent, sans jamais faiblir et hypnotisent progressivement leurs auditeurs. Enregistré à Clermont-Ferrand en 2006, ce morceau est fort heureusement sorti de l’ombre par le label bordelais. En effet, peu de sorties discographiques pour les France, à part ce Lp, et une cassette proposant deux lives sortie en septembre dernier et désormais épuisée. Autant en profiter, de fait, pour aller les écouter live ce samedi.

On s’en fout #35.1: France from Croytaque on Vimeo.

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Soirée de Clôture du festival Zang Toumb – avec France et Chausse Trappe.

Samedi 9 avril – 20h30 – Chapelle du Conservatoire (26 rue Hoche), Rennes – 5 €

Pour en savoir (à peine) plus sur France : http://www.lllliillll.fr/#france et pour les écouter : http://www.lespotagersnatures.org/spip.php?article14

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