Les algues vertes, Yann Yobé fait le point

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Vendredi, au salon professionnel de la bio ‘la Terre est notre métier’, en parallèle au salon Ille et Bio, il a été question des algues vertes…

Lors de la prise de parole de Marie-Pierre Rouger, Conseillère Régionale de la Bretagne, il a été question des algues vertes et des mesures prises par les pouvoirs publics sur la politique agricole. En Bretagne, où l’agriculture est majoritaire, la FNAB (Fédération Nationale d’Agriculture Biologique) interpelle la Région sur le fait qu’il n’est actuellement plus possible de ménager l’agriculture bio et l’agriculture intensive, il va falloir prendre des positions claires dans le sens d’une agriculture biologique respectueuse du territoire et du contexte local. Sur la question des algues vertes, fortement liée au contexte agricole local, selon Pascale Loget, Vice Présidente du Conseil Régional de Bretagne, chargée de la préparation et de la mise en œuvre de l’Agenda 21, l’Etat veut mettre en place un véritable plan d’action contre le développement de ces algues vertes.

Pour discuter sur ce dossier des algues vertes, nous avons donc rencontré Yann Yobé qui fait parti du Comité Local de l’eau du Pays de Saint Brieuc (sorte de mini parlement composé d’assos de protection de l’environnement, de la chambre d’agriculture, d’asso de consommateurs ,des administrations concernées par les problèmes de l’eau et de tous les élus du pays). Il représente l’INPACT Bretagne (initiatives pour une agriculture citoyenne et territoriale), qui travaille à l’élaboration du Schéma d’Aménagement et de Gestion de l’Eau (SAGE) sur le Pays de St Brieuc, dont l’un des principaux problèmes qu’ils ont à traiter est la présence d’algues vertes dans la baie de St Brieuc.

Suite au récent problème dans la Baie d’Hillion, petit retour sur ce que ce sont les algues vertes et comment se développent elles : ‘ Pour qu’il y ait développement d’algues vertes il faut 3 choses : du phosphore issu de nos lessives et pour plus de 60% des effluents d’élevages ;des nitrates qui sont la partie minéralisée de l’azote organique (lisiers de porc et fientes de volailles mais aussi lisiers de bovins…) et pour finir, une baie où l’eau se réchauffe plus rapidement qu’au large, baie qui est aussi le lieu d’échouage des tas d’algues que les courants empêchent de repartir vers le large.’

La question des algues vertes n’est pas nouvelle, ‘ Il y a des algues depuis plus de 30 ans mais ce qui les remet au devant de l’actualité c’est qu’il y a eu la mort d’un cheval et la perte de connaissance de son cavalier, près de St Michel en Grève où les algues sont très présentes, ainsi que de 2 chiens à Hillion. D’un problème environnemental nous sommes passés a un problème de santé publique.’

Pourquoi ces algues sont-elles toxiques ?

Elles sont toxiques parce qu’en fermentant elles produisent du (H2S) qui est un gaz toxique. Il existe des normes en dihydrogène sulfuré (H2S) pour l’air ambiant des usines chimiques qui en utilisent. Les taux mesurés sur les plages concernées sont dans certains cas 50 fois supérieurs à celles-ci. Outre qu’il est dangereux de se promener sur ces plages (20000 tonnes d’algues ont été ramassées sur la seule plage d’Hillion en 2009 pour 14000 l’an passé), ce phénomène nous montre à quel point le système agricole breton a dépassé les limites.’

Un Comité interministériel composé par trois ministères (santé, environnement et agriculture) est en charge du dossier afin de mettre fin à ce fléau. ‘ Il va auditionner les personnes touchées par ce phénomène ainsi que des scientifiques.  Nous ne saurons s’il fonctionne bien que lorsque nous connaîtrons la liste exacte des personnes auditionnées, les conclusions des rapporteurs et les mesures proposées pour mettre fin a ce fléau. Chaque citoyen est donc appelé à faire remonter ses propositions via son Conseil Général, Conseil Régional, DDAE (Direction Départementale de l’Agriculture et de l’Equipement).

Le 27 septembre dernier, un rassemblement a eu lieu à Hillion afin de faire réagir les pouvoirs publics. Suite à cela, hormis d’intensifier le ramassage des algues, qui ne résout en rien le problème, M.Fillon n’a pris aucune mesure…

La question posée à Yann Yobé sur les solutions qui seraient à apporter pour diminuer les effets semblent le laisser perplexe : ‘ Le stock de phosphore est tel qu’il faudra plus de 100 ans, sans nouveaux apports, pour limiter les algues par cette voie. Mais nous pouvons agir sur les nitrates : il faudrait diminuer de 60% l’arrivée de l’azote minéral dans la baie pour qu’il n’y ait plus de prolifération des algues. Pour cela il faut : soit traiter deux fois plus de lisier dans les usines de traitement des agriculteurs et donc en épandre deux fois moins, soit diminuer de moitié les animaux sur les zones concernées…

Plus d’infos sur le site de Eau et rivières de Bretagne

1 commentaire sur “Les algues vertes, Yann Yobé fait le point

  1. GUEGUEN MICHEL

    LA CAUSE PRINCIPALE DES ALGUES VERTES EST LE TAUX DE NITRATES TROP ELVE DANS LES RIVIERES 40 MG / L SOUVENT PLUS DE 50 MG / L
    IL EST DU AUX ENORMES QUANTITES DE LISIER DEVERSEES OU EPANDUES PAR LES 39800 EXPLOITATIONS PORCINES . LES NORMES DE 170 KG A L HECTARE PAR AN NE SONT PAS RESPECTEES VU LE LAXISME DES PREFETS QUI TOLERENT DES DEPASSEMENTS ILLEGAUX SANS AUCUNE SANCTION NI MEME CONTROLE : A PEINE 10 % DE CONTROLES 90 % FONT N IMPORTE QUOI ! L ETAT A DEJA DEPENSE 700 MILLIONS D EUROS SANS AUCUN RESULTAT IL FAUT DONC REDUIRE LE CHEPTEL DE 30 A 50 % QUAND IL Y A FORT DEPASSEMENT D EFFECTIF PORCIN
    LA NORME DE 170 KG / HA EN NITRATE ORGANIQUE CORRESPOND A UN MAXIMUM DE 13 PORCS A L HECTARE QUI EST RAREMENT RESPECTE
    IL Y A 20 ANS ON PARLAIT DE 3 MILLIONS DE PORCS EN BRETAGNE ; en 2008 8910 000 EN FRANCE ESSENTIELLEMENT EN BRETAGNE ; en 2009 11 millions ! CETTE SURPRODUCTION ENTRAINE UNE CHUTE DES COURS DE 20 A 40 % ET UN TIERS DES ELEVAGES SONT EN QUASI FAILLITE
    LA REDUCTION DU CHEPTEL DEVRAIT FAIRE REMONTER LES COURS ; IL N Y A PAS ASSEZ D ELEVAGE BIO, OU SUR PAILLE moins de 5 %
    IL FAUT L AUGMENTER A 20 % AU MOINS LA QUALITE SERA MEILLEURE AVEC UN ELEVAGE EN PLEIN CHAMP ET ON EVITERA PEUT ETRE LES AMENDES ENORMES DE BRUXELLES POUR QUALITE DE L EAU INSUFFISANTE : 28 MILLIONS D EUROS PLUS ASTREINTES TOUJOURS EN INSTANCE, AVEC DECISION EN DECEMBRE 2009 SELON LE TAUX DE NITRATES DES RIVIERES

    MICHEL GUEGUEN
    INGENIEUR CHIMISTE

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