Alter1fo vous propose de (re)découvrir la scène musicale rennaise à travers une chronique, hebdomadaire le plus souvent. Des talents émergent, d’autres confirment sur la scène locale. Certains les soutiennent, sortent leurs disques, d’autres leur proposent des lieux de concert, de répétition… Alter1fo donne un coup de projecteur à ces artistes, labels, lieux ou assos qui oeuvrent d’arrache-pied pour que la scène locale existe. Permettre aux acteurs et aux publics de se rencontrer, donner la parole à ceux qui font la vie rennaise, tels sont nos buts avoués. Chaque semaine, vous retrouverez donc un ou plusieurs focus sur l’un de ces acteurs…
Nola’s Noise est un trio composé d’une chanteuse, d’un guitariste et d’un percussionniste impressionnant qui n’hésite pas à se servir de percussions corporelles. Leur parti pris acoustique n’empêche en rien le groupe de jouer sur l’énergie. Le trio s’est d’abord fait remarquer en concert (notamment aux Transmusicales 2008 et au Printemps de Bourges 2009), ce qui lui a valu de figurer parmi les groupes retenus par la Blogothèque pour le « City Series » sur Rennes. Pourtant jusqu’à présent, le groupe n’a pas encore de sortie discographique à son actif. Mais cela ne saurait tarder comme nous l’explique Nola, la chanteuse du groupe. Rencontre avec le trio rennais à l’occasion de ses deux dates de concert cette semaine : le 19 août à Ploermel (56) pour les « jeudis d’Armel » et le 21 août à Etel (56) au Bar Breton.
Alter1fo : Si vous deviez vous présenter en quelques mots ou quelques lignes, que diriez-vous ?
Nola’s Noise : Du folk, du rock, du punk, le tout passablement acoustique (sourires) ou… « La douceur des Sex Pistols élégamment conjuguée à la vulgarité de Billie Holiday » …
Pour être plus pragmatique, tout a commencé en 2007. La rencontre des chansons de Nola, la chanteuse et du guitariste Ludo (ex-La Tripote) a lancé la machine. Fin 2007, rencontre dans un boeuf avec Hugo, multi-percussionniste. Depuis, les guitaristes se sont comme qui dirait « enchaînés » au sein de la formation, mais nous avons fait le choix délibéré de conserver cette formation à trois.
Quelles sont les influences que vous revendiquez ?
Nous aimons la musique, en écouter, en faire. Sans « cases », ni restriction.
Nola : En tant qu’auteure-compositrice, j’aime faire de la musique acoustique et minimalisme.
Pour ce qui est des goûts musicaux, que ce soit Dick Annegarn, The Beatles, Edith Piaf, The Pixies, ou Debussy, j’aime la musique qui me prend aux tripes… quelle qu’elle soit.
Ceci incluant aussi bien les musiciens paroliers francophones (qui me semblent incontournables) tels que Brel, Brassens, Nougaro, Ferré, que des nord-américains ou anglais tels qu’ACDC, Aerosmith, Metallica, Nirvana, RATM, Queen, Mary Gauthier, Aretha Franklin, Louis Armstrong, Coltrane, et les plus proches Emily Loizeau, Hugh Coltman, Moriarty, … Sans oublier les classiques de la variété française et internationale (eh oui, j’écoute aussi Cabrel, Abba, Boney M, Dany Brillant, Zouk Machine et Madonna des 80’s)…
Mais si j’écoutais le retour du public, on m’a souvent dit que je devais écouter PJ Harvey, Nina Hagen, ou même Violent Femmes… (Sourires) Pour être vraiment honnête, on pourrait dire que nos influences sont avant tout le plaisir et l’énergie partagés…
Si vous deviez citer trois disques sans lesquels vous ne pourriez vivre ?
L’album bleu des Beatles, Is on Top de Chuck Berry , et la B.O. d’O’Brother… Mais c’est bien peu, et on aurait pu en donner bien d’autres vue la quantité industrielle de musiciens qu’on adore.
Vous avez un son essentiellement acoustique (guitare folk, voix, percussions corporelles ou sur divers objets…), comment ce choix musical s’est-il fait?
Le groupe a débuté en duo guitare-voix et le choix du troisième larron n’a pas été facile.
D’un côté, le guitariste de l’époque insistait pour intégrer une basse, une batterie et une deuxième guitare, soit le parfait kit du groupe de rock « classique » et moi (Nola), je freinais des quatre fers en proposant une quantité d’instrumentistes différents afin de garder ce côté acoustique qui me plaît tant.
C’est ainsi que nous avons essayé avec un trompettiste, une violoniste, un violoncelliste, une guitare hawaïenne, un pianiste, … Avant de trouver notre multi-percussionniste par hasard.
Ainsi, nous pouvons non seulement partir tous les 3 avec tout le matériel dans une seule voiture (même petite), mais en plus nous pouvons jouer et répéter où ça nous chante car nous n’avons pas de contraintes techniques liées à la nécessité de l’amplification.
Par ailleurs, ayant des acouphènes, je suis assez gênée par le volume trop élévé. (rires)
Il me semble que votre musique est d’abord marquée par la rythmique. Qu’il s’agisse des percussions ou de la guitare essentiellement rythmique… Comme si la voix seule s’occupait de la mélodie ? Vous êtes d’accord ?
Pour nous, il s’agit plus d’énergie que de rythmique à proprement parler.
Le travail mélodique sur la guitare est très important. Après, il est vrai que la voix prend souvent la place d’un cuivre, d’où cette impression que tu as pu avoir.
Sur 23h60 TV, vous disiez que malgré des dates importantes dans de gros festivals notamment, qui ont eu un écho positif, les changements de line-up vous ont limité dans la production d’un enregistrement. Envisagez-vous de nouveau de sortir un disque d’ici peu ?
Oui ! Nous sommes en résidence fin Août et nous entrons en studio début septembre.
La sortie de notre premier album est prévue courant automne 2010.
Vous avez vous aussi fait partie des groupes sélectionnés pour les City series à Rennes. Comment avez-vous vécu ce moment ?
L’équipe est vraiment chouette, on a eu l’occasion de rencontrer le producteur et le réalisateur la semaine avant le tournage autour d’un godet à la Cour des Miracles. Très sympathiques, ces gars-là! Toute l’équipe a mangé à la maison le midi du tournage et Hugo, notre percussionniste a fait le trajet en train de Paris à Rennes avec les gars de la Blogothèque (oui, oui, c’est ce que l’on voit au début du film en question). Une ambiance chaleureuse pour un travail de pro…
A vrai dire, vu que ce sont les différents programmateurs de Rennes qui ont désigné les groupes pour participer à City Series, on a été plutôt content et flatté de figurer au palmarès parmi les centaines de groupe que compte la ville (Sourires).
Est-ce que cette exposition a entraîné des retours positifs pour vous ?
Oui, bien sûr!
Sous les douches de la piscine Saint Georges il y a une fille qui m’a timidement demandé « c’est toi la chanteuse du groupe Nola’s Noise qui est dans les concerts à emporter? C’est super ce que vous faites, j’adore! »… c’est pas positif, ça?
Sur la scène rennaise, comment vous situez-vous ? Etes-vous en contact avec d’autres artistes rennais ? Desquels vous sentez vous proches ?
Rennes, on peut dire que c’est un village. Il y a dans chaque milieu ceux que l’on connaît déjà et ceux que l’on va rencontrer un jour. Parmi les membres des autres groupes, certains d’entre nous y ont des connaissances, des amis ou des potes. Après, comme tout est beaucoup histoire d’affinités personnelles… C’est toujours en mouvement!
On peut se sentir musicalement proches de certains et plus amicalement attachés à d’autres. Il n’y a pas vraiment de règle à vrai dire (rires).
Savoir où on se situe exactement sur la scène rennaise c’est une autre paire de manches ! C’est un peu comme définir son propre style musical… On écoute ce qu’en disent les autres.
Après ces deux concerts quels sont vos projets, vos actualités ? D’autres concerts ? Un enregistrement ? De nouveaux filages ? Qu’en est-il ?
Comme on l’a dit plus haut, nous serons en résidence fin août et en studio début septembre. Et après mixage et promo de l’album en question.
Et puis, en parallèle, Nola est en train de monter un projet solo guitare voix… à suivre donc ! (rires)
Merci !!
Retrouvez toutes nos interviews-focus sur la scène rennaise ici
(Santa Cruz, La Terre Tremble !!!, Lady Jane, Fago.Sepia, Band of Ghosts, le pôle musiques actuelles du CRIJB, Manceau, Nola’s noise, Wesson Maespro, Get Flavor Records, Idwet, les Disques Normal, Mekah, Dj Netik, La Corda, Eat your toys, Théo Gravil, Simba, Shtok, Spash Wave, Monkey & Bear, Mess Zero, Regïs Boulard, Le Bocal, We only said, Deejay Ober, Makassy, Skap’1, I&A, The Last Morning Soundtrack, Alee, Garbo, Russian Sextoys, Ladylike Lily, Missing Girl, Zaïba…)
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Nola’s Noise en concert :
– le 19 août à Ploermel « les jeudis d’Armel » (56)
– le 21 août à Etel , Le Bar Breton (56)
Myspace de Nola’s Noise : http://www.myspace.com/nolasnoise
Très bonne interview. Je dois avouer que ce style m’ennuie habituellement mais la chanteuse et son band savent jouer sur la corde sensible parfois à la limite du faut (i Ride My bike)ce qui donne un fragilité intéressante, mais ca passe et c’est ca qui donne le charme de ce groupe. Quand au coté punk (smoothie) ça j’adore ca me fait penser à un mélange d’Izia et de Camille. (ce n’est que mon avis). J’attend de voir ce que ca va donner en CD.