Alter1fo vous propose de (re)découvrir la scène musicale rennaise à travers une chronique, hebdomadaire le plus souvent. Des talents émergent, d’autres confirment sur la scène locale. Certains les soutiennent, sortent leurs disques, d’autres leur proposent des lieux de concert, de répétition… Alter1fo donne un coup de projecteur à ces artistes, labels, lieux ou assos qui œuvrent d’arrache-pied pour que la scène locale existe. Permettre aux acteurs et aux publics de se rencontrer, donner la parole à ceux qui font la vie rennaise, tels sont nos buts avoués. Chaque semaine, vous retrouverez donc un ou plusieurs focus sur l’un de ces acteurs…
Pour cette rentrée, nous avons rencontré le Rookie James Legalize en mode private session photo dans son home studio. Ce jeune homme est déjà très talentueux. Malgré le peu de temps passé derrière la prod et le micro on sent déjà naître une valeur montante. James est de plus en plus présent sur la scène hip-hop locale (nex rezo, freestyle, et sons circulant sur les facebook) et plus récemment à l’échelle hexagonale grâce à une vidéo freestyle où il s’illustre avec 2 membres du 5 majeurs (Vidji & Heskis). Entretien avec ce personnage qui vient nous parler de lui et des ses projets.
Alter1fo : Peux-tu te présenter en quelques mots ?
James Legalize : James Legalize, mc et beatmaker de Rennes, la ville de la pluie. 21 ans. Amateur de chill, de culture Hip Hop et de club sandwichs.
Pourquoi avoir choisi comme pseudonyme James Legalize?
Il y a quelques années, j’avais choisi comme pseudo Jimmy Jam. Je me suis vite rendu compte que c’était super naze. Jimmy étant le diminutif de James, je trouvais que ça sonnait pas trop mal mais ça faisait voiturier anglais. J’ai ajouté « Legalize » parce que j’aime bien les médecines parallèles.
Tu fais beaucoup de choses en solo, paroles, prod., graphisme. Est-ce une démarche engagée de tout faire par toi même?
Au début c’est surtout que je n’avais pas tellement le choix : je viens d’un patelin à 20 min de Rennes, donc du coup je ne connaissais pas grand monde dans le milieu du hip hop ou même de la musique rennaise. Je n’ai pas vraiment eu accès aux open mics et tout ça. Alors j’ai fait mes armes tout seul, via les forums. J’ai commencé par le graphisme, ensuite est venu le rap grâce à mon senseï Poyo Mc, et le beatmaking. C’est l’enchaînement des rencontres que j’ai fait sur internet qui m’a plus ou moins orienté vers tel ou tel domaine. Au final j’ai gardé les trois. Mais c’est avant tout des passions, c’est pour ça que j’ai continué.
Tes morceaux sont très sombres et mélancoliques. Pourquoi avoir cet univers aussi dark?
Ah tu trouves ? Je ne sais pas, c’est venu assez instinctivement, comme je disais, j’viens d’un petit bled paumé, ou il n’ y a pas grand chose à faire. Le seul truc dont je sais plus ou moins parler c’est de moi-même. Quand j’ai commencer à gratter des trucs j’étais pas au mieux, pas mal de galères familiales… Et ça se ressentait dans mon écriture. Maintenant j’essaye de diversifier un peu plus les thèmes parce qu’au final je ne suis pas quelqu’un de sombre au contraire. Mais c’est aussi ce que j’aime dans la musique que j’écoute.
Tu es très proche de la new school underground. Où te situer dans cet univers ? Je pense à des groupes comme 1995, 5 Majeurs, L’Entourage?
Ca fait vraiment plaisir d’entendre quelque chose de frais dans le paysage rapologique français. Les mecs ont grandi en écoutant les mêmes emcees que moi, ont les mêmes influences, plus ou moins les mêmes vies et la même tranche d’âge, je m’identifie pas mal à toute cette génération de rappeurs. Depuis quelques temps, j’ai commencé à rouler avec Heskis grâce aux réseaux sociaux. On a fait « La Dose » dans le bunker de Vidji. Ces deux jeunes fous font partie du super groupe « 5 Majeur ». J’avoue ça m’a donné une exposition que je n’aurais pas imaginée et s’en suivront, je l’espère, pas mal de collaborations dans le futur. Je trouve que 2011 est un bon cru pour le Hip Hop, que ce soit ici ou chez les Cainris.
La nouvelle génération de MC est très adepte des battles type Draft ou Rap Contenders (clash hardcore de rap acapella). Ce genre de scène t’intéresse ?
J’adhérais bien au début, c’était nouveau et tout, mais ça m’a un peu gonflé. Je les mates le jour où ils sortent et puis c’est tout. Mais c’est marrant et ça permet de découvrir pas mal de bons emcees. Franchement nan, ça ne m’attire pas plus que ça de faire des clashs. Et puis j’aimerais pas me faire défoncer sur le net par des gars qui ne connaissent au final pas grand chose du rap. Les Word Up sont super chauds aussi, les emcees québécois sont très loin.
Écriture plutôt spontanée ou réfléchie ?
En règle générale, c’est assez spontané, mais en même temps c’est réfléchi, j’me prends vraiment la tête sur l’écriture, j’aime ça. Ce qui m’intéresse dans un morceau c’est principalement le texte, bien sûr le beat et le débit doivent suivre, mais si le texte ne vaut rien, ça ne me parle pas. Je pense que l’écriture doit primer sur la musique.
La question que tu aimerais que l’on te pose et y répondre?
Ce n’est pas simple comme question ça ! (Rires) Je dirais: « Qu’est ce que le rap a pu t’apporter? »
Un vrai exutoire : ma mère a dépensé beaucoup d’argent en séances de psy pour au final, pas grand chose… Et depuis, le simple fait de s’être mis à écrire, ça m’a réellement aidé. Je ne suis pas du genre à me confier, à dire les choses, mais face à une feuille je n’ai plus cette timidité. Et même, outre le fait de pouvoir dire ce que j’ai sur le coeur, ça m’a permis de rencontrer un tas de gens qui sont pour certains devenu de vrais potes. Le côté fédérateur du double H (rires), c’est ça qui me plaît le plus : « peace, love, unity and havin fun ».
3 groupes de Rock, 3 groupes de hip-hop, 3 groupes d’électro?
Pareil, ce n’est pas simple vu que j’écoute beaucoup de trucs différents ! Je vais dire les premiers qui me viennent à l’esprit. Pour le rock on va dire Radiohead, Jimi Hendrix et Pink Floyd. En Hip Hop, j’sais pas… Nas, les prods de Pete Rock, Premier, Lord Finesse… J’aime trop les beatmakers, c’est dur de choisir. Kendrick Lamar parce que ce gars est juste le futur. En électro, vu que j’écoute pas mal de Dubstep : Zeds Dead, leurs prods viennent d’ailleurs, en live Gaslamp Killer, et les Daft Punk vu qu’ils sont juste au dessus quoi qu’ils fassent.
Peux-tu nous parler de tes projets à venir ?
Alors mon premier projet sortira le 7 novembre 2011, ça va s’appeler « La Stratégie de l’Echec » . Je travaille actuellement dessus avec mon collectif Supa High, et BlackRoom Prod. Il y aura quelques collaborations : Walter, Heskis, Kenyon… Ce sera produit par LP, Travis Brickman, et moi-même. Je lâche aussi un couplet sur le projet L’Affaire, avec les frangins de l’Arkanson et Bhati de BPM, ça sort début octobre si je ne dis pas de bêtises. Pas mal de trucs arrivent doucement, vidéos, collabs… Un bon programme de propagande quoi ! (Rires) Tout sera sur ma page ! Likez la si vous voulez intégrer le Nouvel Ordre Mondial sans trop galérer.
Le mot de la fin ?
Une large cassded à vous pour cette interview les gars, continuez de répandre la bonne parole et de soutenir le truc, ça fait plaisir de voir des gens actifs.
Le vrai Hip Hop n’est pas à la radio ! Alors allez chercher un peu plus loin que le bout de votre oreille, il y a des trucs assez cool, faut juste gratter un peu. Merci de m’avoir lu jusqu’au bout ! Peace.
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(Santa Cruz, La Terre Tremble !!!, Lady Jane, Fago.Sepia, Band of Ghosts, le pôle musiques actuelles du CRIJB, Manceau, Nola’s noise, Wesson Maespro, Get Flavor Records, Idwet, les Disques Normal, Mekah, Dj Netik, La Corda, Eat your toys, Théo Gravil, Simba, Shtok, Spash Wave, Monkey & Bear, Mess Zero, Regïs Boulard, Le Bocal, We only said, Deejay Ober, Makassy, Skap’1, I&A, The Last Morning Soundtrack, Alee, Garbo, Russian Sextoys, Ladylike Lily, Missing Girl, Zaïba, Homecooking, Psykick Lyrikah, RCR, Bumpkin Island, Wonderboy, Micronologie, ReDeYe, Colin Linkoln, Sudden Death of Stars, Juveniles, Alexel, Güz II, The Enchanted Wood …)
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