Alter1fo vous propose de (re)découvrir la scène musicale rennaise à travers une chronique, hebdomadaire le plus souvent. Des talents émergent, d’autres confirment sur la scène locale. Certains les soutiennent, sortent leurs disques, d’autres leur proposent des lieux de concert, de répétition… Alter1fo donne un coup de projecteur à ces artistes, labels, lieux ou assos qui œuvrent d’arrache-pied pour que la scène locale existe. Permettre aux acteurs et aux publics de se rencontrer, donner la parole à ceux qui font la vie rennaise, tels sont nos buts avoués. Chaque semaine, vous retrouverez donc un ou plusieurs focus sur l’un de ces acteurs…
On profite du concert de Missing Season en première partie des excellents Pinback ce mardi 22 novembre à l’Antipode pour aller interroger les musiciens rennais. On avait en effet bien craqué sur leur premier album folk aux voix entremêlées (The Secret Map, décembre 2007). Un nouvel album To the Fire, sorti en mai de cette année, tout aussi épatant ainsi qu’une prestation live aux Champs Libres ont confirmé notre première impression haut la main. Les compositions boisées et mélodiques des Missing Season alternent avec une classe folle entre folk ensoleillée aux faux airs de San Francisco et folk plus introspective à la Iron & Wine. On se laisse happer par ces voix qui chantent, tantôt à l’unisson, tantôt des mélodies différentes. Rejoints par trois autres musiciens, les deux membres fondateurs de Missing Season, Nicolas ‘Naughty’ Gautier et Marin Perot, ont désormais trois cordes de plus à leurs guitares pour des performances lives plus énergiques. Ils sont, c’est sûr, à ne pas manquer ce mardi à l’Antipode. On est d’ailleurs prêt à parier que leur folk délicate vous donnera des frissons à vous aussi…
Alter1fo : On a lu et entendu que The Missing Season est né à la faveur d’un voyage en Australie. Est-ce que vous pouvez nous rappeler la genèse du groupe ?
Marin & Nico : Oui c’est vrai : on a vraiment décidé d’être un groupe là bas, avant on faisait des reprises ensemble et on composait chacun de notre côté mais bizarrement ça nous est pas venu à l’esprit de mettre nos chansons en commun avant longtemps (on est un peu long à la détente). En Australie, on avait beaucoup de temps devant nous et on était bien content d’être là-bas, d’être sur la route, ça nous motivait à composer.
Quand on vous écoute, on pense à l’americana, à une folk américaine qui irait autant voir du côté ensoleillé de San Francisco que de celui d’une folk plus introspective à la Iron & Wine. Quelles sont les influences que vous, vous revendiqueriez ?
Vous essayez de nous griller là (rires) ? Oui on écoute beaucoup de musique, pendant longtemps on a écouté les classiques (Neil Young, les Beatles, Nick Drake…) mais maintenant on écoute vraiment beaucoup de choses différentes. On a quand même une passion commune pour les grands endormis de la musique comme Mark Kozelek, David Pajo, et les tricoteurs de mélodies comme les Shins par exemple. On aime aussi la country et la musique traditionnelle américaine.
Après, ce qui nous influence, ce n’est pas vraiment des groupes en particulier, mais plutôt des passages de certains morceaux, des ambiances, qui ne sont d’ailleurs pas forcément cantonnés dans le carcan folk. On ne va pas essayer de sonner comme tel ou tel groupe, ce qu’on compose c’est ce qui nous vient naturellement, après savoir si on recrache inconsciemment tout ce qu’on a ingéré comme musique… peut-être. De toute façon la musique, c’est un peu la patate chaude qu’on se passe de mains en mains depuis des générations.
Si vous deviez citer trois disques sans lesquels vous ne pourriez vivre ?
On ferait sans doute des compils ! C’est dur de réfléchir en terme d’albums.
Sur votre premier album, The Secret Map, vous jouiez essentiellement tout à deux (aidé par Christophe Le Menn). Aujourd’hui, vous jouez à quatre, du moins lors du dernier live que j’ai pu voir. Qu’est-ce qui vous a donné envie d’étoffer le groupe ?
En fait on est 5 maintenant, Vincent Dupas (My Name is Nobody) nous a rejoint à la guitare et aux claviers. A la base, on n’avait pas fait le choix d’être à deux, on attendait de rencontrer les bonnes personnes (en l’occurence Pierre Marolleau, Kevin Le Tétour et Vincent !). Aussi, on va là ou le morceau nous emmène, si un morceau sonne mieux à deux, on le fera à deux, si il faut mettre le bagad de Lann-Bihoué et les choeurs de l’armée rouge on fera ce qu’il faut ! C’est le morceau qui décide !
To the fire, votre deuxième album est sorti en mai dernier. De quoi aviez-vous envie avec ce nouveau disque ?
De faire du blé.
Où avez-vous enregistré votre nouvel album ? En studio, à la maison ? Comment cela s’est-il passé ? En une session ? Plusieurs ?
On l’a enregistré au Jardin Moderne avec Loig N’Guyen qui a aussi mixé le disque avec l’aide de Jonathan Seilman et nous-mêmes.
On a passé 5 jours enfermé là bas, c’était bien cool, on dormait sur place ; du coup, on était focalisé sur la musique. On a aussi bien rigolé, c’était un peu la colo !
Ce qui est bizarre c’est qu’on a enregistré le disque en 2009. Le EP qu’on a sorti en décembre dernier est en fait bien plus récent.
D’où vient cet artwork avec ce lac qui semble a priori antinomique avec le titre To the fire ?
C’est une photo qu’on a prise en Australie.
Il n’y a pas vraiment de sens caché, on trouvait que les couleurs et l’ambiance générale de la photo collaient avec l’idée qu’on avait des morceaux.
Comment composez-vous ? Vous improvisez ? Chacun fait ses propres chansons, ou bien l’un d’entre vous arrive avec une partie que vous retravaillez ensemble ?
Plus le temps passe, et plus on est dépendant l’un de l’autre pour écrire. La plupart du temps, l’un de nous deux amène un bout de morceau et à partir de là on compose à deux. On essaye de développer l’ambiance qui se dégage d’un riff ou d’une mélodie et construire une chanson là-dessus.
Pouvez-vous nous parler de My Little Cab Records qui a sorti vos deux albums jusqu’à présent ?
My Little Cab Records est un petit label basé à Guérande, dirigé par Tazio & Boy et on sort nos disques respectifs sous le nom du label. C’est surtout devenu des potes à nous, c’est un truc familial !
Sur la scène rennaise, comment vous situez vous ? Êtes-vous en contact avec d’autres artistes rennais ? Desquels vous sentez vous proches ?
On aime bien Sudden Death of Stars, Lady Jane, We Only Said aussi, d’ailleurs on est en train de monter une tournée avec eux.
Pour finir, quels sont vos projets à venir ? Des choses que vous voudriez souligner particulièrement ?
On a plein de projets à venir, on sort notre troisième album avant la fin de l’année, ça sera un disque pour faire la sieste, comme tout nos disques mais en plus radical ! On écrit aussi le quatrième en ce moment.
On va aussi tourner plus. On n’aimait pas trop faire de concerts avant, mais maintenant qu’on est 5, qu’on a trouvé la bonne formule, ça donne envie ! On joue d’ailleurs à l’Antipode le 22 Novembre avec Pinback et Carter Tanton.
Merci !!
De Rien !!
Photos live : Caro
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(Santa Cruz, La Terre Tremble !!!, Lady Jane, Fago.Sepia, Band of Ghosts, le pôle musiques actuelles du CRIJB, Manceau, Nola’s noise, Wesson Maespro, Get Flavor Records, Idwet, les Disques Normal, Mekah, Dj Netik, La Corda, Eat your toys, Théo Gravil, Simba, Shtok, Spash Wave, Monkey & Bear, Mess Zero, Regïs Boulard, Le Bocal, We only said, Deejay Ober, Makassy, Skap’1, I&A, The Last Morning Soundtrack, Alee, Garbo, Russian Sextoys, Ladylike Lily, Missing Girl, Zaïba, Homecooking, Psykick Lyrikah, RCR, Bumpkin Island, Wonderboy, Micronologie, ReDeYe, Colin Linkoln, Sudden Death of Stars, Juveniles, Alexel, Güz II, The Enchanted Wood, James Legalize …)
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The Missing Season sera en concert avec Pinback ce mardi 22 novembre à 20h30 à l’Antipode, 22 rue André Trasbot, Rennes.
Tarifs : Sortir ! : 4€ / Membres : 9€ / Location : 11€ / Sur place : 13€
Le Bandcamp de The Missing Season : http://themissingseason.bandcamp.com/