Cela ne va pas, mais alors pas du tout ! Les 530 000 habitants et habitantes du bassin rennais prennent encore trop de bains, ne font pas assez pipi sous la douche et ne coupent pas systématiquement leur robinet en se brossant les dents. En effet, pour la Collectivité Eau du Bassin Rennais (CEBR), les chiffres publiés dans un récent document d’un marché Public ne sont pas bons. On lit que « malgré les précédentes mesures pour sensibiliser aux économies d’eau, les tendances actuelles de consommation ne permettent pas d’envisager une diminution de la consommation unitaire et donc des volumes d’économie, si aucune action n’est entreprise pour inverser cette tendance. » À l’échelle de la Collectivité, les consommations d’eau ont augmenté de 5,6% en 3 ans, entre 2015 et 2018, pour une population ayant augmenté sur cette même période de 4,1%. Or, l’augmentation démographique attendue sur le Bassin Rennais à l’horizon 2035 est d’environ + 100 000 habitant·e·s. Le CEBR estime donc que cela « représentera une augmentation des besoins en eau de + 5 millions de m³ d’eau potable. »
Au vu de ces éléments, l’autorité organisatrice du service de l’eau pour les 72 communes du Bassin Rennais prévoit donc de lancer dès l’année prochaine une vaste campagne de communication pour inciter chaque abonné·e du territoire à réduire sa consommation d’eau. Une comm’ avec des slogans simples, du genre : « consommez juste ce qu’il faut », « consommez moins et encore moins », « consommez essentiel, l’essentiel c’est déjà assez… » et déclinée « d’une part en voie d’affichage, dans la rue, le métro, en insertions publicitaires, d’autre part sous la forme d’actions/installations/mises en scène, le tout avec une emprunte carbone amoindrie. L’idée étant de sortir des sentiers battus de la Communication traditionnelle. » L’objectif à atteindre est une diminution des consommations de 2 millions de m3. Aujourd’hui, en moyenne, une personne française utilise de 150 à 200 litres d’eau potable par jour : environ 7% pour la consommation et 93% pour l’hygiène et le nettoyage+d1fos.
« Avant de pointer du doigt les petits consommateurs, ne faudrait-il pas s’attaquer d’abord aux (très) gros ? » se pose judicieusement un internaute. Le secrétaire nationale d’EELV, Julien bayou, déclarait justement que « les pouvoirs publics qui manient l’injonction aux petits gestes pour culpabiliser et organiser la diversion pour leur éviter d’agir vraiment et rapidement, c’est du pur cynisme, une véritable arnaque. » Exemple flagrant, beaucoup s’inquiètent de la future implantation+d1fos de l’usine Bridor (groupe Le Duff) à Liffré (la distribution d’eau potable est géré par Liffré-Cormier Communauté, NDLR) qui selon un membre du Comité Local pour l’Environnement et la Résilience Écologique « va consommer 200 000 m³ d’eau par an […] la moitié de la consommation actuelle en eau de Liffré. » Enfin, l’augmentation de la population ne signifie pas nécessairement une augmentation de la consommation en eau potable, comme le montre le graphique ci-dessous, extrait d’un rapport du Syndicat Mixte de Gestion pour l’approvisionnement en eau potable d’Ille-et-Vilaine.
Même si « les trois quarts de la consommation concernent l’usage domestique, c’est-à-dire les particuliers », Michel Demolder, le président de l’Eau du Bassin Rennais le dit lui-même « le dernier quart n’est pas négligeable. Dans ces autres usages, on trouve l’eau consommée par les industriels » qui sont également de gros consommateurs d’eau potable. Au total, cela représente 2,5 millions de mètres cubes chaque année. La Collectivité Eau du Bassin Rennais a donc également signé en octobre dernier avec la Chambre de commerce et d’industrie (CCI) une convention afin d’encourager les entreprises à faire elles aussi des économies d’eau. (La consommation totale sur le département en 2015 était de 49 505 000 m3/an soit une augmentation de 5,2 % sur 5 ans, NDLR +d1fos ).
La Collectivité Eau du Bassin Rennais est l’autorité organisatrice du service de l’eau potable sur le Bassin Rennais. Ce syndicat mixte regroupe Rennes Métropole et six communautés de communes : Montfort Communauté, la Communauté de communes de St-Méen Montauban, la Communauté de communes de Brocéliande, Vallons de Haute-Bretagne Communauté, et la Communauté de communes de Val d’Ille-Aubigné. Cela représente 72 communes.