Vous avez sûrement entendu parler d’eux, mais peut être sans comprendre forcément le pourquoi de ce collectif. Marc, initiateur de ce beau projet culturel Rennais, nous explique .

Photo : Claire Patureaux

Alter1fo : Salut Marc, peux-tu te présenter en quelques lignes ?

Marc, du collectif Le Jour et La Nuit : Salut. J’ai 23 ans, je suis rennais d’origine. Je travaille comme éducateur. Je fais un peu de musique comme DJ et je suis journaliste amateur pour quelques webzines comme Starwax ou Sourdoreille. Je vis beaucoup la nuit.

Peux-tu nous dire globalement quel est le concept du collectif Le Jour Et La Nuit ?

L’idée, c’est de rassembler les associations de ma génération, toutes jeunes ou un peu plus grosses, pour réfléchir ensemble à ce qui manque à Rennes en terme d’équipement culturel, et de construire un projet qu’on mettrait en débat dans le cadre des Municipales de 2014. Pour l’instant, on en est à la phase de diagnostic, on liste nos constats. Pour cela, deux outils : la concertation, avec des réunions entre associations où les représentants échangent sur les difficultés qu’ils rencontrent, et la consultation, sous la forme d’un questionnaire en ligne qui nous permet d’avoir une crédibilité lorsqu’on rencontre la Mairie. On fonctionne de manière ouverte, c’est à dire que les associations peuvent prendre le train en marche si elles le souhaitent. Notre dynamique n’est pas contre quelque chose, mais plutôt tournée vers le « qu’est-ce qu’on peut faire, nous, collectivement, pour améliorer les choses?« .

Quand avez-vous pris la décision de créer ce regroupement ? Suite à quoi ? Qui est à l’initiative de ce projet ?

Je suis à l’initiative du projet, ce qui explique que je sois son porte-parole pour l’instant, mais ça ne veut pas dire qu’il n’y ait que moi qui ait eu l’idée. Je pense qu’on est dans une période où Rennes est très dynamique, notamment sur le plan des musiques électroniques, des médias locaux en ligne, du hip-hop, des arts visuels, etc., et que les équipements existants ne suffisent pas. On voit bien que l’Ubu et l’Antipode sont saturés, il est difficile d’y organiser quoi que ce soit si l’asso n’a pas la trésorerie adéquate. On voit bien aussi l’essor d’un lieu comme l’Elaboratoire, qui est devenu un lieu festif à part entière, ce qui veut dire qu’il y a une demande dans ce sens là, cependant je ne suis pas sur que l’élabo y réponde de manière durable, parce que les problèmes de sécurité vont finir par avoir raison. En discutant avec mon entourage, je me suis rendu compte que le constat de base était partagé: il manque quelque chose. Oui mais quoi? On est là pour essayer de répondre à cette question, et pas chacun dans son coin, mais en construisant un projet porté à plusieurs, un peu comme le Jardin Moderne à l’époque.

Quelle sont les médias ou associations vous ayant rejoins (à l’heure actuelle) ?

Je ne peux pas encore répondre à cette question mais il y a une dizaine d’associations qui sont intéressées, d’autres nous rejoignent, mais il n’y a pas encore de soutien officiel, on n’en est pas là.

Photo : Despina K

Après les élections, comptez-vous dissoudre l’association ou continuer de faire pression sur les instances rennaise ?

Si tout va bien, et si on arrive à obtenir ce qu’on veut, le collectif sera l’organe de gestion de ce lieu, via un conseil d’administration. Donc non : le collectif changera de statut quand il aura obtenu ce qu’il veut, mais continuera d’exister.

Croyez-vous avoir un impact fort sur les Politiques locaux ?

La campagne de 2014 ne se fera pas sur les grands projets, parce qu’ils ont déjà été mis en route au cours du mandat en cours (la gare, le Centre des Congrès, le métro…), mais je pense que ça tend à se thématiser autour de la participation citoyenne. Cela nous laisse une fenêtre pour mettre en débat notre projet. Les Verts feront probablement campagne sur la politique culturelle avec la question : faut-il donner à chacun la possibilité d’exprimer sa culture ? Par ailleurs, la municipalité en place a l’air réceptif. On va être reçu en juin, et on a la chance de ne pas être catalogué « projet jeune », ce qui serait un peu réducteur.

Ne pensez-vous pas que les politiques locaux vont dans un premier temps aller dans votre sens, puis se rétracter une fois élus ?

C’est un risque, on va essayer de tenir bon. Nos relations avec les élus sont bonnes, je ne pense pas que ce soit la philosophie de la municipalité. Il restera la question des subventions de fonctionnement, au même titre que toutes les associations existantes, nous n’y échapperons pas.

Si on veut participer à vos actions, sur quel site ou à quel endroit pouvons-nous vous contacter ?

Il n’y a pas de site internet pour l’instant à part celui du questionnaire, parce qu’on en est encore au travail « dans l’ombre », mais ça viendra quand on saura un peu plus précisément ce que l’on veut, il sera temps de communiquer. Les associations qui sont intéressées pour nous rejoindre peuvent nous contacter sur le.jour.et.la.nuit.rennes [at] gmail.com

Et surtout le questionnaire que tout le monde peut remplir pour dire ses attentes en matière de culture à Rennes : http://www.le-jour-et-la-nuit-rennes.fr/