Placer le hip-hop Rennais sur une carte, donner la parole, petit à petit, à tous ses acteurs, rookies, vétérans, old timer ou jeunes pousses, qu’ils officient en tant que Djs, beatmakers, Mc’s, en groupes, comme beatboxers, réalisateurs, photographes ou clippeurs, et on en passe, qu’ils soient actifs aujourd’hui ou qu’ils l’aient été par le passé, tous contribuent à faire de la scène hip-hop rennaise un vivier foisonnant et bien souvent passionnant. Ce dossier, évolutif, leur est consacré.

Pour cette nouvelle interview c’est un activiste et rappeur que nous recevons. Son nom Elvis, son crew La Plèbe ! Nous reviendrons avec lui sur son implication dans le milieu rennais ainsi que sur ses futurs projets et son engagement au sein de plusieurs associations rennaises.

 

Alter1fo: Nous te recevons pour ton implication et ton activisme dans la scène hip-hop rennaise. Mais tu es aussi Mc’s à tes heures perdues. Une petite présentation pour ceux qui ne te connaîtraient pas ?

Elvis : Bah voilà, C’est Elvis, c’est mon blaze ainsi que le prénom que ma mère m’a donné. Je suis membre de La Plèbe, un collectif que l’on a formé avec des potes. Je suis bénévole de l’association Dooinit, là où j’organise des scènes ouvertes, et aussi de Demozamau ou l’on organise des ateliers d’écriture.

Tu fais aussi partie de l’organisation des Dimanches Freestyle. Peux-tu nous parler de cet évènement et de la philosophie de ses rencontres ?

Ouais, alors j’organise les Dimanches Freestyle :  je m’occupe de la promo et d’installer le matos. Ce sont des scènes ouvertes, accessibles à tous. C’est un moyen de lâcher ces textes en freestyle dans la rue devant un public. C’est aussi un moyen de voir des Mc’s de tous horizons avec tous styles de rap.

Les interactions entre rappeurs pendant ces évènements se passent comment ? C’est plutôt un esprit compétitif ou bien fédérateur (un peu comme « le cercle » où tous les Mc se donnent de la force pour donner le meilleur d’eux-mêmes) ?

Tout se passe avec respect, les Mc se motivent entre eux. Il y a des gens trop chauds qui poussent les autres à progresser. Ça crée une émulation. C’est aussi un endroit de rencontre avec d’autres Mc et beatmakers dont l’univers peut plaire et ça peut créer des connexions.

Avant de prendre part à ce projet tu as aussi fait pas mal d’ateliers d’écriture, comme tu nous le disais. Peux-tu nous parler davantage de cet aspect de ton travail ?

Ouais, la première fois que j’ai rencontré Démozamau c’était lors d’un atelier d’écriture  auquel j’ai participé pour voir comment tout ça se déroulait. J’ai donc rejoint l’asso ou j’ai rencontré tout le monde. Je me suis pas mal investi au sein de l’asso, où l’on a, avec Dush, organisé des ateliers d’écriture réguliers chaque semaine. Les Mc se tirent vers le haut, on s’entraide, on freestyle et les sessions sont ouvertes à tous.

On sait que tu rappes et nous suivons aussi cet aspect-là de ta « carrière » via ton soundcloud. Que préfères-tu ? Créer des évènements ou rapper ?

J’aime trop écrire ! Je me creuse la tête de fou. Je vois l’écriture comme des équations : chaque syllabe doit rimer. Je me prends bien la tête (rires). Du coup, je préfère rapper, que les gens écoutent mes textes, réagissent, je trouve ça fou. Mais j’aime beaucoup créer ces événements qui me permettent de faire des scènes ou juste de freestyle ailleurs qu’à l’appart, et de partager ça avec plus de monde.

Qu’essayes-tu d’apporter dans ta musique ?

Des constats (rires)! Mon rap c’est des constats avec mon point de vue, un peu fataliste. Je raconte ce que je vois et ce que je vis. Je crois avoir résumé un peu mon univers.

Quels sont tes futurs projets à venir ?

Alors, j’ai une mixtape qui devrait voir le jour courant 2018, qui s’appellera “le quart de siècle”. J’ai le concept depuis quelque temps. Des premiers morceaux sont enregistrés, ça arrivera bientôt.

Quelles sont tes attaches avec la ville de Rennes et comment trouves-tu l’évolution de la scène locale actuelle depuis vos débuts ?

Je suis Normand, je viens d’Évreux. Ça fait maintenant plus de 3 ans que je suis à Rennes. C’est là que j’ai fait mes premières scènes ouvertes. La scène locale se porte bien : il y a des groupes comme Panel Large, Balusk, Artisanal, la 7ème. On voit Doc Brrown et Numero Zed au Rc espoir, y’a Reta qui fait pas mal parler de lui. Puis des types comme Tikro d’Artisanal qui est bien impliqué dans l’associatif.

Trouves-tu que la ville de Rennes supporte assez ses artistes ?

A vrai dire, je n’ai pas trop de point de vue là-dessus : je n’ai jamais fait de demande à la ville pour quoi que ce soit. Je peux juste dire que pour le milieu associatif, on perd des subventions qui permettaient de créer plus d’événements. C’est le cas avec Demozamau notamment.

Tes principales influences ?

En matière de rap, je n’écoute que du français, et je me bute à toute la scène que l’on peut voir au demi festival, tous les Melan, Lacraps, Demi P, Fadah, Furax, Hugo, Davodka … Mais aussi, l’Uzine, Mezy, Nodja … Je ne pourrais pas tous les citer. Et sinon je m’inspire de ce que j’entends, vois, vis, les discussions au bar où je travaille, tout est bon à prendre, je suis assez curieux de base.

Le mot de la fin ?

Merci Alter1fo pour l’interview, Big Up à vous, n’hésitez pas à suivre Dooinit, les Dimanches Freestyle, et venir aux ateliers de Démozamau.

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Pour continuer de découvrir l’univers artistique d’Elvis nous mettons ci-dessous des liens vers ses réseaux

Soundcloud d’Elvis:Ici
Facebook Démozamau: Ici
Facebook Dimanche Freestyle: Ici
Site Internet Dooinit: Ici

Vous pouvez trouver tout notre dossier sur le hip-hop Rennais = > Ici

De plus vous trouverez ci-dessous notre carte interactive regroupant tous les artistes par quartier, ainsi qu’une fiche présentation de chacun d’eux et les liens vers leur article respectif :

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