Si vous avez été à la Route du Rock cet été, vous faites peut-être partie de tous ceux pour qui le concert de Breton a été une révélation. Et qui ont couru acheter leur place pour le concert des Anglais à l’Antipode le 18 octobre dès son annonce. Si vous n’étiez pas à la Route du Rock, c’est tous vos amis qui y étaient qui vous répètent à quel point le show de Breton, oui quand même ! Et auquel cas, vous vous dites peut-être que vous avez manqué quelque chose et qu’il serait bien de prendre vos places pour l’Antipode. D’autant que la soirée promet d’être belle puisque les Belges de BRNS et notre duo de zébulons Mein Sohn William seront également à l’affiche.

Les tout jeunes Breton ont donc bel et bien renversé le Fort St Père en août dernier avec un show bondissant, catapultant les festivaliers hors de toute réserve. Pop par leur évidence mélodique, les jeunes Anglais ont pourtant mélangé plein d’influences dans la marmite : basse dubstep, rythmique hip hop, electronica, post-punk, indie pop, envolées de cordes, et on en passe,… Et c’est une réussite : sorte d’avant pop vénéneuse et enlevée, la musique de Breton est bien loin d’être indigeste. Et devient même survitaminée en live.

Pourtant le groupe a démarré sa carrière en bricolant (ce n’est pas péjoratif) des vidéos qu’ils mettaient en musique eux-mêmes dans une ancienne banque dans le nord de Londres (rebaptisée bretonLABS). Mais repérés grâce à 3 eps en édition limitée et leur signature chez Fat Cat, les cinq Londoniens ont fait du chemin : leur premier album, Other’s People Problems est sorti cette année, et a rencontré une grosse reconnaissance publique et critique. En parallèle, Breton s’est forgé une réputation scénique grandissante que ne démentirait pas grand monde présent à la Route du Rock grâce à une prestation ausi généreuse qu’euphorique. Parce que ces jeunes gens ne brident absolumment pas leur énergie sur scène. Capuches ou casquettes sur la tête, les cinq garçons s’agitent derrière leurs instruments (guitare, basse, claviers, machines, batterie), totalement possédés par le rythme. On est happé par l’énergie survitaminée que le groupe dégage sur scène, notamment son leader, Roman Rappak, guitariste chanteur bondissant au charisme magnétique. Choeurs à cinq voix, chantés à pleins poumons par des garçons qui se donnent littéralement à leur public. On a juste regretté que les nuances plus évidentes sur leur album soit un peu noyées dans ce grand raout d’énergie. Mais franchement, on a applaudi à deux mains ces garçons qui ont pris le parti de donner tout ce qu’ils avaient pour un moment jubilatoire.

L’énergie, on gage également que les Belges de BRNS (prononcez Brains) ne risquent pas d’en manquer. Véritable tornade pop, les quatre garçons ont un véritable don pour les morceaux catchy qui vous attrapent l’oreille et la secouent dans une multitude de directions. A l’écoute de Wounded (long maxi de 7 titres ou mini album ?) sorti au printemps dernier, qui fit suite à une réputation scénique grandissante, on pense un peu à l’énergie débridée de ces diables d’Animal Collective, et à leurs mille-feuilles sonores. Peut-être à cause parfois, de ces rythmiques un peu tribales, à ces ruptures inventives ou à ces choeurs habités. Un peu comme le font les Menomena de Portland également. A coups de petites trouvailles sonores, de bidouille pop et de débrouillardise indie. Rien de lisse. BRNS préfère les aspérités lo-fi et l’énergie organique. Des petits arrangements, de ci, de là, des sursauts rythmiques inattendus : BRNS , sans jamais renier harmonie et mélodie, éclate sa pop.

Et surtout s’éclate sur scène. Tous les échos glanés à propos de leurs prestations sont unanimes : les BRNS ont le feu sacré, le mojo en live. Après des concerts où le groupe comme le public ont sué à grandes eaux, la réputation des jeunes gens ne semble plus à faire. Reste à vérifier ça sur la scène de l’Antipode, tout de même.

Et puis, comme si on risquait de manquer de vitamines, on retrouvera également Mein Sohn William et ses morceaux dadaïstes et déglingués. Notons que Dorian Taburet est désormais devenu deux. Ceux qui l’ont déjà vu sur scène nous rétorqueront que jusqu’à preuve du contraire, l’homme avait déjà deux paires de bras tant ce one-man-band s’apparentait au zébulon en live, bondissant d’un clavier à une batterie électronique, papillonnant de samples vocaux en sonorités 8-bits greffées à sa guitare acoustique pour un résultat aussi jubilatoire qu’époustouflant.

Mais on leur expliquera qu’Antoine Bellanger, déjà présent sur l’album (S/T, janvier 2012) rejoint également Dorian Taburet en live maintenant. De toute façon, expliquait Dorian Taburet dans le New Noise n°9, Mein Sohn William est né « sans forcément avoir décidé d’être seul » . Et il ajoutait ces paroles prophétiques : « Franchement, j’ai du mal à envisager Mein Sohn William  comme un projet solo à long terme : des gens vont forcément y entrer d’une manière ou d’une autre. » On a pu voir comment le duo fonctionnait lors du concert à la Bascule (compte-rendu là) il y a quelques semaines, et autant le dire, c’est une réussite. L’énergie atomique de Dorian Taburet est toujours là, mais canalisée par une complicité qui fait plaisir à voir. Une nouvelle orientation diablement convaincante, et une belle démonstration que le fiston William tient des putains de bonnes chansons et suffisamment de talent pour les tordre au gré de ses fantaisies avec un bonheur égal. A ne pas manquer !

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L’Antipode MJC présente Breton, BRNS et Mein Sohn William à l’Antipode (2 rue André Trasbot, Rennes) le jeudi 18 octobre à 20h30.

Tarifs : Sortir ! :4€ – Membres : 13€ – Location : 13€ – Sur Place : 17€

Plus d’1fos : le site de l’Antipode

Bandcamp de Mein Sohn William : http://meinsohnwilliam.bandcamp.com/album/mein-sohn-william

Bandcamp de BRNS : http://brns.bandcamp.com/

Le site de Breton : http://bretonbretonbreton.blogspot.fr/