Bars’n Rennes met en avant la scène locale les 16, 17 et 18 juin prochains. C’est dans ce cadre qu’on retrouvera l’une des révélations des Trans Musicales 2010 : Eat Your Toys. Nerveuses, les compositions du groupe sont à la fois rock et énergiques et on irait même jusqu’à dire parfois dansantes… Un 5 titres dans les bacs, On the Ledge, résume bien la pêche dégagée par ce trio-là. Basse, batterie, guitare et chant, rien de plus, rien de moins pour envoyer le bois. Rencontre avec des grignoteurs de légos avant leur passage au Sambre le samedi 18 juin. Cachez les ours en peluche !
Alter1fo : Si vous deviez vous présenter en quelques mots ou quelques lignes, que diriez-vous ?
Eat your Toys : C’est du blended mec !
On entend à la fois du garage et du post punk dans vos morceaux. Et ce qui est plus surprenant, quelques virages entre disco et électro eighties. J’ai lu qu’au départ, vous étiez plutôt intéressés par le hardcore. En définitive, quelles influences revendiqueriez vous ?
Tout ce qui te passe par les yeux et les oreilles est potentiellement une influence, musicale ou pas. Tu l’utilises consciemment ou pas. Il y a une différence entre ce que l’on aime écouter, ce que l’on aime jouer et ce que l’on est capable de composer. Si on devait se rapprocher d’un style musical, oui on est plutôt dans l’esprit post-punk. On n’a jamais vraiment été hardcore. Ca se remarque peut-être du côté de la basse mais ça n’a jamais fait partie de l’intention musicale du groupe. Ça vient peut-être d’un de nos premiers titres Breathe dans lequel le chant est hurlé et l’ambiance assez dark. On aime les sons outranciers du rock, ça ne veut pas forcément dire hardcore. Le son de guitare de Neil Young dans le film Dead Man est (de notre point de vue) outrancier. Le rock doit avoir ce truc-là pour rester vivant et excitant.
Notre soi-disant tendance disco provient davantage du coté sautillant et dansant de certains groupes que l’on apprécie (Joy division, Sloy, GVSB, Minutemen etc…) plutôt que du disco en lui-même. On écoute plein de trucs différents. C’est difficile de parler d’influences. Le spectre est si large…
Notre musique parle pour nous, chacun y fait sa propre idée, y entend ce qu’il veut. Quelquefois les gens nous approprient des similitudes avec des artistes dont on a jamais entendu parler. On essaye juste d’éviter les clichés, ou on les digère et les remodèle à notre façon.
Si vous deviez citer trois disques sans lesquels vous ne pourriez vivre ?
Il n’y a aucun disque sans lequel on ne peut vivre. Et s’il existait, ce ne serait pas le même de mois en mois voir de semaines en semaines… De ce point de vue, on pourrait en parler pendant 3 heures mais pas ici je suppose. Cette semaine, c’est plutôt The Pastels, The Satellites et Connan Mockasin.
Vous avez sorti un deuxième ep, On the Ledge, très bien produit on doit le dire. Quelles étaient vos envies avec l’enregistrement de ce 5 titres ?
Expérimentations studio et promotion du groupe.
Comment composez vous ? Est ce que chacun vient avec ses parties ? Ou est-ce ce que vous improvisez d’abord tous ensemble ?
Il n’y a absolument aucune règle établie et aucun titre n’est composé de la même façon. Souvent, le point de départ d’un morceau est un riff de basse sur lequel se greffe le reste, mais ce n’est pas systématique. Après l’idée de départ, on boeuf, on improvise ensemble, ça stimule la créativité. On peut très bien passer 10h sur les 30 dernières secondes d’un morceau ou en terminer un en 1h. Le chant permet d’avancer. Tant qu’il n’y a pas le chant, le morceau finit toujours dans une impasse.
Nous sommes très exigeants, c’est assez compliqué parfois, aucun de nous 3 ne lâche quoique se soit. On a rarement le même point de vue sur ce que doit devenir une ébauche de morceau, un riff ou une idée en général. Mais on y arrive tant bien que mal. Cette exigence est en fait très saine pour notre musique mais dévastatrice pour notre santé mentale (rires). Pour résumer notre façon de composer, c’est un agencement démocratique d’idées anarchiques (applaudissements).
Pour finir, mais pourquoi ce nom, Eat Your Toys ?
C’est David, le guitariste, qui a eu l’idée. Un jour, lorsqu’il était môme, il a avalé un Lego de travers, a viré au bleu et a failli y rester. Il a vu sa vie et plein de femmes nues défiler. Il devait rester parmi nous. Et puis ce nom est ambigu. On peut le voir de différentes manières…
Merci !
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Eat your toys à Bars’n Rennes au Sambre le samedi 18 juin à 21h (avec les Brestois de Prismo Perfect).
Myspace d’Eat your toys : http://www.myspace.com/eatyourtoys
Pour en savoir plus : http://www.barsinrennes.com/