Au coeur de la Ville de Saint-Brieuc, plusieurs lieux accueillent des concerts durant les 4 jours du festival :
La Place Poulain Corbion
La grande scène couverte de la place accueille les têtes d’affiche, avec notamment Bryan Ferry, The Hives, Klaxons, Aloe Blacc, Cali, etc…
Le vendredi 10 juin, l’affiche sera particulièrement variée, avec notamment le garage-punk des suédois de The Hives, l’électro-pop de la briochine Yelle et les chansons métissées d’Hindi Zahra, récente lauréate du Prix Constantin. Il faudra prêter une attention toute particulière à deux groupes qui se succéderont, pour un grand écart musical qui promet d’être réjouissant. Tout d’abord l’orchestre congolais Staff Benda Bilili (20h-21h) nous fera danser sur une rumba résolument optimiste, tirée de leur premier album, Très Très Fort. Les membres de ce collectif de Kinshasa n’ont pas été épargnés par la vie, mais leur musique est le contrepied souriant de ces difficultés. Leur succéderont le trio de furieux new-yorkais The Jon Spencer Blues Explosion. Le groupe nous avait déjà fait une grosse impression sur scène lors des Transmusicales il y a quelques années. Alors qu’ils viennent de sortir The First Ten Years, compilation de leurs premiers titres, on espère que le trio aura conservé son énergie rock des débuts (21h30-22h30).
Le samedi 11 juin, la Grande scène sera, à une exception près, investit par des artistes hexagonaux, avec les inévitables Cali et Aaron. Après un passage par le forum de la Passerelle, Lily Wood and The Prick aura cette année le privilège d’ouvrir la soirée sur la Grande scène. Sans oublier Yann Tiersen et son projet électrique, projet auquel on donnera une seconde chance, après avoir été déçu par le côté brouillon de son set lors de la précédente Route du Rock en août dernier. On imagine cependant que le projet aura gagné en maturité depuis (20h-21h). Seule exception notable dans cette programmation française, Aloe Blacc et sa soul qui investit les ondes de puis plusieurs mois avec le tube I Need a Dollar. On en oublierait presque qu’il a sorti un excellent album, Good Things, qu’on attend de voir transposé sur scène, avec on l’espère section de cuivres et rythmique de feu (21h30-22h30).
Le dimanche 12 juin, place au rock anglais dans toute sa diversité. Avec en ouverture, Julian Marley, fils de, qui viendra mêler son héritage reggae à d’autres formes de musique (hip hop, ragga, r’n’b). Ce jamaïcain, né à Londres, a été fortement influencé par divers courants musicaux anglais, et on pourra voir sur scène de quelle manière il a digéré ces influences (18h-19h15). Anna Calvi, qui surfe sur le succès de son premier album sorti au début de l’année, viendra poser son rock alternatif sur la scène de Saint-Brieuc, au beau milieu d’une longue tournée européenne. On est forcément curieux de voir le rendu sur scène de la britannique, qui n’est pas sans rappeler PJ Harvey et Siouxsie (19h45-21h). Puis un choc des générations entre le toujours très classe Bryan Ferry, fidèle au rock 40 ans après les débuts de Roxy Music, et le dance-rock des Klaxons. Deux générations du rock qui se succéderont pour clôturer le festival sur la Grande Scène Poulain Corbion.
Le Forum de la Passerelle
Cette plus petite scène est consacrée aux révélations et découvertes, et cette année on peut dire qu’on est gâtés ! Le festival nous offre en effet une programmation pointue avec des artistes venus de tous horizons géographiques et musicaux, pour trois soirées malheureusement un peu tardives (23h-03h).
Le vendredi 10 juin, il y en aura pour tous les goûts, avec la country-folk de King Charles, l’électro foutraque et dansante de Filewile et le shoegaze des gallois de The Joy Formidable. Une attention toute particulière pour ces derniers, que nous avons eu le plaisir de découvrir lors d’une soirée Inrocks Indie Club en février dernier à l’Ubu. Le trio, emmené par la charismatique chanteuse-guitariste Ritzy Bryan, nous avait laissé sur les fesses. Immanquable mais prévoir le thermos de café (2h-3h).
Le samedi s’avère être particulièrement alléchant : on débutera avec le duo danois de The Raveonettes et leur pop-rock fortement influencé par The Jesus and Mary Chain, et de retour avec un nouvel album Raven in the Grave. Séance de rattrapage ensuite avec la sensation du moment, le rock électro d’Is Tropical : on les avait raté aux dernières Transmusicales, bloqués par l’impressionnante foule lors du concert de M.I.A. Le trio londonien avancera masqué pour présenter les titres de leur futur premier album.
Autre groupe passé aux Transmusicales, The Inspector Cluzo, l’une des grosses sensations scéniques du festival rennais, qui s’est lancé dans une incroyable tournée marathon. Le duo guitare/batterie est redoutable d’efficacité et constituera assurément l’une des révélations scéniques pour les festivaliers les plus courageux (2h-3h).
Restera t-il suffisamment de festivaliers pour la nocturne du dimanche qui clôt l’ensemble du festival ? Etant donné la densité de la programmation, beaucoup déclareront probablement forfait pour danser sur les beats électro-punk du trio helvète de Solange la Frange, ou bien sur le groove déjanté du trio américano-franco-belge The Hoquets (qui remplacent au pied levé Radio Radio).
Mais pour débuter cette soirée de clôture au Forum, il ne faudra pas manquer le portugais Paulo Furtado, leader de Wraygunn, qui se présentera en solo avec son projet The Legendary Tigerman : le bluesman n’hésite pas à lorgner sur le rock, avec des titres qui possède une classe digne de The Kills, notamment ce superbe duo avec Asia Argento sur Life Ain’t Enough for You. A découvrir d’urgence, à un horaire raisonnable (23h-0h).
Sans oublier les après-midi du Forum de la Passerelle, avec les concerts gratuits de Boogers le vendredi et Bumpkin’ Island le samedi.
Le Grand Théâtre de la Passerelle
Vendredi 10 et Samedi 11 juin (20h30-22h), le trio The Tiger Lillies illustrera musicalement les célèbres photographies de Nan Goldin, pour un diapo-concert très attendu, The Ballad of Sexual Dependency. Cette oeuvre regroupe 800 clichés, fruit de 15 ans de travail, comme autant d’instantanés du milieu punk new-yorkais.
Gros changement le dimanche 12 juin (16h-18h), puisqu’Agnès Obel annule son unique date européenne pour cause de succès de sa tournée américaine. Elle est remplacée par Zaza Fournier, qui présentera en exclusivité son nouvel album Regarde moi, entre chanson réaliste et rock sixties. Chanson toujours avec Florent Marchet, accompagné du Courchevel Orchestra (en référence à son dernier disque, Courchevel) pour des chansons teintées de pop, de folk, voire de rock. Et une écriture virtuose pour un artiste qui sait magnifier en chanson les banalités du quotidien. On l’avait apprécié il y a deux mois au festival Mythos, et on a hâte de le retrouver dans le bel écrin du Grand Théâtre.
Pour finir ce tour d’horizon musical, nous vous encourageons vivement à aller découvrir les musiciens du métro parisien, qui se produiront tout au long du festival, Place de la Résistance.
Pour plus d’informations sur le festival : site d’Art Rock