C’est le deuxième jour de notre campagne métalleuse, le temps est au beau et malgré une rude nuit résumée par la citation de notre voisin de camping : « PUTAIN !! ça pelle !! », nous reprenons le chemin du site impatients d’entendre à nouveau les roulements de kicks qui nous manquaient (presque) au petit matin.
Pour satisfaire ce désir, nous commençons par All Shall Perish sous la tente terrorizer, du lourd et du bien fait, le chapiteau est déjà plein et nous suivons le set à quelques mètres en dehors, c’est drôlement agréable ; pas de bouchons (dans les oreilles) et un son bien équilibré, ce qui n’a pas été toujours le cas la veille.
Nous nous enfuyons « discrètement » afin d’attraper l’entame des suédois de Pain sur la scène principale, ça commence bien et puis évidemment comme le genre l’impose les plans dance / électro arrivent et là franchement, je suis moins convaincu… ajouté à ça des roulements de tête réalisés sans conviction par le trio d’avant scène, le groupe porte bien son nom, se retirer est l’antalgique.
Nous nous éclipsons vers la tente Rock Hard, et là en arrivant surprise ! ça joue aussi boite à rythme ? Mais pas longtemps, nous avons bien senti que la scène était plus agitée qu’à l’accoutumé et ça se confirme. Les gentils américains qui font les méchants de Skinless mettent l’ambiance comme on dit au club med, en plus de morceaux efficaces, pour le dernier le chanteur n’hésite pas à faire monter une cinquantaine (peut-être plus) de spectateurs sur « the stage », « du délire » me dit un auditeur proche, « ça tu le vois pas souvent » ajoute-t-il.
Aura noir, groupe norvégien de black / thrash ne me retient pas, bien mais rien de nouveau, sauf peut-être trois microphones pour un seul chanteur et un trio qui fait le boulot de cinq à six en moins bien parfois.
Bon c’est bien le métal, cependant pour rappel : Hellfest c’est le festival des musiques extrêmes, alors y’a pas que du métal, y’a aussi du punk dont : The Business et comme l’année dernière (avec NOFX), du punk au milieu du métal c’est comme une respiration en apnée.
La suite, c’est le grand moment de la journée : Clutch. En remplacement de KMFDM, Clutch est le groupe qui nous scie et qui nous donne le sourire de la rencontre qu’on n’osait pas imaginer et qui est en train de se faire. Alors, par quoi commencer, le batteur ? : excellent, une espèce de mélange de jazz, métal, groove… les riffs de guitares : fous, triturés jusqu’à leur essence… le son des grats : vintage, c’est-à-dire équilibré entre l’attaque et le corps…les plans : des rythmes 5/4, des motifs blues détournés, tout ce que j’aime, comment faire du neuf avec la base… le chanteur : une voix superbe (la meilleure du festival), une présence sur scène, celle de ceux qui vivent leurs textes.
Nous avons ensuite (comment dire ?) aperçu Amebix : décevants (même quand on en attend rien).
Puis, la scène principale est investie par Gojira, « le Groupe » de métal français, en terrain conquis (vu le monde). Rentrant d’une tournée américaine, le leader précise la supériorité du public américain (au public français), peut-être que le public, lui aussi, préfère les groupes américains.
Pour terminer, nous passons un bon moment sous la Rock Hard Tent avec Enslaved, goupe dit progressif qui voyage entre les chants gutturaux et les refrains voix claire bien ficelés, le public nombreux en ce début de soirée partage cet enthousiasme.
Enfin, Machine Head fait le carton plein de la soirée sur la scène principale 1, le public très nombreux ne nous permet pas, pour la première fois du festival, de s’approcher au-delà de la régie façade. Nous avons des craintes sur le rendu du concert à cet emplacement. Craintes estompées par le début du show Machine Head, le son est massif et le set est mené à un train d’enfer (Hellfest oblige), l’écran géant nous permet de suivre l’agitation du public et c’est sur ce set hyper pro que nous mettons fin à notre deuxième journée de festival, espérant que les watts de son pris dans la journée nous gardent au chaud pour la nuit.