Le temps de plier la tente et de vous mitonner le compte-rendu de la veille, on arrive pour les Wolves In The Throne Room (comme on l’espérait). C’est une, petite, déception. J’imaginais un truc plus aventureux. Cela reste bien, bien plus si vous voulez (Est-ce que le mec qui corrigeait ses copies près de la Rock Hard Tent note comme ça ?). Les loups, ça blaste, ça vocalise version black, mais c’est au niveau mélodique que ça fait la différence : entre plans extrême et mélodique, dans la veine mélancolique voyez. Cela serait orchestré autrement on serait dans des musiques connues de film disons.
Celui qui passe sur la scène principale me rappelle les deuxièmes parties de soirée sur la 6, il y a quelques années, le dimanche justement. Il le sait le mec qui film qu’on ne voit pas bien la tête de la chanteuse de Holyhell, il s’en fout ! Elle aussi, elle se penche dès qu’elle peut. Je ne parle pas de la musique ? Aucun intérêt. Cela me rappelle l’Eurovision tiens.
Pain of salvation est un groupe de métal progressif suédois et si cela suffit à le définir, c’est trop peu pour l’appréhender totalement, il faut voir Pain of salvation pour se méfier du terme « progressif ».
Direction la Rock Hard, on y trouve la meilleur herbe. Kataklysm vient du Canada, du Québec. Et ils osent entraîner la foule à dire « tabernacle ». Après quoi le chanteur nous assure que maintenant, il peut boire un coup avec nous. Question musique : du bon death métal.
Retour sous le petit chapiteau de la Terrorizer. Ca y est, je l’ai mon expérience sonore, il était dit que ce ne serait pas les loups qui l’enverraient mais Ufomammut, trio italien. Leur sludge psychédélique, une montagne de son escaladée au rythme lent d’une marche enivrée par un chant aérien, nous capte, la tête oscille, le corps vacille, nous sommes du voyage. Pourtant tout aurait pu chavirer dés les premières minutes du concert, la tête d’ampli basse (dont je tairai la marque) expire, expulsant ses dernières vibrations. Un premier remède semble être trouver, mais la macchina è rotta et il faut changer de tête. Ce faux départ n’entache pas l’enthousiasme du public compréhensif. Le bassiste-chanteur frustré par ce contretemps est encouragé d’une tape amicale par le guitariste, un pas, puis deux, la masse se dresse, l’incident est clos, la voix éclate en écho, l’incident est oublié, nous gravissons. Et hop, un album à acheter (Idolum 2008).
On enchaîne, pas de temps mort. Encore du Death. De l’excellent. Le retour de Pestilence, des Pays-Bas. Crânes rasés et technique au poil. Qu’est-ce qu’on est bien sous cette tente-là ! C’est sûrement ce que se dit aussi cette superbe nana qui revient de l’endroit où vont pisser les mecs en remettant son short, rock n’ roll.
Encore la tente Terrorizer avec les Orange Goblin et son colosse de chanteur : Ben Ward. Le concert commence par les riffs wha-wha de l’excellent guitariste, le son est clairement américain et le groupe pourtant anglais. Les Orange Goblin, c’est du blues à la sauce énergisante, évidemment ça cogne fort, les lampes du Marshall surchauffent et le texte est scandé comme une victoire canine mais jamais filiation entre le blues et le stoner n’a été aussi évidente. Ben Ward prend un plaisir évident devant ce public survolté, il le remercie comme s’il découvrait l’euphorie de la scène pour la première, lui, dont le groupe tourne depuis presque quinze ans.
Fin de journée ce dimanche au soleil à Clisson, sous la grande tente Rock Hard, une vague déferle, celle de Napalm Death. Dès les premiers morceaux du quatuor anglais, la tempête emporte tout, le slam prend possession du chapiteau, quelques téméraires se jettent des structures et bientôt nous pensons qu’il ne sera plus possible d’arrêter le mouvement. Napalm Death entre deux explications de texte balance ses morceaux de plus en plus puissants, de plus en plus courts et puis hop, tout d’un coup c’est fini et nous nous demandons comment 45 minutes peuvent s’être écoulées aussi rapidement.
C’est en fan que je vais voir Mastodon : inquiet de louper le début, d’être mal placé, des conditions sonores, du nombre de spectateurs…
Début pas facile (placement des voix) mais ensuite ils emportent tout. Il y a la puissance, la complexité, la finesse, les mélodies, tout. Mention spéciale à Troy Sanders dont la présence sur scène est impressionnante : il bouge, il chante, il défonce ou cajole sa basse. Et bien aussi pour Brent Hinds dont les solos et la douze-cordes ont bien contribué à nous mettre dans le bain. Keliher (guitare) est plus discret et Dailor n’arrive pas à s’arrêter de faire des roulements mais c’était le concert parfait pour clore notre édition 2009.
Pas d’info sur les têtes d’affiche le soir ?
Enfin quelqu’un d’emballé par Mastodon, j’ai bien cru que je n’en trouverais jamais d’autre que moi…
Sinon, les autres groupes évoqués, je ne les ai pas vu, ou presque, mais l’article est bien.
Un peu de Napalm Death quand même, pour pouvoir dire que je les ai vus, un peu d’Orange Goblin parce que je passais par là… Pourtant j’adore le stoner (vieux fan de Kyuss), mais ce groupe-là, je n’accroche pas bien. Surtout que Karma to burn m’ayant tellement plu, c’était difficile de tenir la comparaison.
Sinon, moi je trouve que le batteur de Mastodon aurait pu faire des roulades pendant des heures, j’aurais continué à être transporté.
Et pour finir, une petite frime perso. Je suis monté sur scène sur la fin du show de Suicidal Tendencies (je sais, j’étais pas le seul, mais bon, quand même, quel pied !), et qui je trouve là, à la toute fin : Troy Sanders et Keliher !!! J’ai tellement été surpris que j’ai rien trouvé à dire, à part « Mastodon ! », et je leur ai juste serré la paluche avant de m’éloigner sur mon petit nuage…
chapeau mec !
il semble que les montées sur scène ont connu un peu de succès pendant le week-end.
Sinon ne te méprends pas : on a adoré ce qu’a fait le batteur de Mastodon, notamment au niveau du chant. On a loupé Karma to burn, trop tôt.
Et on aussi été obligé de zapper les derniers groupes chaque soir, surtout le dimanche. J’aurais bien vu Coalesce, Painbird aurait aimé voir Suicidal Tendencies.