Samedi 22 janvier, quelques centaines de manifestants étaient réunis Place de la Mairie à Rennes pour protester contre les suppressions de postes effectives à la rentrée prochaine dans l’Education Nationale.
« Ce soir l’ennemi connaîtra le prix du sang et des larmes… Motivés, motivés… Il faut rester motivés… », hurle Zebda dans les enceintes du camion installé Place de la Mairie. C’est sur fond de musique que se déroule la manifestation. Une manifestation qui réunit enseignants, parents d’élèves et syndicalistes. A 11h, ils sont peu nombreux. En effet, une petite centaine se tient là, devant l’Hôtel de ville. Mais les drapeaux des syndicats dans les mains, ils sont mobilisés contre la « pénurie du budget de l’Education nationale », qui se traduit par la suppression de 16 000 postes. « Nous sommes ici aujourd’hui car les suppressions s’amplifient. Cinquante postes auraient dû être créés. Pourtant, seuls vingt ont été mis en place », crie la voix dans les enceintes.
Priorité à l’éducation
Ce samedi marque le début d’une nouvelle phase de mobilisation nationale. Pascal, administrateur de la FCPE 35 (Fédération des Conseils de Parents d’Elèves), explique : « On veut que l’éducation redevienne une priorité de l’Education nationale. On refuse la suppression des 16 000 postes encore à venir. On en a déjà perdu 50 000 ». Pour lui, concrètement, il faut stopper l’hémorragie de la suppression des enseignants, arrêter la fin des RASED (Réseaux d’Aides Spécialisées aux Elèves en Difficulté). Une situation catastrophique pour le monde de l’enseignement, qui ne date pas d’hier et qui ne semble pas propre à l’Ille-et-Vilaine. « Partout en France, nous vivons les mêmes conditions de travail, les mêmes soucis. C’est pour ça que c’est une mobilisation nationale », poursuit-il. A quelques pas de lui, une petite fille tient fièrement une pancarte. On y voit alors une caricature de Nicolas Sarkozy suivi de cette phrase : « Bouffe pas mon école ».
Franck, directeur adjoint chargé de Segpa, « c’est-à-dire que je travaille auprès des enfants les plus en difficulté du système scolaire, enfin parmi les plus en difficulté du système scolaire », vient tout droit de Gençay, non loin de Poitiers. S’il était présent samedi dernier, c’est parce qu’il considère « que la suppression des postes est quelque chose d’essentiel. Retirer des moyens humains pour accompagner, aider et permettre à tous nos enfants de grandir et d’obtenir la meilleure formation possible, c’est essentiel ». Ce qu’ils attendent alors ? « Que le gouvernement prenne acte des conditions de travail et des conditions actuelles des enfants et arrêter l’augmentation du nombre d’élèves par classe », déclare Pascal de la FCPE 35.
« Non aux suppressions de postes ! Non aux suppressions de postes ! ». Une heure plus tard, le cortège s’est agrandit. Il part élever sa voix dans les rues de Rennes jusqu’à l’Inspection Académique, « le siège du premier degré ».