Rock’n Solex 2014 : Retour sur le jeudi soir

Retour sur le premier soir des Rock’n Solex au programme: Surprises, Déconvenues, déceptions et découvertes.

WP_20140508_005

Pour ce premier soir de Rock’n Solex, nous arrivons sur les coups de 19h30-20h00, le temps pour nous de retirer notre pass et de passer par le bar VIP relativement vide de décoration cette année (mais avec une plus grande place pour le dancefloor d’after). Nous entrons ensuite dans le festival. Il n’y a quasiment personne sur le site (les portes s’étant ouvertes à 19h30). Le groupe The Probs se produit tristement devant 50 personnes tout au plus, au début de leur concert du moins. Le groupe ne nous transcende malheureusement pas : du pop-rock tout ce qu’il y a de plus basique. Difficile pour eux de briller face à si peu de personnes, il faut dire. Nous sommes sûrs de les recroiser sur la route et de pouvoir les voir dans de meilleures conditions.

 

14163306216_439575c8e5_c

Après ce bref moment avec The Probs, nous décidons d’aller vers cette fameuse nouvelle scène qui nous promet monts et merveilles sur le papier. Située à l’entrée festivalier, abritée sous un petit chapiteau, cette nouvelle scène est relativement acceptable niveau taille, avec un très bon son et absolument pas de télescopage avec la grande scène, ce qui est vue la proximité des deux scènes. Seul hic de cette nouvelle prairie à l’entrée du festival, c’est la disparation de la tonnelle Berbère où ils servaient ce si bon thé marocain cher au festivalier, avide de calme le temps d’un loukoum. C’est aussi la disparition de la fameuse « boom des chiottes » à l’entrée du festival qui donnait un coté super fun et ludique pour patienter dans la file des pissotières durant l’entre-scène. Cependant nous attendons de voir dans la nuit ce que peut donner ce genre d’endroit prisé par les clubbers et les Massives présents ce soir-là.

21h30 Scarecrow arrive en trombe sous un chapiteau bien plus rempli que pour The Probs. Le groupe est assez classique (au premier abord) dans la formation : machine, guitare, voix, basse, batterie. Le chanteur commence le set avec une voix très blues. Ça sent la crasse des bas-fonds de Chicago. Nos Toulousains envoûtent le public. Ça scratche, ça rappe, ça chante, les rythmiques sont folles. La plupart du public présent vient exclusivement pour le reggae de Naâman et pour Alborosie. Cependant la magie opère et les amateurs de reggae sont embarqués dans le show que nous livre Scarecrow. Au milieu du concert le groupe fait un virage à 180 degrés pour nous offrir un véritable show calibré grosse scène avec de la performance musicale. Le chanteur est un excellent guitariste adepte du LapSteel (sorte de guitare jouée à plat) et les autres membres du quatuor ne sont pas en reste. Le Dj est très technique en plus d’être un très bon Mc. Quant à la rythmique mise en place par le bassiste et le batteur, tantôt funk, tantôt rock, tantôt groovy, elle envoie le bois. Quel combo basse/batterie ! Avec une mention spéciale pour le bonheur communicatif du bassiste qui s’est amusé toute la soirée avec le public. On ne peut que vous conseiller d’aller les voir. C’est frais, original et terriblement exultant. Le concert vient de finir, une heure vient de défiler sous nos yeux sans qu’on ne la voie passer.

13999854397_46f0cd9b3f_c

Il est temps pour nous d’aller nous ravitailler au niveau des stands de bouffe et des bars à l’entrée festivalier. La bouffe est, comme d’habitude dans un festival, plus que moyenne mis à part la galette saucisse qui se laisse manger, au prix de 4.50 euros tout de même. Les prix sont comme à leur habitude excessifs, surtout pour un festival étudiant ! Une bière à 3.00 Euros (2 tickets) c’est très cher, plus cher que dans la plupart des festivals et des bars. Il vous faudra débourser plus de 15 euros pour un tarif dégressif. Autrement dit si t’es à deux tu dois te saouler la tronche pour avoir une bière à un prix raisonnable sachant que les tickets ne sont valables qu’un seul soir (fraude oblige).

Sur la nouvelle deuxième scène se produisent I Skankers devant un parterre de plusieurs dizaines de personnes (preuve que les Sound System reggae ont toute leur place sur ce genre d’évènement). Difficile pour nous de juger la prestation car le reggae, ce n’est pas vraiment notre truc, mais l’ambiance est là et la prestation aussi.

 

14186443904_01c6309ddc_c23h10 Alborosie a commencé son show depuis 10 minutes quand nous arrivons devant la grande scène, le chapiteau est noir de monde. Comme à son habitude le Monsieur enchaine titre sur titre dans un joyeux bordel. Le chapiteau est rempli de fans qui chantent à tue-tête les classiques Herbalist et Kingston Town. Pour avoir croisé plusieurs fois Alborosie sur la route, nous l’avons trouvé en très petit forme ce soir-là. Car notre Italien rasta est un des seuls Massive à rassembler à peu près tout le monde, peu importe le style musical. Élevant le Reggae-Ragga à son plus haut niveau durant les années 2000 il a su fédérer une grande fan base, présente ce soir-là. Ça vient de Nantes, Paris, Toulouse bref toute la France. Nous n’avons pas été emballés par sa prestation au vu de ses précédentes. Cependant ce serait mentir que de dire que le public n’a pas apprécié tant l’ovation à la fin du concert fut intense !

 

00h45 Naâman et son Band entre en scène avec un large sourire. Ce qu’on se dit en premier c’est que l’habit ne fais pas le moine, vêtu sombrement et loin des clichés du Rasta. Naâman pour ceux qui ne connaissent pas est le nouveau fleuron de la scène reggae française, au même titre que Taïro ou Kenyon.
Nous ne connaissons quasiment rien de ce jeune homme, et comme dit auparavant nous ne sommes pas connaisseur de reggae. Le show est très calibré et rodé, trop rodé pour nous… Quasiment pas de place pour l’improvisation. Ça reste du très bon reggae mais ça ne nous touche pas, malgré la voix extraordinaire de Naâman. Quand on ferme les yeux on se croirait dans un township black de Jamaïque. Une voix grave et rocailleuse sort de sa gorge : c’est très impressionnant ! Surtout que ça parait tellement naturel chez lui. Après plusieurs titres, a priori connus vu l’enthousiasme de la foule, nous décidons de partir pour reprendre un godet avant le concert de Griz qui nous fait trépigner d’impatience.

 

14183152771_e2db6d6b1c_c

02h30 Nous nous pressons pour être aux premières loges de Griz. Son Dj set s’annonce comme un des moments forts de ce festival. Il arrive sur scène et l’ovation n’est pas à la hauteur de nos espérances. La majorité du public venue ce soir-là, était, en majorité composée d’amateurs de reggae. La logique et l’heure ont fait que la moitié du chapiteau s’est vidée et c’est bien dommage ! Car l’ambiance met du temps à démarrer et le son n’est pas très fort pour un Dj set. Griz est derrière ses platines, surplombant la plaine du chapiteau. Le monsieur a l’air plutôt emballé derrière ses machines et nous gratifie d’une bonne entrée en matière, quoiqu’un peu longue à démarrer. Plusieurs morceaux de son album, Mad Liberation et New Era sont distillés subtilement et le tout à la sauce Griz. Ce qui inclut son fameux saxophone qui fait la patte et la particularité de ses albums. Seul hic : au bout de plusieurs morceaux joués avec le saxophone nous remarquons que peu importe les mouvements faits avec ses doigts, le son ne change pas. Ce qui nous interpelle ! Nous essayons donc de voir sur l’écran si ce que l’on croit comprendre est vrai. Et malheureusement oui. Il double juste son saxophone, car une boucle de ce qu’il joue au saxophone tourne derrière. Certains diront que c’est pour maitriser le mix en même temps sauf que Griz n’est pas un Dj technique mais un artiste qui touche aux machines et beatmaker avant d’être Dj. Il est donc faisable de jouer du saxo tout en surveillant son mix. Nous sommes terriblement déçus et cassés dans notre élan malgré un show très carré qui aura convaincu la plupart des gens présents. Nous restons un peu sur notre faim et c’est bien dommage pour cette première journée de Rock N’ Solex.

 

Diaporama de la soirée : (Photos Eric V.)

En espérant que les autres jours soient meilleurs.

Pour résumer ! Trois déceptions, Alborosie, The Probs, Griz. Un sans avis, Naaman. Et une grosse claque, Scarecrow. Chaque édition de Rock’N Solex nous réserve son lot de surprises et de déconvenues. Ce premier soir en est un parfait exemple

Laisser un commentaire

* Champs obligatoires