Comme c’est le bel usage, le festival Maintenant 2016 s’achevait les 15 et 16 octobre par deux jours de propositions bigarrées, ludiques et numériques destinées aux enfants de 7 à 77 ans et très justement appelés : Super Week-end ! On y a joué avec de drôles de jeux vidéos, des kaplas roses géants et un casque lumineux… et écouté des concerts aux casques, de radio et à vélo !
Comme l’an dernier, le rendez-vous était au Cadran, la maison de quartier de Beauregard près de la FRAC et de l’alignement du XXIème siècle d’Aurélie Nemours. Si on apprécie beaucoup la proximité du parc, la chouette pelouse jouxtant le bâtiment et les infinies possibilités ludiques offertes à nos zouzous par les 72 colonnes de granit gris, l’exiguïté des escaliers et la circulation assez chaotique du lieu dès qu’il se remplit un peu nous convainquent moins. En bons briscards de l’événement, nous arrivons donc à nouveau tôt pour en profiter dans les meilleures conditions.
Notre première étape nous amène à l’installation Point à Point du Collectif Deuxcentdix. Ce projet a beau avoir été conçu par de jeunes étudiantes, il a fière allure avec son design malicieux et son esthétique aussi soignée qu’épurée. Le principe est simplissime. Un des joueurs met un seyant casque noir orné d’une LED à son sommet et entre dans une pièce sombre dans laquelle on a tracé un carré au sol et placé des lettres sur les murs comme repères. Le second joueur guide alors le premier de la pièce adjacente en utilisant un micro pour qu’il reproduise un dessin donné en se déplaçant. Ses mouvements sont captés de haut et la LED officie comme un crayon lumineux. Après quelque minutes d’hilarantes consignes plus ou moins précises, on peut admirer le dessin final et comparer sa fidélité au modèle.
L’expérience est extrêmement plaisante quel que soit le rôle endossé. Fidèle ou pas, le résultat final de ce duo de peinture lumineuse est très esthétique. L’enjeu est somme toute assez modeste mais le plaisir de tester dans la bonne humeur les limites de notre communication verbale et de notre sens de l’orientation est lui conséquent.
Nous retrouvons ensuite dans la grande salle le Manège à rythmes de Gaëtan Cieplicki. Un vaillant cobaye sue sang et eau sur un trainer pour animer la plus étrange des boîtes à rythme. Un panneau tactile fixé sur le cadre permet d’abaisser ou de lever des taquets sur un étrange manège. Leur rotation propulsée à la force des mollets produira une rythmique plus ou moins échevelée qu’accompagne au clavier ou à la guitare un musicien en blouse blanche. Le tout est amusant, coloré et funky. Les camarades des cyclistes n’hésitent d’ailleurs pas à accompagner la prestation artistico-sportive de leurs amis avec fortes voix et claquements de mains dans une ambiance assez délurée.
Le ton est un peu plus solennel avec la prestation du Radio Orchestra (un orchestre d’enfants utilisant… des postes de radios !) accompagné par Bertùf (alias Morgan Daguenet). Ce projet mené par Hervé Le Bitter du conservatoire en collaboration avec l’artiste sonore dans une classe de CM de l’école de Trégain (quartier Maurepas à Rennes) trouve sa finalité dans cet étonnant concert. Comme pour la chouette prestation du SmartMômes Orchestra au Triangle la semaine dernière, ce qui impressionne d’abord c’est l’impérial sérieux et l’attention des élèves face aux commandes mystérieuses et élégantes d’Hervé Le Bitter. Vient ensuite le plaisir de se laisser embarquer dans un voyage sonore singulier et fascinant. Constituée de craquements statiques, de claquements de boutons et de brefs éclats de voix ou de musiques saisis au vol par les postes de radios, la prestation happe un public aussi attentif que respectueux. Bertùf penché sur ces machines ajoute des couches de textures discrètes mais riches qui élargissent encore les horizons de ce singulier concert.
Au final, on passe ce très chouette moment de magie musicale en suspension, ravi pour eux comme pour nous que la prestation ait eu lieu dans des conditions idéales d’écoute.
Passé ces pics initiaux, l’après-midi fut encore riche en moments hautement réjouissants. Nos loulous ont longuement testé la belle brochette de jeux vidéos proposés dont un clavier de cuillère et un chat combattant la pollution et commandé à l’aide d’une patte poilue imaginée par les enfants du Rheu. Ils se sont fait prendre en photo par Claire Guetta dans des poses hautement héroïques. Ils ont également profité des coussins rouges, des chorégraphies de zouzous bien dynamiques et de l’electro élégante et chaloupée de Delawhere durant son concert aux casques. Ils n’ont par contre pas eu la patience d’attendre leur tour pour composer de virevoltantes ritournelles sur l’étonnant plateau de billes musicales du Neo de Lola Gielen ou voir la présentation de l’instrumentarium Baschet.
Malgré cela aucun regret, et après un dernier tour par les kaplas roses de Bloom Games et un ultime jeu de chat au milieu des colonnes d’Aurélie Nemours, nous repartons une fois de plus fort satisfaits de toutes ces chouettes expériences et en prenant d’ors et déjà rendez-vous pour l’édition 2017.
Et dire qu’il faut Maintenant attendre l’année prochaine…
Maintenant 2016 avait lieu du 7 au 16 octobre 2016. Plus d’1fos.