Festival Bonus n°8 : Enfin l’été !

Passé en formule biennale en 2015 et après une année culturelle calamiteuse pour cause de vous-savez-quoi, le singulier festival de création contemporaine BONUS revient enfin ambiancer les rues de Hédé-Bazouges du 24 au 29 août. Deux journées de bonus de Bonus donc, pour plus de spectacles vivants, d’ateliers, de théâtre, de danse, de cirque et de performances in-situ, il y en aura forcément pour tout le monde, pour tous les âges et pour tous les goûts.

Bonus, c’est d’abord un lieu : le village d’Hédé-Bazouges, à une vingtaine de minutes au Nord de Rennes, entièrement aménagé pour ces 4+2 jours de fête. On adore y déambuler pour passer d’un spectacle sur un terrain de tennis à un autre dans une des écoles ou dans la salle de sport avant de retrouver les sièges du Théâtre de Poche pour enfin conclure la journée par des concerts sous le chapiteau près du château. Lors des éditions précédentes, on a tout autant apprécié nos pauses boisson/repas/jeux/lecture/bavardages… sous l’étonnant dôme de la place de mairie. Alors évidemment, le festival se retrouve aujourd’hui dans l’obligation légale de demander un pass sanitaire pour pouvoir se dérouler mais nous gageons que, même ça, ne parviendra pas à gâcher la chaleur humaine et l’atmosphère de convivialité de l’événement.

Bonus, c’est aussi des gens. On aime aussi le festival pour sa capacité à rassembler les publics les plus divers avec une fluidité et une convivialité remarquable. On y croise des mordus de théâtre écumant la programmation avec un appétit d’ogre, des nouveaux découvrant sourire aux lèvres l’événement, des habitués comparant leurs souvenirs les plus marquants avec les spectacles du jour, des familles profitant juste de l’ambiance des animations et des spectacles gratuits et, signe qui ne trompe pas, de nombreux bénévoles se faufilant pour voir un maximum de spectacles entre deux temps de services.

Bonus, c’est enfin un mélange savoureux et détonnant de théâtre, de cirque, de danse… là encore en équilibre adroit entre exigence, expérimentation et accessibilité. Le tout donne une ambiance effervescente et détendue qui fait du festival un de nos rituels favoris de fin d’été.

Portée solidement par les p’tits bras du « joli collectif » qui gère aussi la direction du Théâtre de Poche, cette huitième édition s’applique à présenter de nouvelles formes d’expression artistique mais aussi à faire la part belle aux ateliers participatifs joyeux et foutraques. Ces derniers vont permettre à chacun·e de mettre la « main à la pâte », de passer à l’action collective et de s’extirper du rôle de simple spectat·eur·rice. Enfin, même si la création bretonne a toujours une part belle dans ce festival au fort ancrage local (NDLR : et on ne parle pas uniquement que de la restauration), les compagnies venues de l’autre côté de nos frontières ne sont pas en reste et dans la période actuelle, ce n’est pas un mince exploit.

Plus de 100 artistes invité.e.s pour une vingtaine d’équipes et à peu près autant de propositions, cette édition 2021 du festival s’annonce particulièrement riche et foisonnante. Autant dire que l’on a eu bien du mal à dégager des coups de cœur d’une abondance aussi follement qualitative. On vous propose tout de même six focus sur autant de spectacles sous forme d’un survol forcément partiel des possibles de l’événement.

photo de Blandine Soulage Rocca

Le spectacle qui nous a d’emblée interpelé dans cette folle liste est le Merlin, de Guillaume Baillart et le groupe Fantomâs. Par son format inhabituel pour Bonus (4 épisodes pour un total de près de six heures) mais surtout par son ambition et son ampleur, cette odyssée utopique s’annonce comme un des grands moments de cette année. On vous en cause plus en détails et on vous offre deux chances de gagner votre place pour cette épopée par ici !

photo de Valérie-Frossard

La compagnie de cirque contemporain  Un loup pour l’homme fait partie des habitués de Bonus. Le très beau duo Appris par corps puis l’épatant quatuor de Face Nord ont conquis le public local grâce à la profonde humanité qui se dégage de ces acrobates d’exception. Les voilà de retour cette année avec Cuir, et il y a de fortes chances que celles et ceux qui ont déjà eux la chance de voir une de leurs créations s’y précipitent sans une once d’hésitation. Dans ce nouveau spectacle, les acrobates  Arno Ferrera et Mika Lafforgue harnachés comme des bêtes de trait, explorent la traction et l’attraction dans un double corps-à-corps ou le duel tiendra sans doute plus du duo, du faire ensemble que de l’affrontement. Vu la puissance et la finesse de leurs précédents spectacles, c’est peu dire que nous trépignons d’impatience de découvrir celui-ci.

Lors de la précédente édition, l’épatant seule-en-scène J’ai écrit une chanson pour MacGyver d’Enora Boëllede nous avait autant séduit que scotché. Cette année, nous mettons une pièce sur Houphouphoup ou pouhpouhpouh ? de Marion Delabouglise et Goûter la consoude dans cette délicate catégorie. Le spectacle est annoncé par l’artiste comme une « Conférence écoféministe et artistique où il sera question de la huppe fasciée (nécessairement), du lait de mes seins (inévitablement), du mot salope (forcément), et de ma limite (j’aimerais bien)». On a donc très hâte de découvrir comment la dame se sort de ce complexe équilibre entre intime et universalité.

photo de Benoît Thibaut

Un des points forts que l’on apprécie tout particulièrement dans Bonus, c’est la façon qu’à l’événement de pousser le spectacle de rue dans ces retranchements, en jouant sur le cadre, les lieux ou en poussant la rencontre presque jusqu’à la collision. Nous avons donc extrait de la programmation deux propositions proches de cet esprit. Dans A brule pourpoint, les danseurs Jean Baptiste André et Julia Christ de l’association W vont venir à la rencontre du public équipés tout simplement d’une sono portable et de quelques chaises. Difficile d’anticiper ce que donnera chacune des rencontres entre les gens, les artistes et leur musique mais l’épure et la fragilité du dispositif nous titillent sévèrement.
La déambulation décalée de L’âge d’or de Tomas Gonzalez et Igor Cardellini nous a également semblé plus que prometteuse. En 2019, la Visite clandestine du Clown Pétrole nous amenait (presque) par effraction dans une gendarmerie pour une visite aussi hilarante que sensible. Pour l’âge d’or, c’est à une visite guidée du centre commercial Grand Quartier que nous sommes conviés cette fois.  A la manière d’une visite touristique de site archéologique, la promenade devrait être tout autant une exploration des idéaux du passé qu’un éclairage sur ce qui est cœur de notre société actuelle.


photo de Marion Le Guerroué

Nous n’avons finalement qu’un seul regret sur ce septième Bonus, c’est que nous n’aurons cette année pas droit aux épatantes et inspirées soirées concerts qui concluaient en beauté les journées des éditions précédentes. Les assoiffés de musique pourront cependant se consoler les oreilles le vendredi soir avec le pétillant Vacances, de la compagnie l’unanime (qui propose aussi pendant l’édition le tout aussi émoustillant Un spectacle). Trois voix, trois synthés, trois costumes bariolés, le trio chante avec autant de ferveur que d’acidité les élans amoureux, les grandeurs et les petitesses des villégiatures d’hier et d’aujourd’hui.

Camping, restauration, parking

Buvons et mangeons
Petites et grosses faims, équilibrées ou avec des frites. Bières et bons vins.
Le tout au maximum local et issu de l’agriculture biologique.
En journée et en soirée.
Parmi nos fournisseurs : La Brasserie oblique et Le Chat biotté.

Dormons
Camping gratuit sur le stade.
Toilettes et douches accessibles dans les vestiaires.

Garons-nous
Le parking est gratuit. Il sera indiqué à votre arrivée dans le bourg, laissez-vous guider !

Attention / pass sanitaire
Le festival est dans l’obligation de contrôler le pass sanitaire de chaque festivalier·ère arrivant sur le site. Tous les espaces accueillant du public sont soumis à cette règle (que ce soit les salles de spectacle, les espaces extérieurs dans lesquels sont présentés des spectacles ou encore les espaces de restauration).
Un pass sanitaire peut être valide dans différentes situations (un test négatif de moins de 72h – PCR ou antigénique -, une vaccination complète ou bien un test attestant du rétablissement de la Covid-19), retrouvez toutes les informations concernant le pass sanitaire ici.

2 commentaires sur “Festival Bonus n°8 : Enfin l’été !

  1. AH

    Site « oueb », c’est carton rouge normalement, non ?

  2. Fix

    Une erreur : Hédé, c’est au sud.

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