Première journée du forum libération tenu au Théâtre National de Bretagne de Rennes où les premières conférences s’enchainent avec un public ayant répondu en nombre à l’appel

Ce vendredi , avait une saveur particulière du fait que l’apéro « facebook » occupait un espace médiatique dont les organisateurs se seraient bien passés.

Les organisateurs avaient tout à craindre suite aux débordements survenus l’an dernier lors du premier forum, pourtant le dispositif de sécurité n’aura pas beaucoup servi aujourd’hui. C’est dans une ambiance calme et disciplinée que la deuxième édition du Forum Libé a ouvert ses portes, remettant au goût du jour la question de Saint Just : « Le bonheur, une idée neuve? ».

Concentration de personnalités
La population rennaise a répondu présente à l’événement, et pour cause : une large part du budget déployé était consacrée à la communication, n’épargnant aucun quartier de la ville.

La notoriété de plusieurs des intervenants ont peut être servi le succès de cette première journée du forum. Des personnalités politiques telles que José Bové, Xavier Bertrand, Daniel Cohn-Bendit ou Jean-Claude Mailly ont rameuté les foules, mais aussi des grands noms comme le philosophe Alain Finkielkraut, l’historien Pierre Rosanvallon, ou encore le fondateur du journal « Marianne » Jean-François Kahn.

Cette concentration de personnalités a parfois desservi les débats dans des échanges convenus, comme celui animé par les secrétaires généraux de FO et de l’UMP, Jean-Claude Mailly et Xavier Bertrand sur la question « Jamais le dimanche? ». On pouvait heureusement compter sur l’auditoire pour raviver les débats, volant la vedette aux conférenciers. Au contraire le charisme de certains relevaient des discussions un peu fades, l’aura incontestable de Jean-François Kahn et la maladresse assumée d’Alain Finkielkraut ont ravie les spectateurs.

La liste est longue…
Les sujets interrogeaient un concept aussi large que le bonheur à toutes les échelles : l’idée même du bonheur, la relation avec le politique, l’aménagement des conditions d’existence du bonheur, être heureux dans sa ville. Une liste bien longue de questions un peu trop vastes qui démontrait la complexité du sujet. Le défi est de taille : comment amener une notion aussi subjective dans l’espace public? Des experts de toutes les disciplines étaient appelés à donner leur opinion, mais le caractère philosophique du thème « Le bonheur, une idée neuve? » tendait à rendre confuses les conférences. Certains intervenants étaient amenés à redéfinir les termes du sujet au fil de la discussion.

Gratin dubitatif
Si le forum était gratuit et ouvert à tous il semblerait que tout le gratin rennais s’était donné rendez-vous pour prendre d’assaut le TNB. Les attentes étaient au contraire assez diverses, on pouvait dresser des portraits « types » des différentes personnes intervenant lors des échanges : le citoyen avisé aux questions incisives (en général constitué du corps enseignant), le contribuable inquiet pour son bonheur personnel comme un petit commerçant soucieux du bien-être de sa petite entreprise, une jeune cadre insatisfaite des transports en commun rennais), et bien souvent le spectateur dubitatif, se demandant bien ce qu’on allait faire de son bonheur. La politique dû porter sa croix, les débats dérivaient souvent sur l’influence des décisions politiques dans la vie quotidienne. La parité homme-femme, le pouvoir d’achat, le rôle des syndicats dans les entreprises…autant de questionnements qui reflètent le malaise de la population face à ses représentants.

On peut toutefois faire ressortir de cette première journée du forum la richesse des échanges avec le public bien qu’il n’ai pas représenté un panel riche de la population, mais aussi la remise en cause du modèle libéral comme recherche avide du bonheur par la voie royale de la consommation, et la défiance envers le politique qui ne serait plus le seul garant du bonheur.

Loin d’être seulement subjectif, le bonheur devrait alors naître du comportement de tous les acteurs au travers d’échanges plus humains. Des solutions encore confuses, mais le forum a le mérite de requestionner l’idée du bonheur à l’heure où la commission Stiglitz a officiellement admis l’incapacité de nos grands indicateurs à mesurer le bien-être de la population.

Premières impressions à chaud avec Laurent JOFFRIN, directeur de la publication sous le micro pertinent de Radio Campus Rennes :

Retour en images de cette première journée:

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