Silie Hebdo : De l’inhérente nécessité de rebaptiser la loi Hadopi.

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Il est évident que je ne pouvais rester muet plus longtemps au sujet de la loi Hadopi.
Ce magnifique roman-feuilleton digne de l’illustre Alexandre Dumas, père. Mais je suis embêté. Ma position est loin d’être radicale. Cette loi est particulièrement mal foutue. Il ne faut rien comprendre à l’Internet et à son évolution pour pondre un texte aussi rétrograde.

Le P2P tel que nous le connaissons aujourd’hui, ou plutôt hier, décline. Pour vouloir télécharger avec « e-mule », il faut vraiment aimer les virus. « Rapishare », « Megaupload » et autres ont pris le pas grâce au très haut débit. D’ailleurs, ces sites de partages sont archi-sponsorisés par des annonceurs comme Orangeou la SNCF dont l’Etat est actionnaire, non ? Ce qui m’énerve le plus c’est d’annoncer à longueur de colonnes que Deezer est le modèle idéal de ce que doit être la musique sur Internet. C’est une immense arnaque. La plupart des artistes et labels n’ont jamais reçu un sou de Deezer qui n’a reversé que 70 000€ à la Sacem en 2008. Si ce site est si bien « traité » par Christine Albanel et son service de com’, c’est tout simplement qu’il y a un accord entre Deezer et Universal. Pascal Nègre est le seul représentant des maisons de disques qui a été consulté sur la loi Hadopi qui devrait être rebaptisé loi « Univers sale » (le jeu de mot est meilleur en anglais).
Quelle maison aura les moyens de traquer les méchants, un petit label associatif ?

D’un autre côté, le téléchargeur sait, il n’est pas idiot, que ce qu’il fait n’est pas légal. C’est l’infime probabilité de se faire piquer qui l’incite. Le téléchargement c’est comme la masturbation, tout le monde le fait mais personne n’ose le dire.
La musique est partout. C’est devenu un flux permanent qui se dévalorise au sens marchand du terme. C’est peut-être une bonne chose mais je crains que la qualité n’en pâtisse. Si le créateur ne peut pas vivre de sa musique, il se tarira. Il doit manger comme tout le monde ou bien être entretenu par des parents fort-thunés.
Ce qui m’énerve surtout c’est que la gauche se mobilise pour « ça » mais pas contre les expulsions de sans-papiers, l’internement des clandestins. La gauche institutionnelle a un énorme problème de confiance. Elle n’assume pas. L’actualité lui donne raison mais elle est incapable de proposer un projet de société qui soit bandant. L’abracadabrantesque loi Hadopi n’est que le cache misère du vide sidéral du logiciel politique socialiste.

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