Retour sur Mythos 2018 – Eddy De Pretto & Feu! Chatterton @ Cabaret Botanique

Retour sur la soirée d’ouverture du Festival Mythos 2018, entre Eddy de Pretto et Feu Chatterton !

Il est 20h00 quand nous arrivons sur le site de Mythos. A notre grande surprise le terre-plein central du site est bondé de monde et une queue interminable attend déjà pour rentrer dans le sublime Magic Mirror. Nous savions qu’Eddy De Pretto était très attendu pour son passage, mais de là à concentrer autant de monde 1 heure avant le concert…
C’est un public hétéroclite qui se présente pour l’ouverture de ce festival, qui arrive chaque année à réunir (malgré le prix) toutes ces populations qui ne se côtoient que trop peu souvent !

20H30, tout ce petit monde entre dans le cabaret pour en prendre plein les yeux ! Nous prenons place rapidement sur le côté de la scène pour voir la salle se remplir. Ce soir-là, la jauge est complète : le Magic mirror est en ébullition. Beaucoup de gens viennent pour voir Feu! Chatterton : nous entendons beaucoup de gens discuter musique et festival lors de cette soirée ! Nous entendons beaucoup de « je viens pour voir Feu ! Chatterton mais je suis curieux de voir le phénomène Eddy De Pretto » ou encore « j’ai découvert Eddy et je suis complètement fan de son univers, je me devais d’être là pour une de ses premières représentations ». Le public est emballé par la venue de ce jeune artiste hybride et inclassable.

21h00, les lumières s’éteignent, le public fait le silence. A notre grande surprise, le monsieur qu’on a l’habitude de voir seul avec son portable sur scène est cette fois-ci accompagné d’un batteur en plus de son fameux téléphone. Johnny (c’est le nom de son batteur) arrive sur scène précédé d’Eddy De Pretto qui entre nonchalamment d’un pas plutôt timide. Ce qui surprend au premier abord, c’est qu’il commence directement son concert sans un mot. Puis dans un second temps, c’est son style vestimentaire qui ne laisse pas indifférent. Un style très années 2000, petit bonnet marin, tee-shirt blanc, chemise manche courte ouverte rayée et pantalon serré taille haute. Le détail ultime de son style reste, pour tout amateur de hip-hop , la chaussette gauche remontée (un must have des années 2000 dans le style caillera)! Bref maintenant que le style est décrit et l’ambiance posée, prenons le temps d’analyser sa musique et son univers. Ce qui nous fait agréablement plaisir dans un premier temps, c’est ce fameux batteur qui maîtrise son sujet et qui joue sur une batterie classique, transparente et avec plusieurs machines dessus dont un pad pour des rythmiques plus électroniques qu’à l’accoutumée. C’est certainement moins intimiste et personnel que la plupart des lives que nous avons pu voir mais ça donne une dimension plus étoffée aux morceaux. Pour la petite anecdote, Johnny est le batteur que l’on peut voir dans le clip Normal.

Le début de concert est sympathique, mais pour ne rien vous cacher, même si le public est vraiment emballé, nous ne faisons pas le même constat. Certes c’est propre, bien calé, pas de fausses notes mais il manque quelque chose. Et ce quelque chose c’est de l’âme et de l’émotion : nous trouvons ça beaucoup trop épuré, nous sentons que son set est calibré. C’est propre ! trop propre ! Tellement que ça ne laisse pas de place à la réflexion et à l’émotion. De plus le fait qu’Eddy De Pretto ne communique que très peu avec son public et enchaîne les morceaux tambour battant (simple timidité ou nonchalance assumée ?) rend le concert un peu fade. C’est dommage ! Car il est vrai que ses textes sont magnifiques et d’une profondeur incroyable. Le seul moment de grâce est arrivé sur le morceau Fête de trop, véritable tube qui a propulsé le jeune homme dans les hautes sphères de la pop culture française. Le public chantait à tue-tête, vraie communion musicale pour le coup. Nous sommes peut être un peu dur avec lui mais c’est encore un peu léger pour devenir une véritable référence et construire un avenir sur le long terme. Le Magic Mirror était le cadre parfait pour faire date sur le côté atypique et intimiste de ce qu’il propose. C’est vraiment dommage, mais nous le reverrons lors des Vieilles Charrues cet été et nous verrons sa marge de progression. Si l’on devait résumer ce concert : une petite déception mais nos attentes étaient tellement grandes étant donnée la hype autour de lui qu’il est peut être un peu normal d’être déçu par cette prestation. Mention spéciale pour les ingés-sons et tout particulièrement pour le show lumières absolument sublime.

22H15, nous quittons le chapiteau pour nous prendre une bonne mousse bien méritée avant d’attaquer le concert de Feu! Chatterton ! La nuit est tombée, le site est encore plus plein qu’à notre arrivée et l’atmosphère est électrique. Les gens sont heureux, discutent entre eux et on sent de très bonnes ondes dans les jardins du Thabor, ce qui nous promet un deuxième concert mémorable.

23H00, le running order a pris un peu de retard le temps d’installer tous les instruments du groupe et dieu sait qu’il y en a un paquet ! La scénographie se compose en deux parties : en front nous avons un micro pied ainsi que deux claviers + guitares, et au second plan une basse + clavier et batterie. En somme, un band très rock en perspective.

23H15, les lumières s’éteignent, le public se chauffe à l’arrivée du groupe au complet et tout particulièrement quand Arthur Teboul ferme la marche de ses musiciens. Il discute directement avec le public sourire aux lèvres. On sent que le type est chez lui comme à la maison. Et il ne manque pas de rappeler rapidement que c’est la troisième fois que le groupe se produit à Mythos et qu’il connaissent réellement bien Rennes, mentionnant même le troquet dans lequel ils aiment claquer quelques demi en attendant les soirs de concerts. A cet instant précis et sur ces quelques anecdotes, nous savons que ce concert sera placé sous le signe d’une grand communion avec le public. Le groupe déroule anciens et nouveaux morceaux dans une rage qui nous surprend dans un premier temps tellement c’est rock voire punk dans l’engagement des artistes et dans la violence de leur gestuelle en trans.
Difficile de décrire l’ambiance de ce concert : il faut le vivre pour en prendre la mesure. Depuis leur précédent passage, un nouvel album est sorti (l’Oiseleur) qui, pour nous, signe un vrai tournant dans leur carrière, même si dans le cœur des fans, leur premier album Ici Le Jour (a tout enseveli) restera culte. Sur scène il y a une vraie complicité entre les musiciens et le chanteur. Ils occupent l’espace avec leur fougue naturelle tout en gardant ce côté dandy qui fait le style de ce groupe. La voix suave du chanteur fait frissonner le chapiteau dans une danse endiablée ! Au milieu du concert, nous remarquons qu’Eddy De Pretto et Johnny sont sur le bord de la scène, subjugués par la prestance du groupe (c’est toujours très agréable de voir des artistes venir apprécier leurs collègues plutôt que de rester dans leur loge) ! Cette parenthèse fermée, nous avons vécu un moment incroyable sur le morceau Côte Concorde : un moment de grâce suspendue, d’une émotion intense, dans un Magic Mirror scotché par la performance du groupe. Nous en avons vu des concerts, mais des concerts d’une telle intensité… très rarement ! Sa voix est le véritable instrument de ce groupe, cette voix si profonde et rocailleuse, beaucoup mieux maîtrisée qu’à l’accoutumée. Que dire à part un simple WOW !
Le concert fini sur un rappel où le public (habituellement calme de mythos) pogote et exulte comme pour saluer le groupe dans une trans communicative. Chapeau Mythos, chapeau messieurs Feu! Chatterton, vous venez de nous faire vivre un grand moment de musique et de partage !

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