Il faut dire que le temps s’y prêtait. En ce début d’après-midi du dimanche 10 janvier, près de trois cents personnes se sont retrouvées près de l’Écocentre de la Taupinais répondant à l’invitation de plusieurs organisations écologistes et citoyennes (Collectif de sauvegarde de la Prévalaye, La nature en ville, Extinction Rébellion Rennes, Alternatiba – ANV Cop 21 Rennes…) Malgré le côté champêtre et festif, les revendications et les raisons du rassemblement n’ont pas été oubliées, bien au contraire. Les différentes prises de parole ont rappelé à leur manière que oui, le site de la Prévalaye est en danger car menacé par les aménagements urbains et le projet d’extension du SRFC (stade rennais football club).
Pour rappel, situé à quelques minutes seulement du centre-ville, des voitures et du béton, entre la Vilaine et la rocade (tout aussi vilaine, NDLR), le secteur de la Prévalaye s’étend sur plus de 450 hectares et abrite une biodiversité d’importance régionale avec des zones humides et des terres agricoles hyper fertiles.
Mais depuis des années, cet espace fait partie intégrante d’un vaste programme de réaménagement intitulé « Vallée de la Vilaine ». Piloté par la Métropole (déjà ça part mal, NDLR), celui-ci a pour but de « valoriser le territoire et de rendre plus accessibles la Vilaine, ses affluents et ses étangs ». Forcément, couché sur le papier, tout semble parfait dans le meilleur des mondes, sauf que depuis 2018, un collectif de citoyen·nes dénonce l’absurdité et la non-concertation des travaux déjà engagés. Un exemple parmi tant d’autres ? L’aménagement aux conséquences désastreuses sur les populations d’amphibiens de la nouvelle piste bétonnée de 3 km de long dans l’allée cavalière de la Prévalaye. De plus, les organisateurs du rassemblement craignent que le site se transforme en un « parc urbain prêt à consommer pour le loisir de masse. »
Et puis, dernièrement, et c’est peut être ça qui fait craindre le pire, le Stade Rennais veut étendre son centre d’entraînement de 8 hectares supplémentaires. Depuis cette annonce, « les parcelles les plus riches dévolues à l’installation des projets agricoles de l’appel à projets du printemps 2019 ont été gelées(1) ». Sans compter que l’avenir des 3 projets existants (Perma G’Rennes, jardin des mille pas, Basse-Cour) se retrouve dans un flou artistique.
Un nouveau rendez-vous est déjà programmé, le dimanche 31 janvier afin de planter 200 arbres fournis gracieusement par l’association « forêt en devenir ». Bref, la lutte ne faiblit pas. Mieux, elle prend une nouvelle forme.
(1) : voir communiqué du Collectif de sauvegarde de la Prévalaye.
Voir toutes les photos : https://www.flickr.com/photos/alter1fo/albums/72157717827756847
« La Prévalaye est un concentré de tout ce qu’il ne faut pas faire ! »