Première soirée du festival Quartiers d’été au parc des Gayeulles à Rennes, avec Iwan B, Magyd Cherfi, Rona Hartner et Origines Contrôlées.
Magyd Cherfi
Ambiance déjeuner sur l’herbe pour la prestation de Magyd Cherfi ; Aux odeurs de saucisses et de merguez se mêle alors le bruit… Mais celui-ci est courtois, le toulousain nous égrène ses chansons mélancoliques et poétiques. Une prose sociale édulcorée sur des rythmes de java, de swing et de reggae au doux accent du sud. L’ancien leader du groupe Zebda parsème le concert de quelques anecdotes de son enfance et de quelques touches d’humour. Le public apprécie, confortablement installé sur le gazon du parc des Gayeulles. Puis Magyd se lève de son siège, d’où il dodelinait tranquillement depuis le début du concert, pour entamer les dernières chansons plus rythmées, au son plus proche d' »Essence Ordinaire ». La foule, alors, devient plus réceptive et le parterre devant la scène se remplit un peu plus. A mesure que le soleil décroît et la température s’abaisse, l’ambiance se réchauffe aux quartiers d’été.
Rona Hartner
C’est au tour de Rona Hartner, la pétillante vagabonde accompagnée de son quintet, de faire son apparition sur la scène des Gayeulles. Quelle aubaine pour les rennais qui ont déjà eu l’occasion de la voir pour la fête de la Saint-Jean de Cleunay il y a 3 semaines. Elle était également présente pour l’édition 2007 de Quartiers d’Eté. Cela prouve son attachement pour la région et ce festival en particulier.
Et elle nous le rend magnifiquement sur scène : complicité avec le public, avec ses musiciens…la tornade gipsy nous a délecté d’un show à la fois émouvant et énergique. Brassant toutes ses influences à merveille, elle a alterné des compositions à consonnance tzigane bien sûr, mais aussi gospel, rock voir reggae ; pour la plupart empruntées à son dernier album « Nationalité Vagabonde » qui sonne comme une véritable carte d’idientité. On notera également le titre « Disparaitra », issu de la B.O. du film Gadjo Dilo (Tony Gatlif) qui a lancé l’actrice dans le grand bain du monde artistique ; 10 ans déjà, mais la fougue et l’énergie de Rona Hartner n’ont pas pri une ride. Mention particulière pour un de ses compères de scène tantôt musicien, danseur, claquettiste et joueur de bolas.
Comme un symbole pour ce festival ouvert, un drapeau roumain flottait dans le public conquis par ce set… trop court à mon goût… mais cette 1ère soirée à la programmation relevée n’était pas terminée
le site de Rona Hartner
son interview
Origines contrôlées
Pour agrémenter la fin de soirées « de son et de sens », mais aussi d’un délicieux accent toulousain et d’une bonne dose de bonne humeur communicative, ce sont les frangins Mouss et Hakim qui kabylisent joyeusement le quartier d’été, avec leur projet « origines contrôlées », des relectures de chants d’immigrés de plusieurs générations, depuis l’entre-deux guerres aux années 80. Nostalgie, exclusion, amour ou espoir, ce sont des témoignages de toutes les migrations du XXème siècle depuis Alger ou Oran vers Marseille ou Paris dont s’emparent les deux compères, « la musique de leurs parents », celle de Slimane Azem ou Matoub Lounès, à qui ils rendent un hommage appuyé. Habillées de deux guitares, deux accordéons, basse, batterie et derbouka, les chansons, « françaises » précise bien l’aîné, touchent et déchainent les festivaliers. Alors pour couronner un succès probant, c’est Magyd Cherfi, l’ex-collègue, qui vient entonner les dernières notes de « Adieu la France », avant que les toulousains n’égrènent quelques titres de Zebda, tard pour un mardi, pour les 15 ans du festival et ses bénévoles.