Premières chroniques, premières déceptions ou premières claques pour le parterre de festivaliers réunis hier soir à l’Ubu: c’est plutôt les latitudes du nord de l’Europe qui soufflaient leur nouveauté: les lettons de Goran Gora inauguraient en folk-rock soyeux avant de laisser la scène aux ados anglais de Micachu and the Shapes, pour une petite perle de concert electro-rock low-fi inventif et bricolé..
Les premiers nommés n’ont pas fait l’unanimité, malgré pas mal de variété dans les influences (chanson quasi-bossa, relents johnnycashiens) et des jolies compositions: visiblement nerveux et pas vernis (instruments abîmés pendant le voyage), les baltes ont fini par lasser un poil avec leurs chansons d’amour (basically all our song speak about love) un peu tristes. Le final enlevé et l’intervention de JL Brossard ont quand même poussé le trio au rappel.
Au contraire, les curieux ont été rassasiés par le concert du second trio, anglais, à peine majeur mais carrément inventif, bienvenus au transrévélateur: Micachu and the Shapes. Bric-à-brac de jouets et bouteilles, batterie, claviers et discrets bidouillages électro servent une musique fraîche et faussement dissonante, qui fait penser autant au Syd Barrett (de Pow R Toch ou Flaming), à Pascal Comelade ou à Pere Ubu, qu’à des trucs plus récents, comme Cocorosie ou la génération électro-pop actuelle. Bricolages, usage hors-contexte d’objets quotidiens (comme l’aspirateur), présence Punk et des références solides: voilà un vrai départ bien transmusicalien. Mica Levy a beau s’excuser de son très faible français, on aime déja son accent bien marqué et la prestation du trio.