On s’embrasse sous la lune Place des Lices…

Drapeau GayUn kiss-in, c’est un peu comme un sitt-in sauf qu’on joint l’utile à l’agréable. L’histoire commence lorsque les organisateurs du premier kiss-in décident de mettre en avant le fait que gays, bis ou trans peuvent rarement s’embrasser ou même simplement se tenir la main en tout lieu et à tout moment sans choquer personne. Ils décident donc d’organiser un kiss-in contre l’homophobie. Gays, bis, trans ou hétéros y sont pareillement invités.

L’idée est simple : au coup de sifflet des organisateurs, les participants sont invités à s’embrasser ou à se tenir la main pendant quelques minutes. En juin 2009, un premier kiss-in contre l’homophobie rassemble donc une petite vingtaine de participants à Paris, sur la place du Trocadéro. L’évènement, fortement relayé par les associations, va faire des émules et plusieurs kiss-in vont avoir lieu en France mais aussi à l’étranger, notamment le 14 février 2010. Néanmoins, l’événement devenant plus médiatique, certains participants des kiss-in ont dû subir les insultes et les menaces de manifestants outrés par la manifestation (voir par exemple la vidéo visible sur le web après l’annulation du kiss-in sur le parvis de Notre-Dame). Malgré la volonté des organisateurs de délivrer un message de tolérance et non-violent…

Un kiss-in aura donc lieu à Rennes dans la nuit du 28 au 29 août sur la Place des Lices. Mais pourquoi la nuit, me direz-vous ? Et bien les organisateurs ont décidé de faire un « kiss-in de la lune » afin de défendre le court-métrage d’animation réalisé par Sébastien Watel, « Le baiser de la Lune » .

Le-Baiser-de-la-lune film de Sébastien WatelCe petit film, réalisé en partenariat avec le conseil régional de Bretagne ou la ville de Rennes, entre autres, a créé la polémique. Il met en scène de façon poétique l’amour de deux poissons-garçons et l’acceptation difficile mais progressive de cette relation par la grand-mère d’un des deux amoureux. Le film, au départ, avait pour ambition d’aborder les relations amoureuses entre personnes du même sexe à l’intention des enfants de CM1/CM2 et cela, de façon poétique.

Mais plusieurs voix se sont élevées contre une possible diffusion dans les écoles : Christine Boutin en tête, certaines associations de « défense de la famille » avec elle, mais aussi Luc Chatel, ministre de l’Education Nationale qui a déclaré sur RMC : «Je dis oui à la lutte contre l’homophobie, oui à la lutte contre les discriminations, oui à la sensibilisation de nos lycéens et de nos collégiens, mais je pense que traiter ces sujets en primaire, ça me semble prématuré (…) ce film n’a pas vocation à être projeté en primaire». Plus tard, néanmoins, certaines associations LGBT (lesbiennes, gays, bis et trans) ont demandé à rencontrer le ministre à ce sujet. Têtu en livre ce compte-rendu : «Nous lui avons demandé de nous rassurer sur le fait que les enseignants qui en feraient usage ne seraient pas sanctionnés. Le ministre nous a répondu qu’ils avaient « la liberté pédagogique »», a raconté Philippe Castel, porte-parole de l’Inter-LGBT (voir ici l’article entier).

Profondément choqué par cette polémique, les organisateurs du Kiss-in de Rennes ont voulu affirmer leur soutien au film de Sébastien Watel.   « Nous souhaitons rappeler, par ce kiss-in « sous la lune », que toute éducation doit prôner la tolérance et l’acceptation des différences » , expliquent-ils sur la page facebook de l’évènement.

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Kiss-in de la lune contre l’homophobie – entre samedi 28 août 23h30 et dimanche 29 août 0h30 – Place des Lices – Rennes.

Le site du film « Le baiser de la Lune » : http://www.le-baiser-de-la-lune.fr/

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