Une tenue de catcheur, des barbus en robes de bure au fond de la scène. Soirée métal à l’Antipode ? Que nenni ! De la pop folk subtile et sublimement arrangée par les Texans de Midlake. Concert impeccable qui s’est fini sous les acclamations d’un public venu en nombre.
Malgré une arrivée qu’on aurait pu croire musclée dans un peignoir de catcheur à son nom, Cascadeur n’ouvre pas les hostilités. C’est une première partie toute en douceur et en finesse qui installe le spectateur dans une ambiance plus feutrée que brutale. Seul, avec ses claviers et ses machines, le gagnant du concours CQFD 2008 (les Inrockuptibles) hypnotise la foule avec ses mélodies douces et sa voix à mi-chemin entre Antony Hegarty (d’Antony & the Johnsons) et Sébastien Schuller.
Entre sensibilité et douce auto-dérision (son masque de catcheur, son casque de cascadeur, ses toy machines, une rythmique faite à partir de bruits de pas pour un morceau qui s’appelle « walker » et quelques bons mots), le jeune homme trouve sa place et le public. Autour de nous, les commentaires positifs sont légion. Cascadeur ouvrira quatre autres dates sur la tournée de Midlake. Il est fort à parier qu’il continuera d’y agrandir son public.
C’est maintenant au tour du quintette de Denton, Texas, de monter sur la scène de l’Antipode. Et tout de suite, les choses s’annoncent impressionnantes. Les cinq Midlake sont accompagnés par deux des musiciens qui ont enregistré avec eux, ce qui porte à cinq le nombre de guitaristes sur scène (dont une basse) ! Tout à gauche, c’est un clavier qui prendra aussi les flûtes lead à sa charge. Il reste juste un peu de place au batteur pour s’installer devant une grande tenture reprenant la pochette psychédélique (limite métal même, blaguait Tim Smith dans le Eldorado N°6!) de The courage of others (sorti en ce début d’année).
Passés le premier effet de surprise et les craintes qui en découlaient (mais comment vont-ils sonoriser cinq guitares, dont deux acoustiques, les flûtes, les voix ? Va-t-il en résulter une bouillie sonore indigeste ?), on respire à nouveau librement. Le son est parfait (chapeau bas, les ingés sons !) et toute la subtilité du jeu des Texans est rendue à merveille.
Car subtile, cette musique l’est. Imaginez non seulement cinq guitares qui harmonisent ensemble, mais aussi 2, 3 ou 4 voix ou même pour certains morceaux trois flûtes traversières ou alto qui jouent trois mélodies différentes… Les arrangements sont tout en finesse et les harmonies vocales prennent aux tripes.
Ajoutez à cela que chaque chanson composée par Tim Smith est un joyau d’orfèvrerie mélodique et vous aurez une idée de l’état de grâce qui a emporté le public de l’Antipode. D’autant que les morceaux joués ce soir sont tous issus des deux albums les plus appréciés du groupe (le séminal et acclamé The trials of van occupanther sorti en 2006 et leur dernier opus, davantage tourné vers le folk anglais des années 70, mais revisité et parfaitement digéré…) et qu’ils déclenchent les acclamations de la foule.
Seul bémol, mais on sent bien que c’est le parti pris de la transposition en live qui y a conduit… Quelques solos de guitare un peu longs qui auraient pu gagner en subtilité. Subtilité, c’est pourtant le maître mot de Midlake… Aussi malgré cela, on ne voit pas la soirée passer et le public ressort de la salle souriant, bluffé et comblé.
Photos : Marco & Caro
super compte-rendu
fais-nous en plus souvent
Merci d’indiquer les productions dans vos report.
Vous voulez dire les productions des groupes (disques, etc…) ou les producteurs du concert ?
vu votre nom, pardon, je viens de comprendre…
Donc je rajoute l’info. C’est R1 D2 qui présentait ce concert à l’Antipode.
😉
Merci d’être moins sec dans vos demandes…