Magnifique Piers Faccini aux Embellies

piers_faccini_002Le concert inaugural des Embellies a tenu toutes ses promesses hier soir à l’Ubu, avec les concerts de Oh !Tiger Mountain et Piers Faccini. Si les Marseillais ont su capter l’attention avec leurs compos âpres et sèches, l’italo-anglais a ensuite livré un grand concert folk versé vers de nombreuses latitudes, beau voyage où la voix du longiligne chanteur a servi de gouvernail.

Belle idée que d’associer le duo marseillais et le trio autour de Piers Faccini. Les premiers ont idéalement préparé nos oreilles et nos yeux à la musique sensuelle du second. On m’avait parlé d’un duo folk porté vers la musique de Nick Drake ou Tim Buckley. C’est plutôt à la voix rêche de Tom Waits que celle de Mathieu Poulain fait penser. Un Tom Waits servi par une musique minimale et fragile, où percussions et guitares développent des squelettes de chansons froides. Il en résulte un concert habité, où l’on se prend à espérer par moments l’introduction d’une mélodie plus affirmée, mais que l’on déguste finalement sur la longueur. Même lorsque le duo convoque les Beatles en fin de set, c’est pour en livrer une lecture désossée et entêtante, loin, très loin de la pop anglaise.

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L’Anglais que tout le monde attend ce soir, c’est Piers Faccini. Les Rennais avaient pu le découvrir à l’Ubu en 2004, au moment où son premier disque « Leave no trace » s’était taillé un succès d’estime auprès des amateurs de folk tendance Nick Drake ou John Martyn. C’est à ces derniers que son début de concert fait penser, avec des ballades doucereuses accompagnées de violoncelle et balais de batterie.

Mais depuis 2004 et son premier opus, Piers a su enrichir ses créations de nombreuses influences. On pense parfois aux mélopées d’Ali Farka Touré, ou encore à la chanson napolitaine qu’il a pu découvrir, enfant. On se dit que ce type-là a les oreilles grandes ouvertes depuis son repère des Cévennes, où il vit depuis quelque temps, et où il enregistre.

Le concert s’électrise, l’attention est rare, elle étonne visiblement les musiciens. Ce qui est étonnant chez Piers Faccini, c’est que malgré les multiples références très voyageuses, sa musique reste terriblement personnelle, même lorsque il chante, en créole, le poète réunionnais Alain Péters ou termine avec une incantation inspirée du folklore traditionnel des Pouilles ou de Calabre. C’est l’avatar des grands, non ?

Photos : Marco

Retrouvez tous nos articles sur les Embellies d’Hiver 2012.

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Plus d’infos sur le site des Embellies : http://www.festival-lesembellies.com/index.php

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