Article : Marine
Le compost, oui. C’est tendance. Et c’est plus élégant que le fumier. Pourtant, le principe est le même. Mais comment ça marche ? Et pourquoi peser les déchets ? Jeudi 13 janvier, Rennes Métropole et ses partenaires européens se sont rendus au 120, rue de l’Alma à Rennes pour la visite d’un site de compostage.
Derrière l’immeuble, un petit jardin et quatre bacs en bois. Ils ne sont pas là par hasard. Depuis un an et demi, une partie des habitants trie ses déchets et utilise le composteur pour les déchets organiques.
Depuis une semaine, cette pratique est devenue l’objet d’une expérimentation qui durera 6 mois. Une expérimentation dont le but est « d’évaluer les quantités de matière organique rejetées par les habitants », explique Jean-Claude Benoit, spécialiste de la question du compostage au Cemagref, établissement public de recherche en ingénierie de l’environnement. Cet événement s’inscrit dans le cadre du projet européen Miniwaste qui œuvre pour la réduction des déchets en « favorisant le compostage individuel ou collectif pour les déchets de cuisine et les déchets verts », précise le site www.miniwaste.eu.
L’art du compostage en trois leçons
Rue de l’Alma est le premier site rennais du projet. Il comprend 40 logements. Pourtant seule la moitié participe. Deux autres devraient également voir le jour à Maurepas et à Cleunay. Le principe est simple. Première étape : les participants déposent leurs déchets (légumes, quelques agrumes, coquilles d’œufs écrasées, bois…) dans des seaux. Deuxième étape : ces derniers devront être pesés puis leur contenu devra être vidé dans le bac de compostage. Pour un suivi régulier, les quantités seront notées sur une fiche. Troisième étape : quand le bac est plein, placer les déchets dans le bac à maturation, à l’aide d’une fourche. Les habitants pourront ensuite s’en servir d’engrais par exemple. Autant dire que l’art du compost est similaire à celui du fumier…
David Tranquille, président de la copropriété, a été contacté par le syndic pour s’occuper du site. Une mission qu’il a acceptée afin de faire « comprendre l’enjeu de cette opération. L’enjeu étant d’économiser les déchets car le traitement coûte cher et, de plus, il pollue puisque l’usage d’un incinérateur entre en jeu ». Très impliqué, David Tranquille fait aussi parti de l’ARMEC, Association Rennaise pour la Maitrise de l’Energie dans les Copropriétés.
Et ailleurs alors ?
Si la capitale bretonne prend part à cette initiative, c’est d’abord pour sensibiliser les Rennais et répandre sa politique en matière de tri et de réduction des déchets mais également pour inciter les autres villes à en faire de même. La ville de Brno, en République Tchèque, est partenaire de Miniwaste. Deux employés tchèques de l’Unité de Gestion des Déchets étaient présents ce jeudi. « Chez nous, nous avons surtout des composteurs individuels. Pas de grands composteurs au pied des immeubles », déclare Jana Valkova. Dans le cadre de l’opération, « nous avons choisi un quartier situé en dehors du centre ville. Mais c’est un quartier qui détient un grand potentiel puisqu’il comprend 1 200 foyers. Ce sera plus facile pour l’analyse des déchets ». Pour le moment, la République Tchèque en est à la phase de pilotage. Rennes pourrait peut-être l’inspirer…