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Le tatouage s’est largement démocratisé ces dernières années. En plus d’un nombre croissant de boutiques pour amateurs de décorations corporelles, le tatouage s’affiche partout dorénavant : de la star du show-biz à celle du ballon rond, de la jolie brune au sac Gucci, au commercial à l’attaché case.
Honneur suprême pour cette pratique ancestrale+d’1fos, une importante exposition « Tatoueurs, tatoués » se tient même au Quai Branly « là où dialoguent les cultures » depuis le 6 mai jusqu’en octobre 2015, c’est dire…
Certains vous diront que le tatouage a été récupéré par le « système », que c’est devenu « un truc à la mode », la pub et la TV réalité s’en sont emparés sauf que, pas de chance pour ces mauvaises langues, la mode est éphémère au contraire du tatouage qui, lui, reste toute une vie, et peut-être même un peu plus. De toute manière et quoique l’on en dise, le tatouage fascine et fascinera toujours autant puisqu’il touche directement à notre chair, à notre rapport au corps et à l’image que l’on projette aux autres.
Nous pourrons toujours philosopher sur l’aspect psychologique, ethnologique ou anthropologique et tout autre mot en « gique » du tatouage mais il ne faut pas oublier que c’est devenu, au fil du temps et grâce à l’évolution des techniques, un art à part entière avec de véritables artistes au sens « noble » du terme.
Pour mieux apprécier leur travail, trois grands noms du tatouage, Virginie Javoise (Miss Atomik), Mikaël de Poissy et Cécile « Banana Juice » Lasalle ont décidé d’organiser à Rennes, le 17 et 18 mai 2014, au stade de la route de Lorient, la « Rennes Tattoo convention ». Show, concours de tatouage, concerts, restauration …, de quoi passer d’excellents moments.
Du coup, comme une piqûre de tatouage rappel, nous sommes allés à la rencontre de Miss Atomik et Mikaël de Poissy mais aussi de Kevin, chanteur tatoué des Slim Wild Boar & His Forsaken Shadow qui se produiront le dimanche sur scène.
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INTERVIEW de Miss Atomik et Mikaël de Poissy
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► Alter1fo : Bonjour, Virginie et Mikaël : pouvez vous vous présenter rapidement et nous dire ce qui vous a donné envie de vous mettre au tatouage?
MDP : Salut, Mikaël de Poissy, tatoueur depuis un peu plus de 20 ans et installé à Poissy, en région parisienne. J’ai commencé à tatouer à l’âge de 18 ans à Poissy. A l’époque, il n’y avait pas d’artistes spécifiques qui m’inspiraient étant donné que pratiquement tous les artistes avaient le même niveau. J’étais plus attiré par le milieu en lui-même. J’ai attrapé le virus en me faisant tatouer moi-même à l’age de 16 ans. Mon style de tatouage est plutôt néo-traditionnel français mais je suis surtout reconnu pour mes tatouages en style vitrail.
MA : Miss Atomik, tatoueur depuis 9 ans et installée à Rennes, rue de Nantes. J’ai découvert le tatouage à l’age de 16 ans et je me suis fait tatouer pour la première fois à 17 ans, en Irlande. Cet art m’a toujours attirée mais je ne me suis lancée que tardivement car j’avais 32 ans quand j’ai commencé à tatouer . Le style que je pratique est le tatouage traditionnel, ce sont des modèles occidentaux du début du siècle remis au goût du jour.
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► Une convention de tatouage… mais pour quoi faire et voir quoi ?
Une convention de tatouage consiste à rassembler des tatoueurs d’origines et de styles différents afin de proposer à un large public de les rencontrer et de se faire tatouer. Il y a eu par le passé 2 années de convention à Rennes en 2004 et 2005, à la salle de la Cité. Le public pourra se faire tatouer, il y aura des concours de tatouages récompensant différentes catégories (grosse pièce, noir et blanc….) mais aussi de la restauration et des concerts (NDLR : dont les excellents Slim Wild Boar& His Forsaken Shadow qui ont prêté leur titre White Trash Love pour le teaser de la convention, voir toute la prog ici). La convention reste ouverte aussi bien à un public d’initiés qu’à un public novice.
Une convention permet aux tatoueurs d’échanger, de se retrouver le temps d’un week-end et de faire de nouvelles rencontres.
► Comment s’est porté votre choix sur les différents artistes invités et cela a-t-il été facile de porter ce projet jusqu’au bout ?
Le projet a nécessité plus d’un an de travail : 88 tatoueurs seront présents. Les tatoueurs ont été sélectionnés sur leurs qualités artistiques mais aussi par affinité. Nous avons un coup de cœur pour Anthony Flemming.
A quelques jours de l’ouverture, nous sommes plutôt sereins, nous avons déjà de bons retours même s’il n’a pas été très évident de monter cet événement car la ville de Rennes était hostile à celui-ci, en particulier une personne qui heureusement ne fait plus partie de l’équipe municipale à ce jour. Nous avons donc du trouver un lieu adapté qui soit néanmoins dans la ville d’où notre choix pour le stade de la route de Lorient.
► Le tatouage a parfois encore comme dirait Brassens « mauvaise réputation » ; dernièrement une polémique est sortie à propos de l’utilisation de l’encre couleur+d’1fos…
Il n’y a plus de polémique en ce qui concerne ce point (rires…).
► Cette histoire a permis néanmoins de mettre en avant votre syndicat SNAT : est-ce à dire que la profession est régie comme toute autre profession et qu’aujourd’hui, de vraies règles existent pour être tatoueur ?
En tant que membre du SNAT, nous avons une charte à respecter. Elle assure en théorie au client que le tatoueur, membre de ce syndicat, exerce dans le respect des règles d’hygiène et des bonnes pratiques.
► Le tatouage s’est énormément démocratisé. Quel regard portez-vous sur son évolution et sur des émissions de TV réalité comme Miami Ink ou Ink Master avec Dave Navarro ?
Il est difficile de répondre pour toute une profession étant donné que chacun à son avis sur ce sujet.
MA : Personnellement, je suis assez divisée par l’évolution du tatouage en France. Je trouve bien que celui-ci se démocratise mais je trouve que les jeunes se font tatouer des endroits très visibles très vite.
MDP: Le tatouage ne cesse d’évoluer surtout depuis le début des années 2000 avec l’arrivée d’internet : le plus important est d’évoluer avec lui. Il m’arrive d’être étonné de certaines pièces réalisées sur le visage, par exemple… mais après tout pourquoi pas ? Les émissions telles que Miami Ink ou Ink master reflètent parfaitement la société actuelle.
► N’avez-vous pas peur que le tatouage ne tombe dans une certaine mode ?
Mais le tatouage est à la pointe de la mode puisqu’il y a 20 ans déjà, Jean-Paul Gaultier s’est fait connaître en faisant défiler des mannequins tatoués. Ce phénomène n’est donc pas nouveau : il est juste en pleine expansion. L’arrivée de différents artistes et sportifs tatoués va donc dans le sens de l’évolution du tatouage dans le show-biz et par répercussion dans la société.
► Quel est le tatouage qui vous a le plus marqué ?
MDP : Le premier que j’ai réalisé et qui a été effectué sur mon père.
MA : Le tatouage qui m’a le plus marqué depuis que j’exerce est une reproduction de Sainte Rita (Sainte patronne des causes perdues )
► Quel conseil pouvez-vous donner à une personne souhaitant se faire tatouer mais n’ayant qu’une vague idée de ce qu’elle veut ?
Qu’elle vienne à la convention de Rennes, les 17 et 18 mai prochains. Elle repartira certainement soit avec des idées plein la tête ou des tatouages plein les bras !!
► Un grand merci à vous deux !
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INTERVIEW de Slim Wild Boar & His Forsaken Shadow
Le projet country-folk Slim Wild Boar & His Forsaken Shadow ne cesse de nous surprendre au fil des années plus d’1fos. Le projet solo de Kévin en parallèle de The Decline s’est vite transformé en trio avec l’arrivée de The Forsaken Shadow (guitare) et Skinny Kid (batterie). Et dernièrement, pour notre plus grand plaisir, nous avons pu découvrir au cours du dernier MKS FEST au Jardin Moderne la version « à 5 musiciens ». Ça nous a tellement plu qu’on sera heureux d’être content de les retrouver sur scène, dimanche 18 mai à l’occasion de cette convention.
Interview.***
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► Alter1fo : Bonjour Kévin, tu vas te produire avec ton projet Slim Wild Boar & His Forsaken Shadow à la convention de tatouage et …coïncidence totalement fortuite, toi aussi, tu es tatoué. Peux tu nous raconter la genèse de tes tatouages et leurs histoires ?
Kévin : J’ai besoin de mettre du sens dans mes tatouages et de ce fait, ils ont tous une signification. En vrac, j’ai :
- Un micro orné de l’inscription « Life won’t wait » marquant le jour où j’ai quitté mon job pour faire de la musique (je rebosse depuis (rires…) mais l’idée attachée à ce tatouage est bien que mon job ne sera jamais une prison et cela reste toujours d’actualité.
- « L.A.M.F » : le titre d’un album de Johnny Thunders (Like A MotherFucker) qui a marqué mes jeunes années.
- Une ancre sur la main et différents symboles sur les doigts, représentant ce qui donne du sens à ma vie (la musique, le voyage, la passion…)
- Le numéro « 2 » : je me suis fait tatouer ça quand j’ai arrêté le foot, c’était mon numéro de maillot.
► As tu déjà une idée d’un prochain tatouage ou tu es plutôt du genre « instinctif » ?
En général, j’ai assez vite une idée précise du tatouage que je veux faire. Après, dans la mesure où il faut prendre rendez-vous et discuter du dessin avec le tatoueur, il y a inévitablement une petite évolution par rapport à l’idée de départ. J’ai quand même un tatouage (mon L.A.M.F) fait par un pote possédant une machine, à 4 du mat’, dans un état peu recommandé pour ce genre d’activité et dans des conditions qui feraient hurler les tatoueurs présents à la convention. Mais, même si le passage à l’acte était impulsif, cela reste un tatouage que je voulais faire depuis un bail.
► Jouer à cette convention sera ta deuxième date pour cette formule à 5 musiciens après celle du MKS FEST. Comment la prépares-tu ?
Je la prépare un peu plus sereinement (rires…). Au MKS, c’était une première non seulement pour la formule avec basse et orgue mais surtout pour une bonne quantité de morceaux…ce qui est toujours flippant.
A la convention, l’idée sera d’agrémenter le set de quelques morceaux supplémentaires et de continuer à roder scéniquement notre nouvelle formation.
► Peux tu rappeler le futur pour Slim Wild Boar & His Forsaken Shadow ?
On va tâcher d’enregistrer le meilleur album possible en juillet pour le sortir début octobre. A partir de là, on ira le défendre sur scène partout où l’on voudra bien de nous, des squats aux salles en passant par les cafés concerts, comme on l’a toujours fait.
► Un grand merci!
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Rennes Tattoo Convention ► Facebook ► Site Officiel
►Miss Atomik :
►Mikaël de Poissy :
https://www.facebook.com/Mikael.de.Poissy?fref=ts
http://www.tattoo.fr/home.html
►Slim Wild Boar & His Forsaken Shadow (dimanche 18 à 15h30) :