Un dimanche soir au chaud, dans l’écrin de l’UBU pour une soirée chanson française, c’est rare! La soirée des Embellies d’Hiver à l’UBU avec Mosai, héros désengagé et Batlik, chanteur engagé était des plus agréables. Retour sur cette soirée chanson à texte, drôle et conviviale.
Pour ceux qui ne connaissent pas Mosai, il s’agit de Cédric Guyomard, descendant direct d’une famille de héros… voilà, tout est dit ou presque!
Que pouvez-vous faire avec un tel passé familial, certainement pas rester vous-même! Et comme disait Sartre, « on ne nait pas héros, on le devient… »
Il ne restait plus à Cédric Guyomard que d’endosser son costume de Mosai, tout drapé de charisme et de grandiloquence, enrobé de mégalomanie.
C’est ainsi que depuis 2005, le chanteur nous apparaissait en Mosai, en professeur Mosai ou encore en Wild Billy Boy Mosai et rassurait ses aïeuls.
Hier soir, c’est en Cédric Guyomard que nous est apparu le héros, narrant ses histoires de familles et dévoilant l’humain fragile qu’il est à travers ses anecdotes de vie. Ce sont des chansons tendres, historiettes et tranches de vie que Cédric nous a déclamées, merci au héros d’être resté dans l’ombre.
Alors que pendant la pause, on me présente Line.C, dont les superbes toiles de « Paysages Urbains » sont exposées à l’UBU (et que je ne manquerai pas de chroniquer sous peu!), c’est batlik qui monte sur scène et entame son set de chansons engagées.
Il y a un phrasé particulier et une rythmique syncopée dans les chansons de Batlik qui anime les mots et donne du relief à la chanson française. Chanteur anti-FM par excellence, pourfendeur d’un système injuste, il dit ce qu’on pense mais de l’autre côté du micro…
Un concert de Batlik, c’est une satyre sociétaire, une critique de l’industrie musicale et des injustices sociales décrites avec des mots justes, sans crier, sans s’essouffler.
Quelques drôleries se glisse toutefois dans le répertoire de Batlik, comme cette chanson sur la misère sexuelle ou encore cette complainte douloureuse, véritable ode au calcul rénal, celle-là même qui empêcha Brassens de participer aux événements de 68.
De belles rencontres pour un dimanche soir à l’UBU dans le cadre des Embellies d’Hiver, qui nous proposent encore une fois de superbes instants de poésie et de chansons françaises.
Le festival touche à sa fin, l’association Patchrock qui organise cette 12ème édition des Embellies d’Hiver vous propose une dernière soirée aujourd’hui avec un ciné concert au TNB : « Montgomery vs Mad Max ».
http://www.myspace.com/lesembellies