« Loin » des soirées boys on top, et après un débat sur le web 2.0 je me dirige vers l’église Notre Dame toujours guidé par la sélection du festival Electronik.

Il y avait du monde hier soir sur le parvis de l’église Notre Dame en Saint Melaine.Peut être même plus qu’un jour de messe. L’annonce de la représentation nocturne paraissait alléchante mais ambitieuse: une église, une cage , une interprétation électronique par The Folder Factory, des oiseaux et une oeuvre de Olivier Messiaen (wikipedia olivier Messiaen) interprété à l’orgue. La performance nous ouvre ses portes à 21h00.

On entre dans l’église et on y découvre au centre de la nef un ensemble de 3 cages disposées en long.Les chaises étant répartis de chaque coté de celles ci. Une d’elle est habitée par les oiseaux(des « inséparables »…?), celle du centre par le duo The Folder Factory, et je me pose devant la dernière cage, attiré comme les mômes à coté de moi, par les deux écrans géants.

Les oiseaux chantent déjà, pendant que les gens finissent de s’asseoir. Soudain, les écrans s’allument, et un musicien apparaît , il joue sur l’orgue de l’église retransmis en direct sur les deux écrans situés dans la cage. C’est Damien Simon, organiste de renom qui commence le concert.Après quelques phrasés mélodiques on se retrouve rapidement concentré sur le dialogue entre l’orgue et les oiseaux.Ils ont l’air de se comprendre.Les oiseaux sont très excités et volent dans tout les sens…

L’oeuvre interprétée est en fait un relevé musical de chants d’ oiseaux, réarrangé pour l’orgue.L’acoustique de l’église est agréable.Vive la réverb naturelle… Après quelques recherches sur le web, on raconte à propos du compositeur(et ornithologue) qu’il avait acquit une fervente foi catholique. Pourtant « l’instant spirituel » qui découle de l’interaction entre l’orgue, les oiseaux et l’église, n’effraye pas ma vocation d’athée pratiquant.Au contraire c’est plaisant.

Après un quart d’heure de dialogue, c’est au tour des « Folder Factory » d’entrer dans la symphonie pour oiseaux. Les quatre enceintes disposées autour de nous, distillent un mélange de samples de chants d’oiseaux trafiqués et de quelques sons électroniques imitant ces derniers. Curieusement, les oiseaux qui répondaient avec joie à l’orgue, se sont tues immédiatement après l’arrivée des sons électroniques.Plus un oiseau ne bouge, plus un bruit de leur part.Et pourtant les sons créés par le duo ressemblent à des bruits de volatiles.Curieux, non? La « vision acoustique » des oiseaux.

L’organiste se remet à jouer sur la sélection électronique, timidement les oiseaux répondent et l’improvisation instinctive des 3 ensembles, 4 avec la vidéo s’unissent avec brio. Un silence s’amorce et l’assistance est tout ouïe.On aperçoit sur les écrans l’organiste qui referme sa partition. Tout le monde semble avoir été relaxé par la symphonie, même les oiseaux. Les membres du Folder Factory relèvent la tête de leurs écrans, …, le silence s’éternise, …, ce silence fait il parti de la performance? L’un des deux s’en inquiète … Et finalement quelqu’un se lance et l’assistance remercie avec générosité la démonstration. Je ne suis pas le seul à en ressortir content.

Comment créer une interaction positive entre le spirituel, l’ Homme, la nature,les médias et la machine? C’est ce qu’ont réussi de manière musicale et conceptuelle les acteurs de cette performance. Bienvenue dans le 21e siècle …

Cette création à été réalisé en partenariat avec le festival ElectroniK, le C.R.R.R, l’Association Conservatoire de Bretagne et l’association Electro-phone.

The folder factory
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