Les élections régionales n’ont jamais suscité un grand intérêt chez les électeurs français. On s’en rend bien compte avec le record d’abstention datant de 1998, 44,9% d’électeurs n’avaient pas déposé leur bulletin dans l’urne. Comment expliquer que la moitié des français laisse passer l’occasion de faire entendre leur voix ? Un premier élément de réponse peut se trouver dans le manque de connaissance du mode de scrutin.
Scrutin à liste, proportionnelle et prime majoritaire
Scrutin à liste, proportionnel à un ou deux tours avec prime majoritaire, le terme laisse en effet perplexe. C’est alors à nous de comprendre ce mode de scrutin, en vigueur depuis le 11 avril 2003, et d’en décortiquer les détails.
L’élaboration des listes, d’abord, se fait au niveau régional. Ensuite, au sein des listes, les candidats sont classés selon leur département (sections départementales). Ce classement par département assure la proximité entre l’élu potentiel et son électeur qui s’identifie plus facilement à une liste en repérant les candidats de son département. Il faut également savoir que la loi du 6 juin 2000 sur la parité oblige les listes à comporter autant d’hommes que de femmes.
Fusion, second tour et répartition
C’est donc à une liste, et non à un seul candidat, que l’électeur va donner sa confiance. Deux scénarios sont possibles pour ces élections :
• Dans le 1er cas, un seul tour suffit pour connaître les résultats définitifs. Pour en arriver là, une liste doit obtenir la majorité absolue des voix (plus de 50%). Cette liste est alors assurée d’occuper 25% des sièges au conseil régional, la fameuse prime majoritaire. Le reste des sièges est ensuite réparti proportionnellement entre la liste victorieuse et celles ayant obtenu un minimum de 5% des suffrages.
• Dans le deuxième cas, un second tour est nécessaire. Sont alors retenues pour ce tour, toutes les listes ayant remporté au moins 10% des votes. Les listes n’ayant pas obtenu un tel résultat peuvent tout de même fusionner avec une autre liste, à la seule condition d’avoir dépassé les 5% des suffrages lors du 1er tour. A l’issue du vote, le mécanisme est le même que lors du 1er scénario : la liste arrivée en tête est assurée de la prime majoritaire, les sièges sont ensuite proportionnellement répartis entre cette dernière et les listes atteignant au moins 5% de votes.
Finalement, on peut comprendre que le mode de scrutin de l’élection rebute. Mais après en avoir exposer les détails, il n’y a plus de raison de ne pas se déplacer les 14 et 21 mars prochain pour déposer son bulletin dans l’urne.
Source : Wikipédia
Auteur : Alankazame
un élément à apporter au dossier : pour qu’il y ait démocratie locale, il faut qu’il y ait presse de qualité locale …
Très bonne explication du scrutin, très « pédagogique ». Mais pour ce qui est de l’explication de l’abstention, c’est un peu court. La complexité du mode de scrutin est le prix à payer d’un système qui permet une vraie représentativité mais dont la part de proportionnelle ne rend pas l’assemblée ingouvernable.
Rien que pour ça on devrait aller voter ! Mais qui sait à quoi sert le Conseil Régional ? et quelles sont ses relations avec le Conseil Général ? Beaucoup d’élus locaux et pas une grande transparence sur les attributions, le cout et le pouvoir réel des assemblées territoriales…C’est peut-être là qu’est aussi le problème, non ?