Vous connaissez C.R. Avery? compositeur anglophone canadien de 32 ans, acteur de nombreux projets restés flous de ce côté de l’Atlantique, auteur (peu?) remarqué d’un disque de slam-poésie inspiré, virtuose de l’harmonica, adepte du human beatbox, on devrait en reparler: comment faire un disque de poésie engagée en 2008? C.R. Avery propose avec ce disque sa solution, du slam …décomplexé.

Quelque chose de nouveau au rayon « musique du XXIe siècle »? pas vraiment, monsieur! Retour aux sources rock, du revival punk, du hip-hop « old school », des réminiscences « drum’n’bass »…
A en croire les autocollants sur les pochettes de feu nos disquaires, rien de bien neuf en fait, mais beaucoup d’habiles éclectiques, de cuisiniers érudits virtuoses du mélange. Et dans ce contexte, le nom de CR Avery devrait rapidement courir d’une oreille à l’autre.

Le canadien, qui vient de sortir sa livraison « Magic Hour Sailor Songs », et qui a bénéficié de l’adoubement de Mr Tom Waits  pour le coup de main promotion, apporte sa vision très personnelle du slam, puisque c’est de cela qu’il s’agit, en partie.

Ledit CR Avery est a la fois slameur (ou rapeur, ou poète beat, c’est selon), joueur d’harmonica et chanteur/compositeur dans la large tradition nord-américaine. Ballades de piano pour heure de fermeture, poésie d’Allen Ginsberg pas datée du tout pour le coup, convocation de messieurs Bush et Sarkozy, entre autres, dans les textes, longues déclamations (« the Ballad of Charlie Parker and Patsy Cline ») multipliant les références géographiques et culturelles très variées, le tout servi dans un bel écrin d’arrangements de cordes et de cuivres : le compositeur n’invente rien, mais s’impose, avec une grosse dose de talent pour la composition, comme un bonhomme à suivre. Les photos de pochette de ces chansons de marin pour l’heure magique le montrent en plein happening, couvert de sueur dans un club obscur…

A quand une petite visite par chez nous?