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« Vous en avez marre des médias confisqués par les principaux milliardaires du pays, marre des appels incessants à abaisser nos droits sociaux, marre des discours de choc des civilisations ou sexistes« … voilà ce que l’on peut lire sur le blog de la section locale 35 d’ACRIMED pour annoncer leur deuxième journée de critique des médias samedi 14 Mai 2016 à Rennes. Au moins, c’est dit, la couleur est clairement annoncée !

Pour rappel, l’association ACRIMED (ACtion-CRItique-MEDia) est née du mouvement social de 1995 et a pour but de remplir les fonctions d’un observatoire des médias. Fonction comme celle de répondre à certaines questions importantes à l’heure de l’hyper-connexion et du buzz médiatique… Comment sommes-nous informés ? Et par qui ? Quid de la liberté de la presse ? Et tel un Kleenex que l’on prendrait puis jetterait, l’information ne deviendrait-elle pas une « marchandise jetable » comme une autre ?

Bref,  une critique intransigeante du traitement médiatique reste forcément nécessaire et salvatrice. Surtout aujourd’hui où nous observons une concentration des médias aux mains d’industriels et autres milliardaires (dédicace Mr Drahi…) et qu’il faille encore légiférer pour garantir l’indépendance des médias en posant certains gardes fous (mais n’est-ce pas déjà trop tard?)… Malgré tout et à l’instar d’un village gaulois d’Armorique qui résiste, de nombreux médias dits « alternatifs », « libres » ou « indépendants » existent pour nous donner d’autres sons de cloches que ceux propagés durant la grand-messe du 20h et ACRIMED est là aussi pour nous les faire découvrir (Fakir, Le Monde Diplomatique, Gargarismes etc…). Rendez vous donc samedi 14 à partir de 14h.

► ALTER1FO : Acrimed 35 organise sa 2^ième journée de critique des médias : qu’est-ce que l’on pourra y découvrir ?

Acrimed 35 : Cela va se passer à Carrefour 18, métro Henri-Fréville. Le programme est dense. On va commencer vers 14h30 avec une critique du sexisme dans les médias et il y aura dans le courant de l’après-midi la projection du film « Cas d’école« , de Gilles Balbastre (qui avait coréalisé Les Nouveaux Chiens de garde),  puis de quelques courts-métrages qu’il a aussi produit. Nous organiserons ensuite une table ronde avec trois intervenant-e-s de médias alternatifs. Enfin, à partir de 20h, nous décrypterons collectivement des extraits de JT portant sur la loi travail. 

En parallèle, des expositions sont en cours de réalisation (sur les patrons de presse, des dessins de presse d’un camarade dessinateur) ainsi que des tables de presse alternatives. Si nous portons un regard très critique sur les médias dominants, notre objectif, loin du « tous pourris », est de soutenir ceux qui se battent pour une autre info. La 1ère étape est de les faire connaître. Mais le but de la journée est également de se rencontrer autour d’un verre ou d’une crêpe. Et la soirée sera festive, avec Roda Viva, un groupe de musique brésilienne… 

► ALTER1FO : Ces derniers mois ont vu éclore 3 sujets importants : le phénomène « Merci Patron! », les manifestations contre la loi travail et les « Nuits debout ». Ces sujets seront abordés durant votre journée ? 

Acrimed 35 : « Merci Patron! » viendra très probablement dans les échanges, de même que « Comme des lions » car ce sont deux documentaires qui contribuent largement à une autre vision de l’actualité sociale… Dans deux registres très différents, ils ont tous les deux le mérite de soulever la question des contre-pouvoirs face aux grands patrons et aux puissants en général.

La loi Travail est le thème que nous avons choisi pour le décryptage des médias mais elle sera évoquée aussi à divers moments de la journée et les « Nuits debout » seront un des points qui sera abordés au cours de la table ronde du fait que les intervenants sont tous les trois partie prenante de ce mouvement. De manière générale à Acrimed,  on n’entrevoit pas la transformation des médias, à laquelle nous nous attelons, indépendamment de la transformation sociale à travers la mobilisation sociale.

► ALTER1FO : Ces 3 sujets ont-ils été selon vous traités de manière objective par les médias… si non pourquoi ? 

«Merci Patron!» n’a été médiatisé (faiblement) qu’une fois qu’il marchait bien en salle, grâce à la mobilisation militante. La loi travail a été présentée dans les médias dominants comme nécessaire à la « modernisation » de la France (cela se reproduit à chaque réforme libérale) et les manifestations principalement à travers la violence des « casseurs », le rôle de la police rarement interrogé.

Il y a eu plus d’indulgence au début de « Nuit debout » mais pour tenter de lui ôter toute subversion… Quand cela n’était plus possible, ils ont sorti les crocs. On peut noter un immense hiatus entre la superficialité des médias les plus influents qui discréditent (parfois sournoisement) ce qui se passe sur le terrain et la richesse de toutes ces initiatives. Pourquoi ? Parce qu’ils n’ont tout simplement pas intérêt à ce qu’on remette en cause l’ordre des choses dont ils sont les garants et bénéficiaires. Il ne faut pas oublier la mainmise des principaux milliardaires sur les médias en France… 

► ALTER1FO : Vous allez intervenir sur le sexisme médiatique. Pouvez-vous nous en parler rapidement et nous donner quelques pistes de réflexions ?

Acrimed 35 : Cette formation-débat a pour objectif de faire un état des lieux des pratiques misogynes du monde et de l’écriture journalistiques afin de casser la banalisation et de faire entendre les voix de celles et ceux qui les dénoncent. Elle reposera sur l’analyse d’articles, de vidéos de présentation de travaux provenant du site d’ACRIMED afin de créer une discussion autour des recours, des actions mais aussi des journaux qui se battent contre cela et méritent donc d’être connus.

► ALTER1FO :  BFMTV, I TELE, LCI … comment réussir à transmettre une info pertinente en continue sans rechercher le scoop à tout prix ? Ne devrait-on pas s’interroger sur l’existence même de ces chaînes d’infos telles qu’elles sont produites aujourd’hui ?

Acrimed 35 : Oui, c’est un des chevaux de bataille d’Acrimed : montrer la perversité de ces chaînes qui veulent faire croire qu’elles ont pour but d’informer le citoyen alors qu’il s’agit en réalité de faire passer d’interminables plages de publicités entre deux salves d’informations qui sont bien souvent réduites à une présentation du genre faits divers ou bien qui versent dans le sensationalisme.

Ces chaînes d’info-continue ont inventé le journalisme des « portes fermées »: ils sont devant un tribunal ou un sommet international, n’ont aucun élément mais passent régulièrement à l’antenne pour nous tenir en haleine. Quant à ce que ces chaînes veulent faire passer pour des analyses, il s’agit dans l’extrême majorité des cas d’inviter des « experts » qui débitent leur idéologie aliénante sans jamais se donner la peine de préciser à quels lobbies ils sont liés. Ce qui est grave, c’est que beaucoup de téléspectateurs se réfèrent à ce qu’ils voient et entendent sur ces chaînes alors que c’est le degré zéro de l’information. Bien sûr, en tant que membres d’Acrimed, nous rêverions que ce genre de médias disparaissent… pour laisser place au pluralisme de l’expression…

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Samedi 14 mai de 14h à 23h au Carrefour 18 à Rennes.

https://www.facebook.com/events/603992443099371/

http://leblogdacrimed35.blogspot.fr/

Programme :

14h 30 – Conférence débat sur le sexisme médiatique
16h – Table ronde sur de nouveaux médias avec Judith Bernard (Hors Série), Vincent Bernardet (Fakir) et Ludovic Torbey (Osons causer)
18h – Diffusion du film documentaire de Gilles Balbastre « Cas d’école » et de courtes vidéos de critiques des médias
20h – Décryptage collectif des JT : les manifestations contre la loi Travail et leur traitement médiatique
21h 30 – Roda Viva, concert de musique brésilienne

+ Patrick Bloche : la proposition de loi sur l’indépendance des médias “n’est pas qu’une loi anti-Bolloré”

+ http://www.acrimed.org/Les-grandes-manoeuvres-de-concentration-multimedia-comment-et-pourquoi