Le sait-on vraiment ? Rennes métropole fait partie des 14 métropoles en France choisies pour tester le futur réseau mobile 5G. Alors que beaucoup se réjouissent de pouvoir enfin connaître un monde ultra-connecté et de l’avènement des « smart-city », ces villes intelligentes, d’autres tentent d’alerter l’opinion publique sur les enjeux importants et préoccupants en matière de santé publique et de liberté individuelle que pose cette nouvelle technologie. Mais qui s’en préoccupe ? En France comme dans plusieurs pays, le passage à l’ultra haut débit mobile se fera d’abord via une extension de la 4G sur des infrastructures déjà existantes, avant son implantation définitive d’ici 2025 dans les grandes villes et le long des grands axes de transport sans que personne ne puisse y échapper.

Le déploiement de la 5G suit pour l’instant la feuille de route présentée par le gouvernement l’été dernier^1↓. Malgré l’appel de 170 scientifiques recommandant un moratoire^2↓ sur cette 5^ème génération de standards pour la téléphonie mobile, l’attribution des nouvelles fréquences et l’ouverture des premiers services se feront dès 2020^3↓. Au diable les esprits chagrins et les réfractaires à la « Startup Nation » ou à la « Smart City », l’ARCEP (NDLR : Autorité de régulation des communications électroniques et des Postes) affirme que la couverture des grandes villes françaises en 5G sera effective en 2025^4↓.

Pourtant à Bruxelles, nos voisin·e·s ont décidé de suspendre le processus législatif nécessaire à son déploiement. Pour Céline Fremault, ministre du Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale, l’assurance du respect des normes protégeant les citoyen·ne·s faisait défaut^5↓. « Les Bruxellois ne sont pas des souris de laboratoire dont je peux vendre la santé au prix du profit. On ne peut laisser planer de doute », explique-t-elle pour justifier cette décision audacieuse.  A contrario, en France, rien ne semble nous faire dévier de la terre hertz promise. Le principe de précaution semble s’être subitement arrêté à la frontière franco-belge. Et tant pis si la 5G conduira à une augmentation significative de notre exposition aux radiations électromagnétiques^2↓. Sur sa page Facebook, l’astrophysicien Aurélien Barrau a bien tenté de réveiller les consciences engluées dans l’illusion du progrès technologique inéluctable en critiquant cette fichue « manie suicidaire que l’homme a de vouloir aller toujours plus vite, quitte à tout massacrer sur son passage ». Mais là encore, son propos est resté lettre morte.

Et pour cause ! Qui serait assez fou pour tuer la poule aux œufs d’or ? Qui dit nouvelle technologie, dit nouveaux usages, nouveaux besoins, nouveaux équipements, nouvelles interfaces… « Les recettes produites par la 5G dans le monde devraient représenter l’équivalent de 225 milliards d’euros en 2025. Ses retombées dans 4 secteurs industriels clés (NDLR : l’automobile, la santé, les transports et l’énergie) pourraient représenter 114 milliards d’euros par an », prédit la commission européenne dans un récent communiqué^6↓. En Allemagne, elle a déjà rapporté plus de 5 milliards^7↓.

En attendant de pouvoir grimper dans une voiture autonome que jamais on ne pourra s’offrir tant la profusion de technologies embarquées fera grimper son prix d’achat, les essais sur la 5G fleurissent un peu partout en France. « Activement. Avec frénésie et impatience ! », comme dirait Aurélien Barrau.

Certaines expériences vont même avoir lieu à Rennes.  « Courant 2020, les voyageurs de passage en gare de Rennes pourront se connecter aux points d’accès 5G qui y seront déployés. Ils pourront télécharger, en quelques secondes, des vidéos vers leur mobile ou leur tablette, pour ensuite les regarder dans le train pendant leur voyage », a annoncé Stéphane Richard, le PDG du groupe ORANGE^8↓, à l’occasion d’une immense messe à la gloire du dieu de l’innovation^9↓. Cependant, cela manque un peu de transparence et d’informations. Quel sera le type de matériel utilisé et avec quel équipement ? Qui sera exposé aux ondes, à quelles fréquences et sur quelle durée ? Quelle sera la puissance générée ou subie ? Bref, encore une fois, une décision nous est imposée. Sans concertation. Un peu comme l’installation de la 4G dans le métro rennais, finalement…

 

Liens et notes

 

⁽¹⁾ https://www.numerama.com/politique/312368-deploiement-de-la-5g-quel-est-le-calendrier-defini-par-leurope.html

⁽²⁾ https://www.jrseco.com/fr/appel-a-lue-sur-la-5g-les-scientifiques-mettent-en-garde-contre-les-effets-potentiellement-graves-pour-la-sante-de-la-5g/

⁽³⁾ il ne s’agira, dans un premier temps, que d’une version « édulcorée » de la 5G, reposant sur un cœur de réseau 4G. https://www.usinenouvelle.com/article/la-vraie-5g-en-france-pas-avant-2025.N757529

⁽⁴⁾ https://www.bfmtv.com/tech/pourquoi-il-est-inutile-d-acheter-un-smartphone-5g-1639816.html

⁽⁵⁾ https://www.liberation.fr/checknews/2019/04/10/le-deploiement-de-la-5g-a-bruxelles-est-il-arrete-pour-raison-de-sante_1720111

⁽⁶⁾ http://europa.eu/rapid/press-release_MEMO-19-1833_fr.htm?locale=FR

⁽⁷⁾ https://www.lesechos.fr/tech-medias/hightech/les-encheres-5g-en-allemagne-franchissent-le-cap-des-5-milliards-deuros-1012577

⁽⁸⁾ https://www.igen.fr/telecoms/2019/04/orange-esquisse-les-usages-professionnels-de-la-5g-107574

⁽⁹⁾ https://www.orange-business.com/fr/orange-business-summit-2019#keynote

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APPEL INTERNATIONAL demandant l’arrêt du déploiement de la 5G sur terre et dans l’espace.  
Pour une planète viable, arrêtons la 5G