Tout Rennes s’emmerde @ Bois Harel : Résister à l’été

Les amatrices et amateurs rennais de musiques frondeuses se pensaient sans doute condamné.e.s pour cause de trêve estivale à s’expatrier dans les divers festivals de saison ou à s’endormir ivre mort devant l’insipide programmation de Transat en ville. C’était sans compter sans l’énergie inextinguible de nos chères assos locales. Ces grands fous de From Town to Town, Capital Taboulé, Consternation, L’Effroyable Association Sataniste des Soviétiques de l’Ouest et  Dream’in Noise se sont associés pour vous offrir un impressionnant marathon de concerts aventureux dimanche 21 juillet au Bois Harel malicieusement intitulé « Tout Rennes s’emmerde ». On vous donne une petite idée de ce qui vous y attend.

Chaque année, passé le 14 juillet, les scènes musicales rennaises semblent inéluctablement condamnées à entrer dans un état de léthargie avancée. Cette torpeur, encore renforcée par la fadeur rédhibitoire de la programmation de Transat en ville, les associations From Town to Town, Capital Taboulé, Consternation, L’Effroyable Association Sataniste des Soviétiques de l’Ouest et Dream’in Noise la résume parfaitement dans le patronyme de l’événement qu’ils organise au Bois Harel  le dimanche21 juillet : Tout Rennes s’emmerde (Après les Enlaidies, nous sommes décidément gâtés en matière de nom de fest). Tant qu’à s’emmerder, autant le faire ensemble et longtemps. La folle sarabande de concerts organisées par cette belle association de bienfaiteurs commencera en effet dès 15h et se prolongera probablement bien tard dans la nuit.

 Le bois Harel n’est pas vraiment un lieu de concert comme les autres. Nous avons découvert l’endroit lors des mémorables 24h organisées dans un bel élan collectif déjà, en septembre 2018, par ces grands fous de Kergalove, L’Alambik, Capital Taboulé et le BH.

Ce bel espace au milieu des fourrées, gentiment planqué derrière la rocade sud de Rennes est accessible soit par la route de Bruz ou par le chemin cycliste qui passe sous notre périph’ local. Ces anciens locaux agricoles ont largement été réaménagés en un endroit où règnent sans maître une ambiance conviviale et un esprit de liberté des plus agréables. Le lieu parfait pour réunir un beau paquet de formations sortant des sentiers archi rebattus.

On y retrouvera ainsi le duo Maria Bertel & Nina Garcia. La première au trombone, la seconde à la guitare électrique, les deux jouent en roue très libre de leur instrument une musique sauvagement créative et férocement hors piste.

Plus chaloupée mais pas plus docile, la musique du collectif tourangeau Oliba International puise dans le jazz orchestral de la Nouvelle Orléans et les musiques africaines. L’énergie communicative de ce joyeux mélange devrait être aussi réjouissante que vivifiante.
Dans le genre « Bon à danser », vous pourrez aussi remuer votre popotin jusqu’à épuisement sur les beats analogiques et régressifs  de 4ème T.

L’ambiance se fera  aussi plus délicate avec les nantais de Nina Harker. Ce duo bricole une pop synthétique, minimaliste, mélancolique chantée en allemand ou en espagnol et légèrement bipolaire sur les bords.  Ils ont sorti à la fin de l’été 2016 un chouette EP quatre titres sur le tout nouveau label messin Le Syndicat des Scorpions avec deux faces aux ambiances contrastées. Nous avions pu apprécier leur live plus abrasif qu’on ne pourrait le penser de prime abord lors de l’édition 2016 du festival Alambik. Ils risquent donc bien en tout cas de mettre en plein mille de nos petits cœurs ultrasensibles tout en nous secouant sévérement.

On reste dans les expérimentations sensibles avec les collages sonores de Jean-Marc Foussat. Ce franco-algérien  officie dans les musiques expérimentales et improvisés depuis les années 70. Que ce soit dans les millions de projets auxquels il a participé à la guitare ou aux claviers (Mandragore, Lézard Marçio, Phyllauxckzairrâh N° III, Carte Postale, Marteau Rouge, Thrash The Flash, Aliquid... ou plus récemment avec Augustin Brousseloux en duo), dans les différents labels qu’il a participé à créer (Potlatch, Fou Records…) ou en solo, le bonhomme cultive avec une obstination remarquable un bel esprit d’aventurier musical. Ce talentueux technicien a aussi enregistré un nombre incalculable de disques et de concerts. Avec tout ça, le voyage musical que nous offrira le bonhomme risque bien d’être aussi riche que dépaysant.

Et ce n’est pas tout puisque vous pourrez également entendre le projet ambient-Post-Indus venu de Tourraine : SS Mylitta, , le post-punkeux locaux de Nightmare Fuel et le super-groupe brestois ITT dans lequel on retrouve une  joyeuse bande d’affreux jojos : Manuel J.Grotesque, Antoine Garrec, Affreux Beat, Irritator Raskognet et Attaque Souple.

Sachant que tout ça risque bien d’être à prix très libre et qu’à l’heure où on écrit ces lignes, la programmation n’est pas encore terminée, cette folle journée ne devrait donc manquer ni de piments, ni de surprises. Qu’il va faire bon s’emmerder en si bonne compagnie !

Dimanche 21 juillet 2019 – Le Bois Harel, Rennes – de 15h à 1h

1 commentaires sur “Tout Rennes s’emmerde @ Bois Harel : Résister à l’été

  1. Aymeric

    big up au tunnel a vache du bois harel,
    frontiere brutale entre la verdure et le beton, entre la torpeur campagnarde et l’effervescence citadine, et nuitamment, entre la moiteur de la ville et la brise vivifiante (voir frigorifiante) des grands espaces.
    a dimanche
    Aymeric

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