The Conformists + Olivier Mellano à la bascule : en attendant l’orage

La traditionnelle attente pré-concert bière à la main, sur le trottoir du boulevard de Verdun, avait une ambiance moins détendue qu’à l’habitude sous les menaçants nuages gris plombant les Horizons ce soir là. Heureusement, c’est sans se faire saucer qu’un public conséquent finit par remplir le bar la bascule.

conformists_mellano1Avec leurs trois albums aussi foutraques que diablement excitants, The Conformists avait tout pour faire frémir d’impatience les amateurs de musique curieuse et bruyante. Sur scène, le quatuor du Missouri ne faillit pas à sa réputation.

Après tout juste deux morceaux un peu flottants en ouverture de set, l’implacable machine se met en route. Leur math-rock pataphysicien joue merveilleusement avec les nerfs des auditeurs. Contretemps, silences, répétitions, passages en sourdine, breaks permanents atomisant les montées en puissance suivis d’explosions aussi brèves que frustrantes, tout y passe. Les gars maitrisent tout ça avec une fausse nonchalance et une précision d’orfèvre. Dans la chaleur étouffante régnant dans le bar, chacun  y va de bon cœur. Le bassiste et le guitariste enchainent avec bonheur claques soniques et gratouillis zarbis. Le chanteur Michael Thomas Benker passe avec un naturel désarmant des murmures aux hurlements, du flegme à la traversée de salle dos au plancher. Enfin mention spéciale pour l’incroyable batteur, sorte de Bouddha barbu, alternant sans sourciller, frappe métronomique et pose indolente accoudé sur le fond de scène bide à l’air.

C’est très étonnant de constater comment un groupe jouant à fond la carte de la déconstruction, de l’absurde et de la rétention se révèle aussi satisfaisant au final.

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Olivier Mellano a la rude tâche d’enchainer derrière ça. Force est de constater que la transition est difficile. Malgré la maitrise et le savoir faire du bonhomme, le passage à des structures de morceaux plus classiques est un peu raide. Mais le monsieur a de la réserve et surtout il est promptement rejoint par la phénoménal batteur des Conformists.
Dès cet instant le set prend une tout autre tournure. Les puissants bricolages bruitistes mitonnés par Mellano sur sa guitare à l’aide de son armée de pédales à effet s’acoquinent parfaitement au virevoltant jeu de baguettes du bonhomme. Leur duo est un vrai bonheur de bout en bout et quand Mellano retrouve sa boîte à rythme pour un morceau final toute la salle a le sourire aux lèvres.

Prochain rendez-vous pour K Fuel, le vendredi 27 mai toujours à la Bascule, avec le post-punk déchainé des argentines de The kellies et l’indy-folk-rock de Prosperi Buri.

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