Soirée African Tape au Jardin moderne : Ou comment être à la hauteur de son mythe

L’association K fuel peut se vanter de nous proposer les affiches les plus alléchantes de ces vacances de Pâques. Ce jeudi 28 avril, ce n’était pas moins que trois groupes de l’excellent label African tape qui défilaient sur la scène du Jardin Moderne.

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Le bouillonnant trio Papaye ouvrait le bal dans une salle où le public avait répondu à l’appel. Leur math rock trépidant fait rapidement son effet euphorisant et tout le monde a le sourire jusqu’aux oreilles. Malgré des problèmes de pédale, la frappe précise et puissante du batteur nu-pied  de Pneu fait merveille. Le jeu de ping-pong entre les deux guitares enchaine riffs infernaux et virages à 180° avec délice, vivacité et humour.
Cet excellent set confirme tout le bien qu’on pensait de leur album la chaleur et nous ne pouvons que vous inviter à y jeter les deux oreilles.

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Puisque rien ne peut être parfait en ce bas monde, il a bien fallu une déception. Étonnamment, ce sont les trois zozos du Maryland d’Oxes qui loupent le coche malgré une réputation scénique plus que flatteuse.

Les fameux cubes noirs et les deux guitares sans fil sont pourtant bien de la partie. Le son se fait plus lourd et lent, ce qui n’est pas forcément pour nous déplaire. Hélas, tout ça manque foncièrement de conviction et de fougue. Ils ont beau accumulé les pitreries, petits provocations et autres interventions surréalistes entre les morceaux, rien n’y fait. C’est mou. Surtout après le coup de fouet des fruits exotiques. Tant pis, nous allons vite nous consoler.

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Big’N est un de ces groupes de la fameuse scène du Chicago des 90’s aussi méconnus que chéris par les connaisseurs. Les heureux possesseurs de leur deux uniques albums sortis en 94 et 96 semblent leur vouer un culte inconditionnel.
Maintenant, on comprend pourquoi.
Leur prestation dantesque fait oublier et justifie à elle seule toutes les reformations crapuleuses que l’on a du subir ces dernières années. D’entrée tout est là comme en quarante : les lignes de basse qui claquent, la batterie qui tabasse, la guitare qui vrille et surtout l’énorme présence scénique du monstrueux Will Akins. On passe le set en apesanteur portés par l’énergie, la rage mais aussi la générosité et la sincérité du combo. Car en plus d’être des bêtes de scènes, ces gars là se payent le luxe d’être extrêmement sympathiques. Ils n’hésitent pas à faire monter sur scène la jeune fille maitrisant par cœur leurs paroles et discographie et s’excusent presque de jouer les pourtant terribles nouveaux titres de leur nouvel EP.
Et dire qu’il ne font que trois dates en France. Merci à eux d’être aussi bons 15 ans après, et merci à K fuel de nous avoir offert ce superbe cadeau.
En attendant l’album à venir vous pouvez vous jetez sur l’excellente compilation de 45 tours : Dying Breed.

Pour les amateurs et ceux qui se mordent les doigts d’avoir louper le coche, vous pouvez prolonger le plaisir ou rattraper le coup, en vous rendant au bar la bascule le vendredi 6 mai. Vous pourrez y entendre une autre signature du formidable label de Julien Fernandez : The Conformists. Le noise rock frappadingue et bourré de chausse trappes de cet étonnant quatuor de Saint Louis risque fort de tout balayer sur son passage. D’autant plus qu’ils seront accompagnés d’un invité de marque : le toujours très classieux Olivier Mellano.

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