Route du Rock Collection hiver : Un excellent cru 2010

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Plus les années passent et plus j’apprécie de me rendre à St Malo en février, ce n’est pas tant le flot de touristes qui m’importune l’été (enfin quoique…) mais surtout pour l’excellente session musicale que nous offre le festival de la Route du Rock. La collection hiver de cette année (cinquième du nom) ne contredira pas mes propos avec dans ses filets Beach House, Clues, Local Natives et The Horrors qui nous ont offert de superbes moments.

Vendredi matin, encore un peu endormi et dans ma dernière phase de sommeil, j’ai eu ce rêve étrange que The XX annulait sa prestation pour le festival qui se déroulait à St Malo ce week-end. Le rêve n’a pas tardé à rejoindre la réalité quand j’ai lu sur le twitter d’Arte Live Web la confirmation de cette prémonition… Si les femmes ont un sixième sens, les chroniqueurs de concerts en ont un aussi apparemment !

Déçu par cette triste nouvelle mais tout de même enthousiaste à l’idée de voir Clues et Local Natives dont on me rabâche les oreilles depuis deux mois, je quitte Rennes pour un week-end de concerts qui s’annonce plutôt bon.Une fois arrivé à St Malo, récupération des clés à l’auberge, puis direction l’Omnibus pour entamer cette collection hiver des plus prometteuses!

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Un vendredi soir dans la chaleur moite de l’Omnibus :

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Serrage de mains et claquage de bises, les rennais sont venus en nombre pour profiter du festival malouin.J’entre dans la salle plongeante de l’Omnibus et je descends dans la fosse, m’apprêtant déjà à dégainer l’appareil photo car The Fiery Furnaces a déjà commencé à jouer.

Eleanor Friedberger, la copine du leader des Franz Ferdinand, déclame tranquillement ses chansons, les compos sont sympas mais le tout manque de relief et d’énergie. Première session de photos effectuée et je me précipite au bar, sachez qu’un photographe de concert n’est qu’un festivalier assoiffé mais qui a les deux mains prises !



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Toujours pas de gobelets consignés dans ce festival (faut s’y mettre hein…!); ahh… la première gorgée de bière apaise mon gosier sec et me ravive l’appétit. Pas de surprise non plus de ce côté là, une petite cour aménagée jouxte l’omnibus pour entasser les fumeurs et les grignoteurs (Celle-ci est non-couverte… à quoi bon dans une région où il ne pleut jamais…).

Au fond de la cour, un camion et une tente « La Galette de Pleudihen » propose galettes, crêpes et sandwichs; le choix semble relativement restreint pour les festivaliers. Le mien se porte sur un sandwich steak haché sauce oignon/tomate, pas de superflu dans celui-ci où dans ce qu’on ose appeler du pain, j’aurais apprécié trouver un bout de salade ou de tomate.

Enfin bon, ce festival n’est pas réputé pour la qualité de traitement de ses festivaliers mais dans la qualité de sa programmation, la musique adoucie les moeurs comme on dit. Mon piteux diner sera récompensé de l’excellente prestation de Beach House, duo franco-americain dont les deux premiers disques m’avaient quelque peu subjugué mais dont le troisième sorti fin janvier ne m’avait pas convaincu. Sur une scène plantée de parasols blancs et velus, Victoria Legrand, ténébreuse à souhait, nous charme de sa voix éraillée sur une dream pop ensorcelante.

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S’en suit les Jackie-O Motherfucker, vieux groupe barré de Portland qui date de 1994, ce soir là dans une formation trois guitares/une batterie. Tant qu’à faire de la musique « concept », j’aurais bien imaginé une combinaison une guitare/trois batteries, car malgré quelques passages intéressants, j’ai eu du mal à rejoindre le « trip ».

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J’assiste à la préparation de scène de la tête d’affiche du soir, The Horrors, reprogrammé pour cette collection hivernale après leur annulation l’été dernier. Le fond de scène est un empilage de flight cases réhaussé d’amplis Vox, Selmer et autres.

Les « freaks » de Londres débarquent pour un show à la hauteur de leur renommée mais avec une qualité sonore déplorable. J’apprécie quand même la prestation que je n’avais pu voir à l’UBU en novembre dernier…

La bande de Bristol de Geoff Barrow et leur groupe formé en 2009 « Beak> » ne m’aura convaincu qu’à moitié, sorte de nu-krautrock psyché ; j’aurais aimé plus de voix sur ce voyage instrumental. Fin de soirée livrée aux parisiens de Turzi et direction Bombay, Buenos Aires et Beijin, plus agréables à découvrir sur scène que sur album malgré leurs mines fatiguées…à part le batteur qui semble être un marathonien de la baguette.

Un samedi soir sans « The XX » :

Remplacement de remplacement de groupe pour ce samedi soir qui affiche désormais « The Tallest man on Earth » à la place de « These New Puritans » toujours à la recherche de leur chanteur disparu, et qui devaient initialement remplacer le groupe « The XX ».

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La soirée s’annonce cependant magique avec Clues et Local Natives de programmés, j’attendais avec impatience de voir ceux-là sur scène, leurs albums m’ayant largement mis l’eau à la bouche. Je ne serais pas déçu par leurs prestations, les québecois de Clues livrant ce samedi soir une superbe prestation, confiants et déployant avec énergie leur musique à plusieurs voix et deux batteries, sorte de rock orchestral dirigé par la guitare mélancolique du chanteur.

Et encore moins celle des californiens de Local Natives, dont le dernier album passe en boucle depuis une semaine chez moi, qui vient parfaire cette soirée à l’omnibus. Il est vrai que le groupe puise largement leurs inspirations dans la scène indie rock actuelle (foals, fleet foxes,…) mais à défaut de qualités novatrices, ils excellent là où tant d’autres ont échoué, on peut déjà les féliciter pour cela.

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Défi improbable à réaliser pour le suédois de « The Tallest man on Earth », remplacer la tête d’affiche de la soirée… que pourtant ce jeune homme talentueux aux allures de Romain Duris et à la voix dylanienne a presque accompli. Charmant le public de la Route du Rock avec ses ballades country-folk enlevées. Longue vie au « King of Spain » !

La dernière scène du festival est laissé à François Virot et ses acolytes formant Clara Clara, pour une performance noise rock accouphénique pour le moins bluffante. Devant la poignée de survivants du festival subjugués par la prestation, le lyonnais déploie une énergie hors du commun pour ce projet dans lequel il chante et joue de la batterie (croyez-moi, ça semble pas évident…) sur le milieu de scène, accompagné au synthé et à la basse.

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Le festival touche à sa fin, les plus résistants partent pour l’after à l’escalier, les autres rentrent chez eux, fredonnant les mélodies de Clues ou Locale Natives; deux groupes qu’on attend déjà impatiemment de revoir et écouter.

L’édition prochaine de la collection hiver pourrait se voir transformée, soit en terme de jours, soit en terme de lieu comme nous le confiait François Floret, le directeur du festival, ambitieux au vu des résultats de cette collection.

Pour revivre les concerts de ce week-end, il vous reste les vidéos d’Arte Live Web disponibles ici :

http://liveweb.arte.tv/fr/part/La_Route_du_Rock_2010

http://www.laroutedurock.com

3 commentaires sur “Route du Rock Collection hiver : Un excellent cru 2010

  1. Fafa

    l’omnibus, salle sans âme et sans saveur coincée entre McDo et rocade.
    On se demande pourquoi faire ca a Saint Malo….

  2. disso

    Bon compte rendu, même si mon bilan est plus mitigé que le tien, je dois dire. (et moi j’aime bien la salle de l’Omnibus, je la trouve super bien pensée par rapport aux salles rennaises, par exemple). Je suis assez d’accord sur les bonnes prestations dans l’ensemble de Beach House, The Horrors , un peu moins sur Clues et Local Natives que j’ai trouvés parfois un peu longuets…

  3. Fred

    A noter que les gobelets sont consignés à la RDR sur la Collection Eté depuis 2008. Les gobelets de la Colelction Hiver doivent être gérés par L’Omnibus à priori.

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