Après des heures de tractations, les 27 pays européens ont fini par s’entendre sur la constitution d’un nouveau traité européen. Ce dernier doit relancer la machine européenne, en panne depuis le non à la constitution de la France et des Pays Bas en 2005. Ce processus intervient sous la présidence allemande et suite à l’élection présidentielle française. Nicolas Sarkozy avait fait de ce traité simplifié un de ses thèmes de campagne. Il a, depuis son élection, multiplié les rencontres dans le but de faciliter sa ratification par tous les pays de l’Union.
Les négociations ont pourtant été rudes, deux pays voulant apporter des modifications. Le Royaume Uni, par la voix de Tony Blair, était opposé à la création d’un poste de ministre des affaires étrangères. Le premier ministre britannique, pour son dernier baroude avant la transmission du pouvoir, a tenté de vider en substance les attributions de ce futur poste. Au final, il s’agira d’un haut représentant pour les affaires étrangères et la politique de sécurité. Ce dernier aura à sa disposition un service diplomatique, et conservera sa position à cheval entre la vice-présidence de la Commission et la présidence du conseil des ministres des affaires étrangères. M. Blair a cependant obtenu que le Royaume Uni soit dispensé de l’application de la Charte des droits fondamentaux, qui constituait la partie II de la Constitution.
De son côté, la Pologne a négocié pour que soit retiré la règle de la double majorité. Cette dernière permet de sortir de la règle de l’unanimité, les décisions devant être prise avec une majorité de 55% des Etats, représentant 65% de la population. Pour la Pologne ce système favoriserait trop les grands Etats comme l’Allemagne. Son application est alors reporté à 2014, avec une période de transition jusqu’à 2017. Durant ces 3 ans, un pays pourra demander qu’une décision soit prise selon les règles du traité de Nice.
De nombreuses critiques
D’ors et déjà, de nombreux chefs d’Etat se sont déclarés insatisfaits de cet accord. M. Prodi, chef du conseil Italien a dénoncé le recul de l’esprit européen
, et un euro scepticisme très présent. De même, le premier ministre démissionnaire belge, M. Verhofstadt a dénoncé un traité illisible. Son homologue luxembourgeois a ironiquement parlé de traité simplifié très compliqué
Ce sommet qui devait aider à la sortie de crise, n’aura donc pas été une satisfaction pour tous. Bien que la France ait participé à la relance, et que le président est réussit à imposer son idée de mini traité, cette dernière est loin de faire l’unanimité. Ce sont les ambitions même de l’Europe qui sont en cause, la Constitution devant permettre d’entrer dans la phase politique. Aujourd’hui de nombreuses voix s’élèvent pour dénoncer une Europe à 2 vitesses. La sortie de crise n’est donc pas encore pour tout de suite.