Electroni[k] : TEZ, anti-TEZ et Saint-TEZ

Vendredi 14 octobre à la MJC Antipode, l’épatant festival Electroni[k] s’aventurait avec bonheur vers d’inhabituels rivages Hip Hop, pour la première du spectacle du virtuose vocal TEZ : Glasses on.

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Dès l’ouverture des portes, nous constatons que le public a une nouvelle fois largement répondu présent à l’appel. Au final, la soirée sera d’ailleurs complète. La MJC de Cleunay se remplit rapidement et si l’ambiance est conviviale, on sent tout de même une excitation palpable surement suscitée par des attentes nourries aux bonnes ondes du bouche à oreille. Le sentiment monte encore d’un cran quand on entre finalement dans la salle elle-même et qu’on y découvre que la scène minutieusement et massivement apprêtée est cachée derrière un imposant tulle noir enfermant l’intégralité de l’espace scénique.

ElectronikTEZantipode141011-26Le beatboxer laisse encore un peu monter la pression avant de débouler sur scène. Autant la partie vidéo va doucement monter en puissance tout au long du set, autant côté son ça démarre plein pot. Harnaché dans une impressionnante tenue de super héros hip hop bardée de samplers tactiles, le gars commence par littéralement faire vibrer l’auditoire à grand coups d’infrabasses intégralement produites à la bouche puis enchaine trois morceaux aussi courts qu’intenses. C’est peu de dire que c’est intense. Les beats vocaux sont stupéfiants et les samples sont d’une efficacité létale. Le plus étonnant est le grand écart sonore dont est capable la voix du monsieur. Des basses déchirant la plèvre à la petite voix ingénue interrogeant «Mais d’où vient cette musique?» , tout y passe pour notre plus grand plaisir.

ElectronikTEZantipode141011-120La suite du set se poursuit sur un tempo d’enfer. L’ensemble est largement orienté hip hop survitaminé et rentre-dedans à l’exception d’un bref mais excellent passage plus ragga où il nous semble avoir reconnu un sample du terrible «We keep it» de Ghislain Poirier de chez Ninja Tune?
Pour chercher des bémols : on regrettera juste un peu que les parties sample/clavier soient un peu moins emballantes que quand il prend le micro et qu’à notre goût il sous emploie dans son arsenal sa petite voix aïgue délicieusement funky. Globalement, on trouve un peu dommage que le bonhomme ait privilégié l’efficacité et que son set manque un peu de nuance.
Rien de bien grave, puisque la partie vidéo vient soutenir à la perfection le crescendo du set. Les formes géométriques striant l’espace finissent par se déformer littéralement sous la puissance du flow. Peu à peu d’étranges apparitions viennent accompagner le beatboxer qui prend des allures de plus en plus inquiétantes, rictus sardonique et regards torves à l’appui. Le tout culmine avec une démultiplication du bonhomme. Le poing tendu jaillit d’abord sur les écrans en martelant le rythme, avant que la scène ne soit envahie par une horde de clones clamant les chœurs d’un jawbreaker dévastateur.
Ce one-man-show assume donc avec une délicieuse irrévérence son côté ego trip. Le gars s’amuse avec jubilation de son image, prend la pause avec un plaisir communicatif et joue à fond le côté «J’te casse les dents avec mes paroles» des battles de rappeurs.

Un concert intense qui ravira les amateurs de sensations fortes ayant envie d’une heure de show Hip Hop spectaculaire et pied au plancher.

Cette création issue d’une production entre Electroni[k], l’Antipode MJC,

le 6 par 4 et l’Armada Productions poursuivra son chemin à Laval le 22 octobre.

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Toutes les informations (horaires, tarifs, programmation détaillée…)
sur le site de Cultures Electroni[k] : http://www.electroni-k.org/

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