L’annonce du plan Power 8
par Airbus l’a fait entrer de plein pied dans la campagne présidentielle. Ce plan prévoit la suppression de 10 000 emplois en 4 ans, dont 4300 en France, alors que les carnets de commande de la compagnie sont pleins pour les 6 prochaines années. Il se justifie par les retards dans les commandes de l’Airbus A 380, ce qui a entraîné la démission de plusieurs dirigeants successifs de la maison mère EADS. C’est aujourd’hui Louis Gallois, ancien dirigeant de la SNCF, qui est le PDG français. Rappelons que l’entreprise fonctionne sur un système de dualité entre l’Allemagne et la France. Ce système est d’ailleurs de plus en plus décrié jusqu’au plus hauts dirigeant eux-même !
C’est Ségolène Royal qui a dégainé la première en fin de semaine dernière, organisant une réunion avec les syndicats FO, CFDT, CGT, CFTC, CGC, plus un représentant d’un sous-traitant. Elle a alors obtenu la formation d’un groupe entre les partenaires présents et les 8 présidents de régions concernés par les suppressions d’emploi, nommé Sauvons l’aéronautique
. Ce groupe doit étudier les solutions alternatives. Parmi celle-ci, l’entrée dans le capitale d’EADS des 8 régions Françaises, dont le Poitou Charentes, à l’instar des Länder Allemands. La candidate socialiste veut également remettre à plat le fonctionnement d’Airbus et élaborer un moratoire
. Par ailleurs, elle rencontre mardi 6 mars la chancelière Allemande Angela Merkel avec qui elle abordera donc ce sujet.
Les autres candidats de gauche se sont eux aussi saisis du dossier. Olivier Besancenot sera demain dans la rue au côté des syndicats qui appellent à manifester partout en France. Marie Georges Buffet et Arlette Laguiller se sont elle aussi prononcées contre le plan Power 8. Soulignant le bénéfice pour l’actionnariat et non pour les salariés.
François Bayrou et Nicolas Sarkozy devaient rencontrer les organisations syndicales le lundi 5 mars. Le candidat centriste a déclaré que les Etats Européens devaient soutenir la crise que traverse Airbus, sans préciser comment. De plus, M.Bayrou a déclaré qu’il n’était pas imaginable qu’on aille prendre l’argent du contribuable (…) pour aller faire un travail industriel à Airbus
. Le ministre de l’intérieur a déclaré vouloir ne pas laisser tomber Airbus, n’excluant pas une augmentation de la part de l’Etat dans le capital. Cependant, les problèmes d’EADS sont pour lui avant tout un problème d’actionnariat
. Le premier ministre Dominique de Villepin a lui aussi précisé que l’Etat français était prêt à participer à une augmentation du capital.
La journée du mardi 6 s’annonce chargée avec la mobilisation sociale et la rencontre Royal-Merkel.