Présidentielles 2007 – Sarkozy fait débat sur l’immigration

Au lendemain du discours du chef de l’Etat, signalant qu’il ne se représentera pas, on retient donc plusieurs messages, de la part de celui qui a gouverné la France pendant 12 ans : combattre l’extrémisme, préserver le modèle français, poursuivre la construction européenne, favoriser le développement, inventer une croissance écologique. Son discours en forme de déclaration d’amour n’a pas révélé un soutien à Nicolas Sarkozy, qui devrait intervenir plus tard. Pour les socialistes et l’UDF, le discours du président était même une recommandation à son ministre de l’intérieur, en particulier concernant l’extrémisme.

En effet, au cours de l’émission A vous de juger de jeudi dernier, le candidat de l’UMP s’est déclaré favorable à la création d’un ministère de l’identité nationale et de l’immigration. Cela a alors provoqué un tollé au sein de ses opposants de tous bords, ainsi que des associations luttant contre le racisme, dénonçant un nouveau dérapage. M. Sarkozy a réitéré ses propos lors d’un déplacement à Besançon mardi. Pour lui, il faut continuer à parler de l’immigration en posant le problème de l’identité nationale. Comment réussir l’intégration de ceux que nous accueillons si nous ne prenons pas la peine de leur parler du pays où ils veulent vivre ?

Le ministre de l’intérieur ne fait pas l’unanimité au sein de son camp. Il est accusé de chasser sur les terres de Jean Marie Le Pen, se ménageant une réserve de voix pour le second tour. Ce n’est pas nouveau d’aujourd’hui, N. Sarkozy cherche à ramener à l’UMP des personnes qui se serait égarées sur le chemin du Front Nationale. M. Le Pen est, par ailleurs, le seul autre candidat en accord avec cette mesure. Il a alors fait preuve de complaisance à l’égard de M. Sarkozy y voyant une opération de séduction.

Le candidat de l’UMP cherche ainsi à relancer sa campagne face au phénomène Bayrou, nouveau chouchou des médias. Il a fait face a plusieurs critiques,y compris au sein de son propre camp, où on avoue que l’on tourne en rond. Le Canard Enchaîné, qui avait déjà bien écorné l’image du candidat, l’accuse encore cette semaine d’avoir accordé un rabais de 775 000 euros sur des terrains municipaux au groupe immobilier Lasserre en avril 1997. Le candidat se justifie par un effondrement du marché immobilier de Neuilly à la même époque. C’est au final, la 3ème semaine de suite que les opérations immobilières de M. Sarkozy font débat, le Canard étant relayé dans toute la presse.

Enfin, après le ralliement des chiraquiens Dominique de Villepin et François Barouin en début de semaine, il ne manque plus que Jean Louis Borloo sur la photo de famille. Ce dernier a posé des conditions à son ralliement à travers un programme de gouvernement que le candidat doit adopter. Je souhaite qu’on ait avec le candidat de l’UMP un programme qui soit compatible, parfaitement clair et que je sois absolument certain qu’on l’appliquera. Ce dernier repose sur quatre piliers que sont, l’emploi, l’éducation-formation, le logement et l’équité entre territoires. Il a également définie une méthode, le tout étant synthétisé dans un livre nommé L’architecte et l’horloger (éditions du Moment). Bien qu’il est avoué ne pas vouloir changer de famille politique, il n’est pas exclu que l’actuel ministre de la cohésion sociale ne participe pas à la campagne, étant souvent vu comme un électron libre de la majorité. Il laisse par ailleurs plané le doute quant à un ralliement à François Bayrou, même si il subsiste un problème pour savoir quels candidats il soutiendra aux législatives. La défection de J-L Borloo sonnerait comme un nouveau couac pour Nicolas Sarkozy. Les deux hommes doivent donc se rencontrer cette semaine, après un rendez vous manqué la semaine passée.

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