Hier soir se produisait les anglais de Noah and The Whale à l’UBU, Charlie Fink à leur tête pour distiller leur post-grunge folk à l’assemblée présente. Deux albums à leur actif (dont un album/film de 45mn) et un troisième en préparation, le groupe formé en 2006 semble se diriger dans la bonne direction avec leurs ballades mélancoliques et désenchantées. En première partie, l’étrange et sympathique Ed Laurie pour attendrir la salle.
La soirée commença dans la pénombre, ambiance folk assurée, des ampoules sur les pieds de micros avec sur scène Ed Laurie, un anglais désinvolte aux racines multiples, un autre étranger que le label Tôt Ou Tard a recueilli. Fan de « l’Etranger » justement d’Albert Camus dont il a dédicacé une de ses chansons, la musique d’Ed Laurie est un peu le croisement de Baden Powell et de Léonard Cohen, voyageuse, itinérante embarquant vers l’inconnu. En français avec un charmant accent anglais, le chanteur a ponctué tout son concert d’anecdotes et d’historiettes, j’ai particulièrement apprécié celle du chat et de l’oiseau…
A retrouver sur son myspace : http://www.myspace.com/edlaurie
Alors que la chaleur s’installe dans la salle bien remplie de l’UBU, la tête d’affiche de la soirée se fait attendre. Le Dj a beau s’échiner à passer les succès indé-rock 2010, rien n’y fait et le public commence à siffler ces anglais qui traînent en backstage.
Avant de raconter le déroulement de ce concert, j’aimerais faire un aparté et vous dire ce que je pense de Noah and The Whale…
La première fois que j’ai entendu le nom de ce groupe, probablement en 2008 lorsque leur tube « 5 Years Time » passait régulièrement sur la B.O. de mes dimanches après-midi pluvieux parfumés de Brandy à la canneberge… la première fois donc que j’ai entendu ce nom, je n’ai pu m’empêcher l’esprit d’imaginer une baleine recrachant sur une plage de sable chaud un bateau tout en bois… Etrange me direz-vous, les anglophobes et les athées n’y comprendront certainement rien mais moi qui suis d’obédience catholique (j’ai tout de même résilié mon abonnement il y a 15 ans, tout comme France-Loisirs) et qui ai découvert l’anglais dans les pubs enfumés du Temble Bar dublinois (spécial dédicace à Saint-Patrick), je cherche en vain à résoudre cette tortueuse parabole…
Pour les anglophobes, « Noah and The Whale » peut-être traduit par « Noé et la Baleine », et pour les athées, cela rappelle à mon bon souvenir l’histoire de la Genèse de l’arche de Noé (chapitre 6 à 9) et l’histoire de Jonas et la baleine qu’on trouve dans l’ancien testament. Il n’a pas fallu longtemps pour que mon esprit tortueux crée l’amalgame de ces deux histoires et que je me retrouve à penser à une baleine recrachant un bateau sur une plage…
Cependant, j’ai beau y réfléchir et je ne vois aucune issue à ma réflexion. Si ce n’est que la parabole finale de Jonas et la baleine me parait toujours autant dénuée de sens : on a Jonas, échoué sur une plage après avoir été recraché par une baleine, parce qu’ayant désobéi à Dieu et porté la poisse à une bande de marin, il s’était fait jeté par dessus bord. Il est là désormais, exténué de son périple sur une plage que le soleil assomme de chaleur, et Dieu fait pousser une plante pour lui faire de l’ombre. Puis Dieu détruit la plante, alors Jonas de lui demander pourquoi et Dieu lui répond : « tu te plains de souffrir du soleil plutôt que du sort de cette plante… »
C’est sûr qu’avec l’arche de Noé, ça ne me parait pas plus clair!
Enfin bon retournons à nos moutons, Noah and The Whale sont finalement arrivés sur scène et ils ont égrené les chansons pop-folk mélodieuses qu’on leur connaît, bercées par le violon et caressées par la douce voix suave de Charlie Fink, que les groupies du premier rang s’arrachaient en pensée. La musique de NATW provoque en moi l’inverse de ce qu’il se passe quand je vais voir un film au cinéma, et que celui-ci me donne envie de découvrir le groupe dont la chanson décrit à elle même toute l’émotion du film ; quand je dis que ça m’arrive au cinéma, je pense aux petites salles obscures bien sûr, ce n’est pas certain d’avoir ce genre de sensation dans la salle d’un multiplexe devant un film en 3D…
Ah la 3D au cinéma! J’imagine ce que pourrait donner le film « Eastern Plays » (à l’Arvor actuellement justement) du réalisateur bulgare Kamen Kalev sur les ratonnades en 3D! tout un programme…
Tout ça pour dire que quand j’écoute les NATW, j’ai l’impression d’écouter la B.O. d’un film qu’il me tarderait de voir. Et c’est tant mieux, parce qu’ils font aussi dans le cinéma et qu’ils avaient sorti l’année dernière, un superbe moyen métrage pour illustrer leur album « The First Days of Spring » racontant l’histoire d’un vieil homme se repassant sa vie, et ça avait l’air pas mal.
je croyais que c’était une chronique du concert