Le groupe américain avait une nouvelle fois incendié la scène du Fort Saint Père à la Route du Rock cet été. Ils sont de retour en terre bretonne pour une soirée à l’Antipode qui promet d’être survoltée et tout bonnement excitante. Vous les avez manqués, ou vous les avez vus et vous avez adoré, toutes les raisons sont bonnes pour aller (re)voir Liars à l’Antipode mercredi soir.
A l’occasion du festival malouin, on avait fait un long focus sur le combo américain (voir ici), petite session de rattrapage pour ceux qui ne seraient pas encore familiers de ces menteurs possédés.
Cinq albums au compteur, mêlant expérimentations rock, parfois ardues à suivre dans leurs déflagrations, mais aussi plus accessibles avec le temps (notamment leurs deux derniers disques), font de Liars l’un des groupes les plus intéressants des dernières années. Leurs longs formats sont un habile patchwork de déconstructions punk, noise avant-gardiste ou no wave. Le dernier en date, Sisterworld, sorti début 2010, sera d’ailleurs très certainement dans les classements des meilleurs disques de cette fin d’année.
Cet album, ils sont allés l’enregistrer à Los Angeles où ils se sont installés. Pas pour les palmiers, le soleil, la vie à la cool. Non, justement… Ils se sont intéressés au côté crasseux, à la « dislocation » sociale et personnelle que cette énorme ville de béton, plantée en plein désert, peut à la fois créer et abriter. Les marges, les entre-deux grisâtres, le tissu social qui vire crade, la violence urbaine… Loin des clichés de la ville des Anges, donc. Leur album est le reflet de cette expérience à la fois riche et traumatisante. Plus accessible, certes, peut-être plus mélodique, si l’on peut dire. Mais encore sombre, tendu et tordu.
Car Liars n’est pas là pour faire de la tapisserie ou du macramé. L’étoffe de héros, même tissu de mensonges, ça se tricote à la sueur, avec des cordes de guitares bien tendues et des poings (de chemin) de croix. Guitares agressives, folie furieuse et schizophrénie alternent avec des moments de finesse mélodique que ne renieraient pas certains aficionados pop.
Et sur scène, Liars est synonyme de guitares acérées et furieuses, de voix possédée qui scande les paroles. Ajoutez à cela le corps dégingandé d’Angus qui arpente la scène totalement habité, des uppercuts à la guitare, des méandres rythmiques qui naviguent en lacets jusqu’à vous y pendre. Et puis des ruptures soudaines et des accroches mélodiques qui vous déboussolent encore davantage. Leur concert à l’Antipode devrait donc être explosif et survolté.
Pour ceux qui ne l’ont pas vu, n’hésitez pas à regarder ce clip du groupe assez terrible.
A noter, en premières parties vous pourrez aussi écouter les Philadelphiens de Des Ark, dont la chanteuse mi-Scout Niblett, mi-Cat Power devrait émouvoir l’Antipode et John Wiese. L‘artiste américain qui a tourné avec Sun O)) devrait mettre tout le monde dans l’ambiance pour Liars avec sa noise bruitiste.
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Liars à l’Antipode (2 rue André Trasbot, Rennes) avec Des Ark et John Wiese – Mercredi 27 octobre – 20h30
Sortir ! 4 euros / Membres : 10 euros / Plein tarif : 15 euros.
Le myspace de Des Ark