Le Festival du Grand Soufflet a encore une fois dégainé ses pouvoirs magiques. En ce dimanche après-midi d’octobre, le Thabor a pris des couleurs réunionnaises : chaudes, épicées survoltées. Sous la houlette de Lindigo & Fixi, le chapiteau s’est embrasé. Impossible de ressortir indemnes de ce Bal Maloya survolté !
Certaines après-midis respirent ce je-ne-sais-quoi-de-petits-bonheurs-dans-l’air. On est arrivées guillerettes au Thabor, ravies de recroiser encore une fois les décibels soufflés par l’accordéon de Fixi, impatientes de découvrir Lindigo en live. Autant dire qu’on a pris une claque magistrale en cette fin de dimanche après-midi à l’heure du thé.
Le festival du Grand Soufflet nous a pourtant habituées aux découvertes musicales et aux concerts sympathiques… on était loin d’imaginer qu’on pourrait un jour participer à une telle communion entre public et artistes !
Si Lindigo est précédé d’une réputation de groupe énergique en live, cette réputation est loin d’être faussée ; on dirait même qu’elle est sacrément minimisée !
Ils sont huit sur scène, avec une flopée d’instruments : balafon, piker, djembe, ngoni, kayamn, roulèr, charley ; et ces huit réunionnais dégagent au bas-mot une énergie de 300 000 volts !
Dès les premiers mots tancés par Olivier Arraste, leader du groupe, c’est toute la communauté réunionnaise de Rennes présente sous le chapiteau qui reprend avec lui en créole les refrains et paroles des chansons. Comme un écho entre la scène et son public. Même le petit garçon haut comme trois pommes devant moi connaît les chansons par cœur !
Il y a comme un truc étrange qui se passe, à la fois entêtant et envoûtant, entre les percus et ces chansons scandées comme des psaumes. L’énergie est réelle, puissante, l’envie d’être ensemble aussi. On se sent transportés dans cet élan généreux du groupe réunionnais.
Fixi arrive sur scène pour le 4è morceau, des étoiles plein la chemise, pour un Pou Dansé explosif. Il est emporté lui aussi par la ferveur de cette musique. Tous cheveux ébouriffés, il nous livre une partition « accordéonesque » endiablée.
Fixi a quand même cette facilité déconcertante de s’insérer dans des projets musicaux sans que rien ne paraisse plaqué. L’accordéon trouve ici toute sa place ! il faut dire que l’album Maloya Power, sorti en 2011 est le fruit d’une collaboration active entre Lindigo et Fixi ; c’est même ce dernier qui a réalisé l’album sur demande express du groupe réunionnais. Un album dont l’interprétation est volcanique sur scène ! Des morceaux comme Domoun ou Beleza sont indescriptiblement revigorants en live !
Une petite valse musette épicée aux couleurs de la Réunion. 1-2-3, 1-2-3, ça valse à tour de bras dans le public devant la scène !
Un concert où la danse a évidemment toute sa place ! le groupe ondule sans cesse et invite aussi plusieurs danseuses en costume coloré ou pailleté à monter sur scène sur plusieurs morceaux. Prestations scéniques improvisées pour le plus grand bonheur de nos pupilles !
Pour finir ce bal, un Maloya revendicatif, poing levé pour rappeler l’interdiction douloureuse à la fin des années 50. Un combat porté par Maloya Power, que le groupe nous fait scander plusieurs fois.
Un rappel épicé, d’une énergie extraordinaire, où les artistes donnent plus, voire tout. Les percus explosent, le public s’accroupit, Olivier Arraste descend au milieu du public, les danseuses rejoignent la scène…
On n’en finit plus de chanter, de danser, de taper des mains, d’exulter sur ces sonorités enthousiastes. Un dernier poing levé, un dernier « Maloya Power » et Lindigo & Fixi quittent la scène…
On sort de là lessivés, mais heureux avec un grand H. Merci le Grand Soufflet ! il n’y a que toi pour nous offrir ça !
►Crédits Photos : Catherine Gaffiero
Retrouvez toutes les informations sur le Festival Grand Soufflet : http://www.legrandsoufflet.fr/